Après des études d’histoire et de philosophie à Tel Aviv et Paris, Nadav Lapid devient journaliste sportif. Il suit ensuite une formation de cinéma et réalise des courts métrages à partir de 2004. Le moyen métrage La petite amie d’Émile (2006) lui vaut une sélection à la Cinéfondation du Festival de Cannes en 2008.
Son premier long métrage, Le policier (2011), révèle sa démarche : un style incisif, au service d’une dénonciation des failles de la société israélienne. L’institutrice (2014), présenté en séance spéciale à la Semaine de la Critique, va encore plus loin. Ce portrait d’une éducatrice ne parvenant pas à convaincre que son jeune élève est doué pour la poésie est glaçant. Nadav Lapid se montre un maître du cinéma d’atmosphère, tout en portant un regard désabusé sur ses compatriotes.
Tourné à Paris, Synonymes (2019), semi-autobiographique, voit le cinéaste radicaliser son art. L’errance mentale et sociale de son jeune protagoniste dans les rues de la capitale suscite une réelle fascination, même si d’aucuns ont reproché à Nadav Lapid son manque de nuance dans l’analyse politique. Le film obtient plusieurs prix, dont l’Ours d’or au Festival de Berlin.
En 2021, Le genou d’Ahed qui relate les déboires d’un cinéaste est en compétition officielle au Festival de Cannes où il obtient le Prix du Jury.