Godzilla vs. Mothra : la critique du film (1992)

Science-Fiction, Catastrophe, Action | 1h42min
Note de la rédaction :
2/10
2
Godzilla vs Mothra (affiche)

Note des spectateurs :

Plombé par un scénario absurde et incohérent, ce dix-neuvième opus de la saga Godzilla croule sous les bonnes intentions afin de séduire le jeune public. On préfère l’oublier, et vite.

Synopsis : Un météore s’écrase en plein Pacifique. L’impact a mis à jour sur l’île de Infant Island un œuf gigantesque, mais a aussi permis au monstre Battra de se réveiller après des milliers d’années. Des personnes sont envoyées sur Infant Island pour récupérer l’œuf et font connaissance des Shobijins, sortes de petites fées, qui expliquent que l’œuf est celui de Mothra, protecteur de la Terre, tandis que Battra est un équivalent sombre de Mothra, qui possède une rancune envers l’humanité et souhaite la détruire. Mothra devra donc faire face à Battra, mais c’est sans oublier Godzilla, également réveillé par le météore, qui se joindra à la bataille.

Critique : Prévu initialement pour être un épisode mettant uniquement en scène le monstre Mothra, Godzilla vs. Mothra (1992) a été ensuite modifié pour être inclus dans la geste reptilienne, au cœur de ce que l’on appelle traditionnellement l’ère Heisei. Ce segment est donc désormais le dix-neuvième opus de la saga et le quatrième de cette ère du début des années 90.

Un épisode destiné à un public familial

Les auteurs ont d’ailleurs cherché à reconquérir un public plus familial comme au temps des années 70, ce qui n’est pas nécessairement la meilleure idée possible. Ainsi, le film commence par des séquences hallucinantes qui reprennent quasiment plan par plan certaines scènes cultes de la saga Indiana Jones. Malheureusement, le réalisateur Takao Okawara n’est pas Steven Spielberg et ce gros quart d’heure est surtout l’occasion d’enchaîner des séquences d’action platement filmées et jouées de manière approximative par des acteurs grimaçants. On ne voit d’ailleurs pas bien l’intérêt de cette introduction puisque les personnages n’auront par la suite aucunement l’occasion de se servir de leurs talents d’intrépides aventuriers.

Godzilla greffé in extremis à une intrigue qui ne lui était pas destinée

Effectivement, après cette étrange entrée en matière, le film dérape fortement en nous présentant deux fées (du style fée Clochette) qui nous affranchissent des raisons de la lutte ancestrale entre Mothra et Battra, deux entités constituant les faces d’une même pièce. Au milieu de cette lutte plutôt cohérente, les auteurs ont glissé notre cher Godzilla qui se demande ce qu’il est venu faire dans cette galère. Comme ajouté au dernier moment, le lézard atomique n’a aucune vraie raison d’être en antagonisme avec les deux autres créatures, ce qui plombe un scénario déjà passablement piteux.

Des maquettes mal intégrées dans le décor

Si l’auteur de ces lignes trouve généralement un certain charme rétro aux affrontements entre deux monstres caoutchouteux détruisant des tonnes de maquettes, il faut bien avouer que les combats de Godzilla vs. Mothra ne sont pas bien passionnants, d’autant que les maquettes sont mal filmées et que de véritables problèmes d’échelle se font jour. Certains chars d’assaut  paraissent ainsi démesurés par rapport aux immeubles et aux arbres en plastique qui servent de décor. La crédibilité de l’ensemble, déjà bien malmenée habituellement, est ici réduite à néant par cette incapacité du cinéaste à donner du relief à ce qu’il filme. Il ne reste donc pas grand-chose à se mettre sous la dent hormis une bande-son signée Akira Ikufube plutôt correcte et d’ailleurs devenue culte auprès des fans de la saga. Cet épisode, qui ne doit aucunement être confondu avec Mothra contre Godzilla (Honda, 1964), est donc un des segments les plus faibles de cette période par son insistance à vouloir séduire les plus jeunes spectateurs, au risque de perdre les plus de 12 ans.

Critique de Virgile Dumez

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