Note des spectateurs :

De pas si drôles de dames, surtout pour Sony qui connaît en 2019, avec le flop de Charlie’s Angels, l’enfer de l’accident industriel.

Week-end des 15-17 novembre 2019.

Rares sont les échecs à être aussi virulents : le flop de Charlie’s Angels, reboot des deux adaptations de la série télé, qui avaient bien fonctionné dans les années 2000, grâce à leur casting de stars, et son énergie, est un authentique accident industriel, malgré des critiques plutôt positives dans l’ensemble.

Le blockbuster féministe avec Kristen Stewart entre lamentablement en 3e position avec 8 600 000$. Pour Sony, cette sortie de route est grave, au vu des attentes. Même si le budget ne serait que de 50M$, la réalité est affligeante. Les deux productions avec Cameron Diaz, Drew Barrymore et Lucy Liu avaient dépassé les 100 millions de dollars au début des années 2000 ; le second avait d’ailleurs été jugé comme décevant de par l’inflation de son budget d’un film à l’autre et l’on annula toute possibilité de troisième épisode. Ici, on se dirige vers un bouquet final inférieur aux 40 millions de recettes et une mort définitive de la franchise pour les prochaines décennies.

Flop de Charlie’s Angels et les suites des classiques des années 80 en pleine déroute

Kristen Stewart, peu appréciée du grand public américain, est plus connotée film d’auteur, Naomi Scott et Ella Balinska sont inconnues du public, la réalisatrice, Elizabeth Banks, est une actrice de comédie… Les spectateurs avaient peut être envie d’un spectacle chevronné avec des valeurs sûres en haut de l’affiche pour vendre une franchise bien connue. Curieusement prévu pour Noël en France, le trio féminin sera au bout du rouleau d’ici là, ayant épuisé toutes ses minutions à l’étranger, y compris en Chine où les premiers chiffres sont aussi mauvais.

Charlie’s Angels rejoint donc les désastres de Doctor Sleep (25M$ en 10 jours !) et Terminator Dark Fate (56M$ en 21 jours), parmi les plus gros échecs de cette année. Cela fait beaucoup pour trois divertissements franchisés sortis à trois semaines d’intervalle, démontrant le manque d’attrait des vieux pots pour le public contemporain. Hors Disney. Bien sûr.

Le Mans 66 en pole position

En première place du box-office du week-end, on retrouve donc un film Twentieth Century Fox – Disney en tête, à savoir Ford v Ferrari, alias Le Mans 66, qui démarre sur les chapeaux de roues, au-delà des espérances : 31M$ en 3 jours, c’est juste brillant pour ce biopic budgété à 100M$.

En deuxième place, Midway de Roland Emmerich s’effondre à 8M$ pour un total assez moyen de 35M$. Ce remake de Pearl Harbor dans sa formule, par le maître de la destruction massive, est un flop massif à l’international. Roland Emmerich ne devrait pas s’en remettre après une décennie de contre-performances commerciales conspuées par le public.

© Paramount Pictures

John Cena plus fort que Last Christmas

En 4e place, Paramount, gros perdant avec Terminator, retrouve le sourire avec Playing with fire, comédie enfantine mettant en scène John Cena pompier. Très stable, le film gagne quelques écrans pour son 2e week-end et double Last Christmas (25M$ contre 22M$ en 10 jours). La comédie de Noël britannique écrite par Emma Thompson, avec Emily Clark, manque de saveur pour le public américain, malgré le répertoire de George Michael en fond sonore.

En 7e place, L’art du mensonge, avec Helen Mirren réalise un démarrage moyen, mais sa cible plus mature le restreignait dans son pouvoir d’attraction. Warner en avait des attentes limitées.

En vrac…

Maléfique 2 a dépassé les 100 000 000$. Ce fut difficile, mais au moins c’est fait. Retour à Zombieland est désormais au-dessus des 70M$. Ad Astra se meurt à 50M$ pile poil. Abominable est atone à 59M$.

Le biopic Harriet sur Harriet Trubman, l’ancienne esclave qui sauva des dizaines et des dizaines de vie de congénères au XIXe siècle sur des itinéraires clandestins, dépasse les 30M$ en 21 jours. Un joli score pour Focus Features. Universal pourrait proposer le film de Kasi Lemmons en salle le 20 avril prochain.

Frédéric Mignard  / Source :  Box-office Mojo