Avec son titre improbable, Billy le Kid contre Dracula est une pure série Z qui fait peine à voir tant le grand John Carradine s’y fourvoie. Attention, le nanar n’est même pas drôle !
Synopsis : Dracula se déplace jusque dans l’Ouest américain, pour faire sa prochaine victime, une belle propriétaire de ranch. Le fiancé de celle-ci, le hors-la-loi Billy le Kid, découvre la situation et se précipite à son secours…
Un improbable crossover
Critique : Alors qu’il est en fin de carrière, le réalisateur vétéran William Beaudine enchaîne à un rythme effréné les tournages au point de parvenir à aligner plus de 200 titres dans une filmographie qui s’étale des années 10 aux sixties. Toutefois, avec ce cinéaste, quantité rime rarement avec qualité, comme le prouve Billy le Kid contre Dracula, réalisé en 1966, à peu près en même temps que Jesse James contre Frankenstein (1966), dont l’idée centrale est similaire. Dans ces scripts incongrus, le but était d’effectuer d’improbables crossovers entre deux genres alors populaires auprès de la jeunesse américaine.
De manière totalement opportuniste typique d’un certain cinéma d’exploitation, les producteurs de la petite société Embassy se sont dit qu’un croisement entre le western et le film d’épouvante pouvait être une bonne idée. Malheureusement, le spectateur devra très rapidement déchanter devant la totale indigence du produit fini qui aurait été tourné en seulement huit jours. Au vu de la médiocrité de la réalisation, très télévisuelle, on ne peut que valider cette information.
Billy le Kid contre Dracula est un film indigent à tous les niveaux
Pourtant, il faudrait aussi ajouter que les décors ont été torchés à toute vitesse pour un coût minimal. Ainsi, même les classiques saloons ou intérieurs d’hôtels ont le droit à des tentures dressées pour éviter que l’on repère l’absence de décor. Visuellement très pauvre, Billy le Kid contre Dracula n’a également rien à raconter. Dès l’introduction, on comprend que le fameux comte (jamais nommé d’ailleurs) va s’enticher d’une jeune femme qui se trouve être la petite amie du célèbre hors la loi. S’ensuivent une multitude de séquences incroyablement bavardes et dénuées de la moindre action afin d’aboutir à un affrontement final qui dure moins de cinq minutes.
Dans cet ensemble assez pitoyable, les amateurs de bis n’auront pas grand-chose à se mettre sous la canine puisque Billy le Kid n’est ici qu’un bandit qui souhaite se ranger et que le vampire est d’une mollesse étonnante. Les quelques effets spéciaux nous renvoient d’ailleurs à l’aube du cinéma, puisqu’il s’agit seulement d’apparitions et disparitions d’un plan à l’autre. Si l’acteur Chuck Courtney n’a jamais révélé une grande puissance de jeu au long d’une carrière assez terne, on peut se désespérer de retrouver John Carradine dans le rôle de Dracula. Il y est particulièrement mauvais ici et le comédien aurait d’ailleurs déclaré que Billy le Kid contre Dracula constitue le pire film de sa longue filmographie. On aurait plutôt tendance à lui donner raison.
Un film rare qui mérite de le rester
Indigent sur le plan formel, ennuyeux comme les pierres, dépourvu de sang ou de la moindre tension dramatique, Billy le Kid contre Dracula est bien le vilain nanar que son titre promettait. Selon le site Encyclociné, le métrage serait sorti sur quelques écrans en province en France sous le titre Billy le Kid contre Dracula. Difficile de vérifier, mais on peut assurer que le film n’a pas fait l’objet par la suite d’une exploitation en vidéo en France. Cette série Z est toutefois régulièrement disponible sur les plateformes de SVOD, généralement dans sa version originale sous-titrée pourvue d’une copie correcte qui ne parvient pas à sauver l’ensemble d’une infinie médiocrité. Les vampires peuvent donc rejoindre leurs caveaux.
Critique de Virgile Dumez
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William Beaudine, Max Kleven, John Carradine, Chuck Courtney
