Countdown : la critique du film (2019)

Epouvante-horreur | 1h30min
Note de la rédaction :
4/10
4
Countdown, affiche française

  • Réalisateur : Justin Dec
  • Acteurs : Talitha Bateman, Elizabeth Lail, Jordan Calloway, Peter Facinelli
  • Date de sortie: 13 Nov 2019
  • Nationalité : Américain
  • Scénariste : Justin Dec
  • Distributeur : Metropolitan FilmExport
  • Editeur vidéo : Metropolitan FilmExport
  • Box-office USA :
  • Box-office France / Paris-Périphérie :
  • Classification : Interdit aux moins de 12 ans ("en raison de scènes violentes et macabres et d'un climat particulièrement anxiogène" - source CNC).
Note des spectateurs :

Slasher au concept emprunté à la franchise des Destination Finale, Countdown mine peu à peu son potentiel réel par un humour lourd qui nuit à la mise en place de son suspense et à tout effort d’efficacité.

 

Synopsis : Voulez-vous savoir combien de temps il vous reste à vivre ? Téléchargez l’appli Countdown ! Lorsque Quinn, une jeune infirmière, télécharge cette application à la mode, elle découvre qu’il ne lui reste que 3 jours à vivre. Elle doit trouver un moyen d’échapper à son sinistre destin avant la fin du compte à rebours.

Anne Winters dans Countdown

Anne Winters dans Countdown – Copyrights : Boies / Schiller Film Group, Wrigley Pictures – Courtesy of STXfilms

Compte à rebours mortel

Critique : La première séquence semble tout droit empruntée à une comédie horrifique de Jason Blum, en se situant quelque part entre Ouija et Action ou vérité. A savoir, des jeunes gens s’incitent à jouer avec l’au-delà et la mort, puis essaient de contourner inéluctabilité de celle-ci. Ainsi ils téléchargent une application qui va leur donner l’heure exacte de leur fin, avec un décompte mortel que l’on ne peut effacer de son téléphone, que l’on ne peut enrayer… L’application est non seulement un piège mortel, mais c’est surtout une application surnaturelle. La référence aux deux Unfriended, toujours de Blumhouse, est également évidente : le premier, raté, œuvrait dans le surnaturel ; le second, très efficace, dans le hacking d’ordinateurs par une organisation criminelle. Dans les deux cas, l’informatique, les réseaux sociaux, les boîtes de courriers électroniques étaient des pièges 2.0 qui provoquaient les inévitables souffrances.

Cette première séquence est savoureuse. Elle montre une jeune femme effrayée par l’immédiateté de sa mort quand ses camarades ont encore quelques décennies de vie devant eux ; elle trouve les signes de sa fin partout, et surtout voit en son petit ami, ivre mort qui essaie de la ramener chez elle… en voiture, la probable raison de son décès à venir. Elle va donc prendre la sage décision de rentrer chez elle à pied, mais la Mort, cette amie qui vous veut du bien, va considérer cette décision comme une rupture de contrat, et va donc envoyer une entité, tantôt physique tantôt invisible, qui va sadiquement s’occuper d’elle.

Dans cette tentative d’échapper aux rouages de son destin, le glissement vers la franchise préférée des millenials, Destination finale est évident. New Line avait développé, après le succès de Scream, une saga drôle et féroce dans laquelle la Mort était le psychopathe qui troussait les adolescents. Entre 2000 et 2011, pas moins de cinq films furent développés, notamment par James Wong et le disparu David Richard Ellis, chacun dépassant en France les 800 000 spectateurs, ne démentant pas l’attrait du public pour ce concept jubilatoire généralement plutôt bien amené, la plupart des épisodes étant de bonne qualité, avec un numéro 2 particulièrement épatant.

La mort attaque dans Countdown

Copyrights : Boies / Schiller Film Group, Wrigley Pictures – Courtesy of STXfilms

La curiosité est un vilain défaut

En accueillant dans ses services, le petit ami bourré de la défunte qui a bel et bien eu un accident, l’héroïne (Elizabeth Lail, star de la série diffusée sur Netflix, You) va elle-même se prendre au jeu de la curiosité. Dans une aile désaffectée de l’hôpital (détail propre au genre qui sera malheureusement mal exploité), le jeune homme lui avoue sa détresse car -on le découvre alors- lui aussi est sur le calendrier de Faucheuse, avec un décompte mortel qui pose sa mort plus ou moins au moment de son opération post-traumatique. Evidemment, il va essayer de rompre le contrat tacite avec l’Au-delà, ce qui rendra son trépas bien plus violent, et attisera les craintes de la jeune infirmière qui figure, bien évidemment, parmi les prochaines sur l’appli. Maintenant qu’elle prend cette affaire au sérieux et qu’elle sait quand exactement elle va mourir, elle va tout faire pour contourner l’inéluctabilité de son funeste destin, en recourant notamment aux services de ceux qui vont plomber le film, un vendeur de téléphone geek assez détestable (qui sert de scène supplémentaire durant le générique de fin, ndlr) et un prêtre branché informatique iconoclaste, et surtout ridicule.

L’humour d’Insidious insinué pour le pire

Au-delà de la réalité physique et psychologique fade des protagonistes (l’infirmière, jeune et jolie, s’associe forcément à un jeune homme aussi beau et lisse qu’elle, qui souffre de la même malédiction), dont on peut à la limite s’accommoder tant que le suspense et la nervosité restent entiers, le vrai défaut de Countdown, qui avait tout pour séduire pendant ses premières dizaines de minutes, est bel et bien l’introduction de l’humour qui avait déjà largement diminué l’intérêt du premier Insidious, avec l’introduction de chasseurs de fantômes geek assez pathétiques. Le ridicule étant immortel, Justin Dec, réalisateur et scénariste de cette fausse bonne idée cinématographique, a cru bon d’introduire des personnages chargés d’humour qui vont, dès leur introduction, déboulonner tous les efforts de construction du suspense mis en place. Le charabia du personnage du prêtre est particulièrement préjudiciable au film : le look du personnage et l’aura humoristique qui l’auréole anéantissent immédiatement tout ce que l’on avait plutôt apprécié jusqu’alors.

L'humour du slasher Countdown

Copyrights : Boies / Schiller Film Group, Wrigley Pictures – Courtesy of STXfilms

Final Countdown

L’humour inoculé fait vite des ravages dans notre estime de ce premier film jusqu’alors sympathique, mais que l’on comprend plus opportuniste dans ses emprunts scénaristiques que malin. Dès la mise en place du second degré que l’on peut qualifier de débilitant, la série B a elle-même déclenché son propre compte-à-rebours mortel : après pareille ineptie, on ne voit pas les producteurs décliner ce slasher raté en sequels ou alors exclusivement pour le marché de la VOD où cette production connaîtra sûrement un plus gros succès qu’en salle.

Aux États-Unis, avec 20 millions de dollars en 10 jours, Countdown a plutôt fait le job, mais ne semble pas susciter l’enthousiasme du public qui aurait pu la mener vers un succès réel si le concept avait été plus fin et malin. Les critiques ont été globalement négatives.

Critique : Frédéric Mignard

Sorties de la semaine du 13 novembre 2019

Countdown, affiche française

Copyrights : Boies / Schiller Film Group, Wrigley Pictures – Courtesy of STXfilms – Distributeur France : Metropolitan Films

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Countdown, affiche française

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