Réalisatrice, photographe, vidéaste, scénariste et productrice britannique, Sam Taylor-Johnson (autrefois Sam Taylor-Wood) est née en 1967 à Croydon en Angleterre. Après un passage par l’université londonienne, la jeune femme devient photographe professionnelle et présente son travail dans des expositions, notamment à Paris. Au début des années 90, elle signe également plusieurs courts métrages expérimentaux.
Elle est aussi repérée par l’industrie musicale, ce qui lui permet de signer quelques clips vidéo, notamment pour Elton John. En 2006, elle intervient dans un film omnibus consacré à l’érotisme intitulé Destricted dont elle signe l’un des segments. A cette époque, elle continue à exposer ses photographies qui représentent des visages masculins en train de pleurer.
C’est en 2009 que Sam Taylor-Johnson signe son tout premier film de cinéma, le biopic musical Nowhere Boy (2009) qui raconte la jeunesse compliquée de John Lennon. C’est d’ailleurs sur ce tournage qu’elle rencontre le comédien Aaron Taylor-Johnson avec qui elle connaît une histoire d’amour qui aboutit à un mariage en 2012. Après plusieurs courts métrages, Sam Taylor-Johnson se fait connaître dans le monde entier grâce à son adaptation de Cinquante nuances de Grey (2015) qui, malgré sa médiocrité et sa frilosité parvient à générer 569 651 467 $ de recettes mondiales pour un budget initial de 40 millions. En France, il s’agit d’un raz-de-marée avec 4 068 085 spectateurs émoustillés par ces jeux sexuels pourtant bien inoffensifs. Au moins la réalisatrice n’a pas souhaité rempiler pour les deux suites générées par le triomphe commercial du film.
Elle préfère signer une œuvre plus personnelle dont elle est la scénariste avec A Million Little Pieces (2018) qui suit les errances psychiatriques d’un écrivain interprété par son mari. Le film souffre de la Covid et ne sort quasiment que sur internet, y compris en France. Peu de temps avant, la réalisatrice et productrice a également créé la série télévisée Gypsy dont elle a réalisé deux épisodes sur les dix du programme. Par la suite, elle a continué à travailler pour la télévision, avant de se lancer dans un nouveau biopic musical sur Amy Winehouse intitulé Back to Black (2024) qui fonctionne essentiellement en Europe, mais ne se démarque pas aux Etats-Unis. Le résultat est une fois de plus très académique, ce qui étonne de la part d’une artiste ayant débuté dans l’avant-garde en matière photographique.