Robert John Burke est l’un des acteurs fétiches d’Hal Hartley. Dans les années 90, il devient une promesse du cinéma américain avec RoboCop 3
Robert John Burke démarre à l’âge de 20 ans dans un film indépendant de Jeremy Kagan, L’élu (1981). Toutefois, c’est au début des années 90 que sa carrière commence vraiment. Son visage émacié, franchement découpé, séduit ; il évoque celui de Clint Eastwood, jeune.
Hal Hartley, alors étudiant, incorpore le jeune homme dans son univers, notamment dans son premier long métrage, L’incroyable vérité (The Unbelievable Truth), avec Adrienne Shelly (1989), le cannois Simple Men (également son plus gros succès personnel dans l’art et essai, 1992), et la révision de la Belle et la Bête avec Sarah Polley, No Such Thing (2001), ultime sursaut d’Hal Hartley dans une carrière déclinante. On notera que Robert John Burke participa aussi, en 1995, à l’excellent Flirt, film à sketchs du cinéaste qui fut distribué dans les salles françaises.
En 1992, l’acteur s’émancipe et figure dans la production Carolco, Rambling Rose de Martha Coolidge, avec Laura Dern, Robert Duvall, Diane Ladd, Lukas Haas, John Heard... Dans ce film à Oscars, Laura Dern manifeste sa fraîcheur de starlette post Sailor et Lula (Palme d’Or à Cannes, en 1990), avant de devenir l’une des grandes révélations populaires dans Jurassic Park de Steven Spielberg. (1993).
Le cinéma de genre interpelle Robert John Burke. Il tourne dans le mutique et arty Le souffle du démon de Richard Stanley en 1992 (sélectionné à Avoriaz), le western viril Tombstone de George Pan Cosmatos… Robert John Burke tient même son premier blockbuster avec RoboCop 3 de Fred Dekker, où il incarne carrément le rôle-titre, succédant ainsi à Peter Weller dans la carapace iconique du robot flic. Mauvais choix, le film s’écrase au box-office.
En 1996, le New-yorkais décroche le premier rôle d’une adaptation de Stephen King, La peau sur les os. Réalisée par le hit-maker Tom Holland (Vampire… vous avez dit vampire?, le premier Chucky…), la production Paramount suit le même parcours que RoboCop 3 et sombre dans l’échec, mettant un terme à ses espoirs de leader de castings.
Dans les années 90, Burke est aussi présent chez Disney dans l’aventure Kalahari de Mikael Salomon (1992), Entre ciel et terre d’Oliver Stone (1993), le buddy movie de Kevin Hooks Liens d’acier, avec Laurence Fishburne et Stephen Baldwin.
A l’aise dans le cinéma d’auteur et le cinéma commercial, Burke affiche une certaine raideur romantique dans son jeu toujours très froid. Aussi, finalement, ce n’est pas au cinéma, mais bien à la télévision qu’il va imposer sa carrure, avec les séries Gossip Girl, Kidnapped, Six Degrees, New York, unité spéciale, Les Soprano, Sex and the City, Person of Interest, Army Wives…
Loin d’abandonner le cinéma, il fait son trou dans Confessions d’un homme dangereux, de George Clooney (2002), Munich, de Steven Spielberg (2005), le thriller raté Trouble Jeu (Hide and Seek), de John Polson (2005), Good Night and Good Luck, de George Clooney (2005), Miracle à Santa Anna de Spike Lee (2008), Limitless, de Neil Burger (2011), Safe, de Boaz Yakin (2012), 2 Guns, de Baltasar Kormákur (2015), BlacKkKlansman : J’ai infiltré le Ku Klux Klan de Spike Lee (2018), sur Netflix, il apparaît dans L’intrusion d’Adam Salky (2021). Mieux, en 2022, l’acteur – qui est également ceinture noire de karaté, est Smitty dans Black Panther : Wakanda Forever.
Homme d’action et de courage, Robert John Burke est également pompier volontaire dans l’état de New York, suite à l’attentat du 11 Septembre 2001 où il perdit notamment son meilleur ami, capitaine dans une brigade new-yorkaise. Lui qui avait envisagé de devenir policier et qui est devenu une vedette confirmée, il trouvera dans cette corporation une vocation qu’il occupe toujours, deux décennies après, en hommage à son ami disparu.
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