Après plusieurs documentaires, Sergei Loznitsa revient à la fiction et à Cannes pour Deux procureurs qui s’annonce comme une charge puissante contre le totalitarisme et la répression soviétique. Une obsession pour ce cinéaste ukrainien dont le cinéma n’a eu de cesse dénoncer la réalité brutale du régime de Vladimir Poutine.
Synopsis : Union Soviétique, 1937. Des milliers de lettres de détenus accusés à tort par le régime sont brûlées dans une cellule de prison. Contre toute attente, l’une d’entre elles arrive à destination, sur le bureau du procureur local fraîchement nommé, Alexander Kornev.
Il se démène pour rencontrer le prisonnier, victime d’agents corrompus de la police secrète, la NKVD. Bolchévique chevronné et intègre, le jeune procureur croit à un dysfonctionnement. Sa quête de justice le conduira jusqu’au bureau du procureur-général à Moscou.
A l’heure des grandes purges staliniennes, c’est la plongée d’un homme dans un régime totalitaire qui ne dit pas son nom.
Le film : Sergei Loznitsa est un habitué du festival de Cannes. Le réalisateur ukrainien y a été en compétition en 2010 (My Joy), en 2012 (Dans la brume), et en 2017 (Une femme douce). Il a par ailleurs montré quatre de ses films en Séances spéciales (Maïdan, Baby Yar. Context, The Natural History of Destruction) et The Invasion). Narrateur des pages sombres de l’histoire de son pays outragé par la Russie, il a aussi réalisé Donbass, qui lui vaut le Prix de la Mise en Scène dans la Section Un Certain Regard (2018).
Avec Deux procureurs, le cinéaste revient à sa première fiction depuis Donbass pour mieux aborder l’histoire totalitaire de la Russie en investiguant les purges staliniennes. Il adapte pour l’occasion l’écrivain russe Gueorgui Demidov, ancien détenu du Goulag. L’histoire de la répression stalinienne pour mieux éclabousser la Russie contemporaine ? Le procureur Sergei Loznitsa pourrait enfin recevoir un prix en Compétition.