Sylvie Vartan, le récital. Reporté deux fois (initialement prévu en octobre 2020, puis en avril 2021) pour cause de pandémie, ce concert intimiste promet quelques beaux moments de complicité avec le public.
Loin des spectacles endiablés avec danseurs et paillettes qui ont fait sa réputation et le bonheur de ses admirateurs pendant de longues années, Sylvie Vartan s’essaie au récital pour fêter à la fois ses soixante ans de carrière et la sortie de son nouvel album Merci pour le regard.
Pour communier au mieux avec son public qui ne cesse de lui crier son amour (et à qui elle le rend bien), elle a choisi l’écrin du plus royal des théâtres parisiens, le théâtre Edouard VII, pour deux concerts, les 11 et 12 octobre 2021.
Un film d’une vingtaine de minutes résume cette saga hors du commun qui démarra en 1961 par une panne d’essence mais n’a jamais manqué de carburant. Diffusion un tantinet trop longue certes même si les images du couple Johnny/Sylvie confirment que le mythe est désormais gravé dans le marbre. N’en déplaise aux grincheux, l’applaudimètre est bien là pour en témoigner.
Sylvie Vartan : le récital, une osmose garantie avec le public pendant deux heures
La voix plus grave, la démarche plus hésitante mais irradiant encore et toujours de son éternelle beauté blonde, celle qui reste la plus belle pour aller chanter, s’avance sur la scène sous un tonnerre d’acclamations. Abandonnant ses tubes les plus rythmés du Bon temps du rock nrRoll à Qu’est ce qui fait pleurer les blondes ? elle se jette, tremblante, dans le bleu de la mer noire, titre extrait de son dernier album évoquant ce thème de l’exil qui lui est cher.
Durant deux heures, entourée de trois musiciens (un guitariste, un violoncelliste, un pianiste) et d’une choriste, la voix chavirée par l’émotion et les larmes au bord des yeux, elle partage en parfaite osmose avec un public fidèle et conquis, un spectacle de bonheur intégral. C’est dans un désordre joliment agencé, que revivent les classiques de son répertoire : Mon père, Darina, La Maritza, Deux mains, Par amour par pitié, Aimer, la plus belle pour aller danser. Dans un hommage respectueux à tous ces talents qui ont su si bien sublimer sa sensibilité, elle cite auteurs et compositeurs, les plus anciens dont certains ne sont plus, autant que les plus jeunes qui viennent de ciseler pour elle des textes à la mesure de ses aspirations. Et là voilà qui repart, vibrante de trac et de détermination, à l’assaut de quelques ballades oubliées du temps d’avant : Je croyais, Parle-moi de ta vie, Novembre à la Rochelle, Le dimanche, je chante encore l’amour, je n’aime encore que toi, harmonieusement entrelacées avec les titres de ce cinquantième album qui vient tout juste de voir le jour, parmi lesquels Tout bas tout bas, Les vents contraires, Ce jour-là, On s’aime encore mais autrement, Une dernière danse, Merci pour le regard, A deux pas de vous. L’émotion est à son comble quand elle s’empare du quasi autobiographique Mon enfance qui, bien qu’emprunté à Barbara, lui colle à la peau. Avec reconnaissance, elle reçoit les bouquets de fleurs que des mains impatientes lui tendent et les dépose avec délicatesse sur le piano. Tout ce je chante, je l’ai vécu, affirme-t-elle. Ce soir, personne n’en a douté tant ses intonations sonnent vrai.
Ma vie, c’est moi qui l’ai choisie
Alors, pour terminer ce spectacle placé sous le signe de l’amour, celui que l’on écrit avec un grand A, celui qui, comme elle le confesse tendrement, fut le fil conducteur de sa vie d’artiste et de sa vie de femme, celui qui se conjugue à tous les temps et sous les formes, il fallait bien un titre aussi puissant que celui du grand Jacques. Résonnent alors les premières notes de Tant qu’on a que l’amour. Portés par ces accents de vérité qui touchent droit au cœur, artiste et public, unis dans une même plénitude, ne font plus qu’un.
A ceux qui debout face à la scène vivent depuis toujours au rythme de ses joies et ses peines, la plus emblématique de nos chanteuses yé-yé, désormais débarrassée de ses oripeaux de star, confie en toute humilité le bilan d’un parcours plutôt réussi. Sur la mélodie de My Way, elle l’assure : Ma vie, c’est moi qui l’ai choisie. Le temps suspend son vol et au cœur de cette parenthèse de sobriété, d’élégance et de tendresse, offre au spectateur bien plus que 2mn35 de bonheur.
Après quelques dates en province, Sylvie Vartan se produira à la salle Pleyel pour une date unique, le 20 novembre 2021.
- 29/10 – Sanary – Théâtre Galli
- 31/10 – Biarritz – Gare du Midi
- 2/11 – Lyon – le Radiant
- 6/11 – St Victoret – Salle Odéon
- 7/11 – Vias – Théâtre
- 12/11 – Bordeaux – Théâtre le Fémina
- 20/11 – Paris – salle Pleyel
- 22/11 – Bruxelles – Centre culturel d’Uccle
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Photo : François Nars, logos : M-A Coulon