Après la déception artistique de ses premiers pas américains avec Message from the King, présenté à Beaune en 2017, Adoration, de Fabrice du Welz, promet de tourner la page et de clore en beauté sa trilogie ardennaise.
Le réalisateur des impressionnants Calvaire, Vinyan et Alléluia, des œuvres fortes dans leur étrangeté et personnalité ingrate car dérangeante, avait fait un four avec le polar Colt 45 où il dirigeait des célébrités comme Gérard Lanvin ou Joey Starr. Pas son univers.
En dirigeant la future star de Black Panther, Chadwick Boseman, dans Message from the King, l’auteur belge avait encore connu également une vraie déconvenue artistique en 2017, ne retrouvant pas l’originalité et la rage de ses premières oeuvre, quand ses fans de la première heure attendaient un revenge flick yankee nerveux et à vif, dans la tradition des années 70.
Avec Adoration il revient à un cinéma brut et personnel, puisqu’il s’agit de l’ultime chapitre de sa trilogie ardennaise, après Calvaire et Alléluia, qui nous conduisaient très loin dans la démence et la virtuosité.
Produit par Panique ! et The Jokers Films, Adoration nous mènera forcément aux portes de la folie, en accompagnant deux adolescents dans l’errance, loin du monde des adultes qu’ils fuient. Lui est le fils d’une employée officiant dans un asile psychiatrique ; elle y a été internée… Amoureux, ils s’échapperont de ce monde de murs pour fuir vers le “havre de paix” que décrit la jeune Gloria, à savoir la maison bretonne de son grand-père.
Les jeunes acteurs, Thomas Gioria (formidable dans Jusqu’à la garde) et Fantine Harduin (Happy end) croiseront la route de Benoît Poelvoorde.
Le film promet qualité alors que Locarno l’accueillera pour sa première mondiale en août prochain.
Synopsis : Paul, un jeune garçon solitaire, rencontre Gloria, la nouvelle patiente de la clinique psychiatrique où travaille sa mère. Tombé amoureux fou de cette adolescente trouble et solaire, Paul va s’enfuir avec elle, loin du monde des adultes…