Hal Hartley est un cinéaste américain qui a connu un succès considérable en 1992 dans le circuit art et essai grâce à Trust me, une histoire d’amour décalée au ton indéniablement indépendant qui n’est pas sans rappeler la douce insolence d’un Godard et la sensibilité de Jarmusch.
Trois mois plus tard, Gilles Jacob sélectionnait Simple men, son troisième film, pour la compétition cannoise. Une nouvelle réussite couronnée par un succès émérite, alors que parallèlement, plus confidentiellement, un distributeur nous proposait de découvrir The Unbelievable Truth, sa première œuvre, et une anthologie de courts métrages exploitée sous le titre du plus long segment, Surviving desire. C’est ainsi qu’en moins d’un an la France découvrait un auteur majeur, à la pellicule empreinte de nostalgie et de solitude, qui fit pourtant l’effet d’un pétard mouillé puisque le prolifique dandy du cinéma arty américain allait connaître une célébrité éclair. Effectivement, aucun des films qui suivirent (Flirt, Amateur, avec Isabelle Huppert, ou l’inégal Henry Fool pour ne citer que les derniers longs à avoir pu sortir sur nos écrans) ne marqua les esprits.