Actrice, chanteuse et productrice américaine, Rita Hayworth est pour toujours le symbole du glamour hollywoodien. Les cinéphiles garderont le souvenir de la séduisante interprète de Gilda (1946) de Charles Vidor et La dame de Shanghai (1947) d’Orson Welles.
La lente ascension des années 30
Rita Hayworth est la fille de danseurs espagnols qui lui apprennent leur métier dès son plus jeune âge. Adolescente, elle se produit dans des night-clubs de Californie avec son paternel. Elle est alors repérée par un patron de la Fox qui la fait débuter dans Under the Pampas Moon (Tinling, 1935). Elle enchaîne ensuite quelques rôles insignifiants, mais son époux Edward Judson la pousse vers le star-system et lui obtient un contrat à la Columbia. C’est là qu’elle adopte son nom de Rita Hayworth et qu’elle subit un relooking complet. Elle explose dans Seuls les anges ont des ailes (Hawks, 1939).
Elle multiplie ensuite les emplois de vamp avec par exemple La blonde framboise (Walsh, 1941) et Arènes sanglantes (Mamoulian, 1941), dans lequel elle est la partenaire de Tyrone Power. Elle joue aussi dans des comédies musicales comme L’amour vient en dansant (Lanfield, 1941), O toi ma charmante (Seiter, 1942) et Mon amie Sally (Cummings, 1942). Elle est par ailleurs, avec Betty Grable, la pin-up dont la photo devient un fétiche pour les soldats américains de la Seconde Guerre mondiale.
Rita Hayworth, la star glamour des années 40
Dans sa vie privée, Rita Hayworth est également inconstante puisqu’elle divorce d’avec Jusdson, passe dans les bras de Victor Mature pour finalement épouser Orson Welles. Au cinéma, elle devient une icône grâce au cinéaste Charles Vidor qui la sublime dans La reine de Broadway (1944) et surtout l’inoubliable Gilda (1946) où elle fait basculer le cœur de n’importe quel homme en retirant avec sensualité ses gants. Elle retrouve le réalisateur pour Les amours de Carmen (1948). Entre-temps, elle rompt avec Orson Welles qui la dirige quand même dans La dame de Shanghai (1947). Métamorphosée en blonde fatale, elle trouve avec Elsa Bannister son deuxième plus grand rôle, et la séquence finale dans laquelle elle trouve la mort dans un labyrinthe de miroirs brisés est devenue l’une des plus célèbres de l’histoire du cinéma. Mais le film est à un insuccès à sa sortie.
Après sa rupture avec Welles, Rita Hayworth s’entiche du prince Ali Khan qu’elle épouse en 1949. Cela la pousse à abandonner l’écran en pleine gloire. Mais une fois de plus, le mariage ne dure que deux ans et elle tente un retour sur grand écran avec L’affaire de Trinidad (Sherman, 1952), Salomé (Dieterle, 1953), et La belle du Pacifique (Bernhardt, 1954). A cause d’un énième mariage houleux, elle s’éloigne à nouveau des écrans pendant trois ans, mais son étoile commence à pâlir.
La déchéance des années 60-70
On commence à lui offrir des rôles plus mâtures dans La blonde ou la rousse (Sidney, 1957), Tables séparées (Mann, 1958) et Ceux de Cordura (Rossen, 1959). Au cours des années 60, le téléphone ne sonne plus comme autrefois et elle accepte de jouer dans Le plus grand cirque du monde (Hathaway, 1964), dans un rôle d’ancienne gloire tentée par l’alcool, ce qui a un caractère douloureusement autobiographique. Sa performance lui vaut d’être nommée au Golden Globe de la meilleure actrice dans un drame. On la voit aussi dans Opération opium (Young, 1966), Le bâtard (Tessari, 1969), La route de Salina (Lautner, 1970) et La colère de Dieu (Nelson, 1972) qui sera sa dernière apparition à l’écran.
Dans les années 70, Rita Hayworth développe les symptômes de la maladie d’Alzheimer qui expliquent ses régulières crises de démence à la Une des magazines à scandale. Rita Hayworth meurt en 1987 à l’âge de 68 ans. Elle incarne dans l’imaginaire des cinéphiles le glamour le plus pur, tout en étant un symbole d’une star brisée par la célébrité.