Réalisateur, scénariste, animateur et directeur des effets spéciaux russe et soviétique, Alexandre Poutchko est né en Ukraine, alors dans l’Empire russe. Il étudie l’économie, puis devient tour à tour journaliste, acteur et décorateur de théâtre. Il finit par trouver sa voie dans l’animation. Il devient dans les années 30 le spécialiste du film de marionnettes à travers des courts-métrages remarquables.
Après de nombreux courts, il passe au long avec Le nouveau Gulliver (1935) qui rencontre un phénoménal succès dans le monde entier. Le film transpose l’univers de Swift avec malice en le rendant compatible avec l’idéologie communiste. En 1939, il signe une adaptation libre de Pinocchio avec La clé d’or. Il est alors considéré comme le pendant soviétique de Walt Disney.
En 1946, Poutchko passe au film en prises de vue réelles avec La fleur de pierre qui rencontre un vrai triomphe en URSS et obtient le prix de la meilleure photographie au festival de Cannes. Après le film à sketchs Trois rencontres (1949), il tourne Le tour du monde de Sadko (1953) qui est un nouveau tour de force lui apportant le Lion d’argent au festival de Venise. Il enchaîne avec Le géant de la steppe (1956), épopée nationaliste qui est encore un triomphe. Il semble moins inspiré dans Sampo (1959), autre film nationaliste.
Il retrouve l’inspiration avec Les voiles écarlates (1961) et surtout Le conte du tsar Saltan (1967) qui émerveille par la beauté de ses décors, ses effets spéciaux et ses images. La même année, il participe de manière active à la conception de Vij ou le diable.
En 1972, il signe Rousslan et Ludmila, avant de décéder en 1973 à l’âge de 72 ans.
Il est temps de redécouvrir cet admirable technicien qui égale par bien des aspects un Ray Harryhausen.