Acteur, réalisateur, scénariste et producteur français, Pierre Clémenti multiplie les emplois précaires avant de s’intéresser au théâtre. Il suit les cours du Vieux Colombier et débute sur des scènes d’avant-garde. Parallèlement, il trouve quelques rôles au cinéma à partir de 1960. On se souvient de lui dans Le guépard (Visconti, 1963), L’homme qui rit (Corbucci, 1966) et Brigade antigangs (Borderie, 1966). C’est toutefois l’année 1967 qui est fondamentale pour lui puisqu’il est révélé dans Belle de jour (Buñuel), qui lui permet d’obtenir le rôle principal de Benjamin ou les Mémoires d’un puceau (Deville, 1968). La même année, il affirme son appartenance à la contre-culture soixante-huitarde avec Les idoles (Marc O, 1968).
Durant cette époque, il commence à tourner des courts-métrages expérimentaux en tant que réalisateur. On le voit en tant qu’acteur dans des œuvres ambitieuses comme La voie lactée (Buñuel, 1969), Porcherie (Pasolini, 1969), Le conformiste (Bertolucci, 1969), Les cannibales (Cavani, 1970), La cicatrice intérieure (Garrel, 1970), Le berceau de cristal (Garrel, 1975), et L’affiche rouge (Cassenti, 1976).
Impliqué par ailleurs dans des affaires troubles liées à la drogue, l’acteur se spécialise dans des œuvres extrêmes, souvent indépendantes et qui se veulent hors du système. En tant que réalisateur, il tourne notamment des moyens et longs-métrages psychédéliques. Pierre Clémenti continue à explorer ce cinéma d’auteur exigeant en tant qu’acteur avec Quartet (Ivory, 1980), Le pont du Nord (Rivette, 1980), Chassé-croisé (Dombasle, 1982), Canicule (Boisset, 1983), L’Autrichienne (Granier-Deferre, 1989) et Le Bassin de J.W. (Monteiro, 1997).
Pierre Clémenti est emporté à l’âge de 57 ans d’un cancer du foie, en 1999.