Suite décevante du premier film culte, Toxic Avenger 2 est moins gore, moins régressif, mais toujours aussi dépourvu de scénario. Même l’humour trash est ici dilué par un montage qui aurait mérité de sévères coups de ciseaux.

Synopsis : Toxic Avenger n’a plus d’occupation : Tromaville n’est plus infesté par les criminels. Il décide alors de quitter la cité et d’aller enquêter sur ses origines, ce qui l’amène jusqu’au Japon.

Critique : Au cours des années 80, le tout premier film mettant en scène le Toxic Avenger (1984) connait une notoriété grandissante par la magie de la location VHS. Peu à peu, le personnage délirant devient l’emblème de la firme Troma et rencontre un énorme succès, notamment au Japon. Alors que la société de Lloyd Kaufman se trouve en difficulté financière, ce dernier décide de tourner la suite tant attendue en 1989. Dans le même temps, il opte pour une exploitation totale du personnage en organisant un intense merchandising autour de cette figure culte. Toxic Avenger fait même l’objet d’un dessin-animé aux Etats-Unis, ce qui permet de le populariser un peu plus. C’est dans ce contexte d’ouverture d’un nouveau marché pour la compagnie qu’a été réalisée cette suite globalement décevante.

Une suite moins gore, destinée à un public plus large

© 2018 Bach Films. Artwork par Jérémy Pailler / Graphisme : John Capone.

Si le long-métrage commence plutôt bien par la confrontation entre le Toxic Avenger et un groupe de pollueurs appelé Apocalypse, la volonté de lisser le personnage se fait rapidement jour. Nettement moins gore que le premier, traversé par une thématique familiale plus grand-public, Toxic Avenger 2 n’a pas vraiment d’atouts pour séduire, d’autant que la direction d’acteurs laisse toujours autant à désirer. Pourtant, les moyens s’avèrent nettement supérieurs à ceux du premier volet, grâce à un accord de distribution très avantageux pour la petite compagnie indépendante. Autre particularité, l’équipe a pu se payer un voyage au Japon, histoire de profiter de la popularité du personnage au pays du Soleil-Levant. Le spectateur est donc convié à une visite guidée des lieux emblématiques de la ville de Tokyo, ce qui donne parfois l’impression de visionner un mondo, tant les auteurs insistent sur des particularismes originaux et étonnants. Lors de ces séquences, visiblement tournées sans autorisations, il ne faut pas s’étonner que l’intégralité des figurants regarde la caméra ou scrute la scène en arrière-plan.

Presque deux heures en roue libre

Cet amateurisme évident est certes sympathique, mais lassant au bout d’un moment, d’autant que les auteurs n’ont pas su couper dans cette suite bien trop longue. Il était présomptueux de proposer une durée d’une heure et cinquante minutes pour une œuvre sans aucun script et portée uniquement par un esprit de déconnade. On aime toujours les scènes de combat, les cascades dingues, ainsi que les quelques excès gore, mais tout ceci semble noyé dans des tunnels dialogués absolument inintéressants ou de plans touristiques sans grand intérêt. Notons toutefois la toute première apparition du Sgt. Kabukiman, personnage qui allait faire l’objet d’un autre film de la firme Troma l’année suivante.

Sans grand intérêt, Toxic Avenger 2 était tellement long que la firme est parvenue à monter un troisième opus avec les chutes de montage du second. Pourtant, le résultat final n’est guère passionnant. Le succès fut tout de même conséquent en vidéo, malgré une qualité déclinante. Enfin, rappelons que le long-métrage n’est jamais sorti sur les écran français, ce qui paraît logique au vu de ses piètres qualités.

Critique de Virgile Dumez

© Troma Entertainment Inc, 1989

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