Martin Provost

Réalisateur, Scénariste
Martin Provost sur le tournage de Séraphine (photo promotionnelle, Diaphana)

Personal Info

  • Nationalité : Français
  • Date de naissance : 13 mai 1957, Brest, Finistère (France)
  • Crédits : Martin Provost sur le tournage de Séraphine. Portrait promotionnel © Diaphana Distribution

Biographie

Note des spectateurs :

Martin Provost est le réalisateur de Séraphine, film aux sept César dans lequel il dirigeait sa propre muse, Yolande Moreau.

Né à Brest en 1957, Martin Provost est un cinéaste exigeant dont la thématique des films s’oriente essentiellement sur la place de la femme dans la société.

La femme y apparaît comme une matrice et symbole de vie (Le ventre de Juliette, Sage femme), comme usurpée de sa destinée dès la naissance (Séraphine), outragée (Où va la nuit), et à laquelle il rend hommage dans La bonne épouse en l’affranchissant des stéréotypes domestiques qui la réduisaient à l’art de s’occuper de la maison.

Séraphine, affiche du film

Copyrights : Michaël Crotto (photographe)
– Nuit de Chine (agence) – Diaphana Distribution

L’œuvre cinématographique de Martin Provost investit la résilience féminine et ses capacités géniales à s’échapper via l’art pictural et à trouver dans les mots une échappatoire à son mal-être.

Face à l’oppression, la femme tue (le drame conjugal Où va la nuit), se bat (La bonne épouse), se réconcilie (Sage femme), ou sombre dans une folie que d’aucuns qualifieraient d’hystérie, humeur si sournoisement décrite comme le mal féminin à travers l’histoire.

Dans tous les cas, les femmes chez Martin Provost demeurent intègres, s’érigent comme piliers d’une société au sein de laquelle elles donnent la vie et qui l’ont, selon les interviews du cinéaste, aidé à bâtir la sienne, et ce, depuis sa naissance quand une sage-femme le sauva en lui faisant un don de sang.

Yolande Moreau dans Où va la nuit, photo film de Martin Provost

Yolande Moreau dans Où va la nuit, photo promotionnelle © Diaphana Distribution

Les jalons de Martin Provost n’ont pas tous obtenu le succès de Séraphine, biographie récompensée de sept César, dont ceux du Meilleur film et de la  Meilleure actrice, qui avait permis au grand public de découvrir l’œuvre naïve de la très humble Séraphine de Senlis. L’échec violent de Violette, sur l’auteure oubliée Violette Leduc, transcendée à l’écran par Emmanuelle Devos, est d’autant plus injuste qu’il s’agira de son film le plus abouti.

Sage femme qu’il a écrit pour Catherine Deneuve, accompagnée par Catherine Frot à l’écran, et surtout La bonne épouse, connaîtront des échos plus favorables auprès du public, même si ce dernier, sorti au début du mois de mars peu avant le confinement total de l’Hexagone, n’a pas pu profiter d’une carrière linéaire classique, puisqu’après quelques jours d’exploitation, il subit la fermeture des cinémas pour connaître la réouverture chaotique à la fin du mois de juin 2020, quand les jauges et l’envie de public de prendre l’air avaient diminué son potentiel.

On n’oubliera pas d’évoquer la formidable capacité du cinéaste à juxtaposer les classes sociales pour un discours féministe universel parmi les plus beaux et les plus pertinents que ce soit dans le biopic, le drame, la comédie dramatique ou la fantaisie lumineuse.

Frédéric Mignard

Filmographie :

  • 1997 : Tortilla y cinema
  • 2003 : Le Ventre de Juliette
  • 2008 : Séraphine
  • 2011 : Où va la nuit
  • 2013 : Violette
  • 2017 : Sage femme
  • 2020 : La Bonne épouse
  • 2024 : Bonnard, Pierre et Marthe
Violette, affiche du film sur Violette Leduc par Martin Provost

Affiche : Michaël Crotto (photographe)
– Nuit de Chine (agence) – Diaphana Distribution

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