Actrice et mannequin néerlandaise, Sylvia Kristel débute son existence par une scolarité exemplaire où elle fait preuve d’une intelligence remarquable au sein d’un établissement religieux. Après de brillantes études, elle se lance dans le mannequinat pour tromper l’ennui d’une vie trop rangée. Elle tourne quelques rôles secondaires aux Pays-Bas, avant d’être repérée par Just Jaeckin qui lui offre le rôle-titre d’un petit film érotique intitulé Emmanuelle (1974).

Contre toute attente, le film est un triomphe incroyable dans le monde entier et particulièrement en France où le long-métrage réunit près de 9 millions de spectateurs. La jeune femme devient du jour au lendemain une star internationale. Même si Sylvia Kristel accepte de jouer dans les premières suites d’Emmanuelle comme Emmanuelle, l’antivierge (Giacobetti, 1975), Goodbye Emmanuelle (Leterrier, 1977) et Emmanuelle 4 (Leroi, 1984), elle tente surtout de se diversifier dans ses rôles.

On la voit notamment dans Un linceul n’a pas de poches (Mocky, 1974), Alice ou la dernière fugue (Chabrol, 1977), René la canne (Girod, 1977), Airport 80 Concorde (Rich, 1979).

Toutefois, son image publique lui reste collée à la peau et elle continue à jouer dans des œuvres à fort parfum érotique comme La marge (Borowczyk, 1976), L’Amant de Lady Chatterley (Jaeckin, 1981), Leçons très particulières (Myerson, 1981), Mata Hari (Harrington, 1984) et Emmanuelle au 7e ciel (Leroi, 1993).

Les années 80 sont celles de son déclin artistique et personnel puisque Sylvia Kristel tombe dans l’enfer de la drogue (cocaïne) et de l’alcool. Durant les années 90, elle ne tourne quasiment plus. Au cours des années 2000, on la revoit dans Sexy Boys (Kazandjian, 2001) et elle réalise un court-métrage intitulé Topor et moi (2003). Toutefois, elle lutte déjà contre un cancer de la gorge, puis du poumon, avant de subir un AVC en juin 2012. Elle s’éteint quelques mois plus tard des suites de son cancer du poumon. Sylvia Kristel avait alors tout juste 60 ans.

Virgile Dumez