Spectacle efficace et sympathique de bout en bout, cette suite tardive des Indestructibles remplit son contrat sans démériter.
Synopsis : Notre famille de super-héros préférée est de retour! Cette fois c’est Hélène qui se retrouve sur le devant de la scène laissant à Bob le soin de mener à bien les mille et une missions de la vie quotidienne et de s’occuper de Violette, Flèche et de bébé Jack-Jack. C’est un changement de rythme difficile pour la famille d’autant que personne ne mesure réellement l’étendue des incroyables pouvoirs du petit dernier… Lorsqu’un nouvel ennemi fait surface, la famille et Frozone vont devoir s’allier comme jamais pour déjouer son plan machiavélique.
Une suite très tardive
Critique : En 2004, le réalisateur Brad Bird profite du début de la mode du film de super-héros pour signer Les indestructibles, une création originale qui n’est basée sur aucun comics. Il remporte alors un succès phénoménal, porté par l’étiquette Pixar, alors gage de qualité. Plus de 5 millions de Français se précipitent dans les salles obscures et la critique tombe en pâmoison. Si le résultat est effectivement très agréable à regarder, on a vite fait d’oublier ces aventures désormais noyées au cœur d’une production super-héroïque pléthorique.
De manière assez surréaliste, Brad Bird revient vers cette famille presque quinze ans plus tard pour livrer une suite tout aussi sympathique, mais également dispensable. Là où l’on s’attendait à une certaine indifférence de la part du grand public, Les Indestructibles 2 a également explosé les compteurs du box-office mondial. En France, près de 6 millions de spectateurs se sont rués dans les salles, faisant du long-métrage le plus gros succès de l’année 2018.
Une réflexion légèrement en berne
Certes, le film est doté de nombreuses qualités, mais on se demande toujours le bien-fondé d’un tel engouement. Effectivement, l’aspect méta développé dans le premier volet passait pour de l’originalité en 2004, mais réfléchir au statut de super-héros n’est plus inédit désormais. Il s’agit même d’un passage obligé de chaque film du genre que de s’interroger sur la validité de l’action des héros costumés. On pense bien entendu aux différentes itérations des X-men, mais aussi à Batman Vs Superman, et bien d’autres encore.
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Un film me too compatible
Conscient de cette avalanche de produits similaires, Brad Bird tente d’orienter cette suite vers un sujet plus familial. Il évoque la prise de pouvoir progressive des femmes au sein du couple, ainsi que les nouvelles responsabilités des hommes au cœur de leur foyer.
Ainsi, le cinéaste cherche à contourner les clichés en faisant d’Elastigirl l’héroïne centrale du film, tandis que Mr Indestructible devient un père au foyer épuisé par la gestion de ses enfants et de leurs besoins. Dès lors, le cinéaste oriente son œuvre vers le film familial, avec gestion délicate de la crise d’ado de sa fille.
Une direction artistique impeccable
Tout ceci se suit avec plaisir car Brad Bird est toujours doué pour glisser çà et là une notation touchante. De temps à autre, il dégoupille une séquence hilarante comme celle avec le raton laveur aux prises avec le petit bébé doté de super-pouvoirs. Pour ce qui est de l’intrigue générale, elle ne se distingue guère du tout-venant et les adultes démasqueront assez rapidement l’Hypnotiseur. Grâce à une direction artistique impeccable, une belle fluidité de l’animation et une bande originale très inspirée de James Bond, Les indestructibles 2 est donc un produit de consommation parfaitement comestible, même si toujours aussi dispensable.
Le test du blu-ray :
Compléments : 2,5/5
Une édition peu profuse en suppléments, mais l’ensemble est plutôt de bonne tenue. Il y a la possibilité de suivre un commentaire audio du réalisateur. On dispose aussi d’un module de 18min assez original où Brad Bird visite les studios Disney. Il y livre quelques secrets de fabrication, ainsi que sa philosophie en matière d’animation. Enfin, l’éditeur propose de suivre une scène non incluse dans le long-métrage, mais qui est pourtant bien fichue. Il s’agit de la séquence où Edna est chargée de s’occuper du bébé (5min). Enfin, le court-métrage Bao (7min) vient réfléchir à la relation compliquée mère-fils. On a connu Pixar plus inspiré.
L’image : 5/5
Une véritable tuerie visuelle qui a sans doute pour mission de faire oublier l’absence d’une version 4K. La définition est absolument parfaite, la fluidité impeccable, tandis que les couleurs très vives sont retranscrites au mieux. Un vrai test image pour votre installation.
Le son : 4,5/5
De quoi faire exploser votre installation, aussi bien en VO qu’en VF. A noter que la piste originale bénéficie d’un 7.1 DTS HD Master Audio ébouriffant qui réduira à néant vos relations de bon voisinage. Pour la piste française, vous disposerez d’une piste 7.1 en Dolby Digital Plus qui ne démérite pas, mais qui est légèrement plus classique et un peu moins immersive. A noter que le test a été effectué sur une installation 5.1 et non 7.1.
Critique du film et test blu-ray : Virgile Dumez
Les Films Pixar
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