Note des spectateurs :

Adèle Haenel chez Kompromat. Avec Possession, De mon âme à mon âme est peut-être le meilleur titre de l’album Traum und Existenz. Dix mois après la sortie du LP, le morceau s’accompagne enfin d’un clip aux atmosphères propres à l’univers de Bertrand Mandico et à Clouzot, dont on retrouve un hommage évident au film inachevé avec Romy Schneider, L’Enfer.

Kompromat est le compromis musical artistique entre l’univers du musicien électro Vitalik et celui sombre de la DJ Rebekka Warrior. Le projet en forme d’hommage à l’électro néo-punk allemande des années 80, avait abouti à l’album Traum und Existenz. Il avait sidéré par sa beauté et ses fulgurances en 2019.

En ce début d’année 2020, l’album dévoile un nouveau clip et relance le buzz. On sait les deux artistes attachés à la dimension sensorielle de leur œuvre. On se souvient du clip Waiting for the stars de Vitalic, en 2017 et de l’ésotérisme gore du clip Niemand, de Kompromat en 2019. La même année Rebeka Warrior avec Madben, nous époustouflait parallèlement avec le clip de dystopie Grief, dance to death.

Adèle Haenel chez Kompromat : comme une évidence

Février 2020. Rebeka Warrior (Sexy Sushi) et Vitalik calment leurs sets en parant De mon âme à mon âme, titre le plus accessible d’un album radical, d’un clip promotionnel habité par une star du cinéma.

Réalisé par la cinéaste Claire Burger, Caméra d’or à Cannes pour Party girl, le vidéo-clip trouve en Adèle Haenel, rendue iconique pour l’occasion et quasi irréelle, une invitée trouble et sublimée, qui se met à nu dans les brouillards de clope et de désirs.

A l’écran, la romance obsessionnelle entre Adèle et Rebeka, joue magnifiquement sur les effets de lumières, de couleurs, et la superposition des surfaces, pour s’imposer comme l’un des premiers chocs émotionnels de l’année.

Frédéric Mignard

Crédits photo : Clivage Music – ASM Films