Actrice franco-tchèque naturalisée suisse, Madeleine Robinson est née dans une famille de migrants tchèques et a connu la pauvreté. Elle travaille à partir de quatorze ans en usine. Après avoir été refusée au Conservatoire, elle est acceptée en auditrice libre par Charles Dullin au Théâtre de l’Atelier. Peu à peu, elle gravit les échelons, commençant par de la figuration et s’imposant peu à peu.
Une lente ascension
Au cinéma, on peut la voir dans quelques films en tant que figurante dès 1934. C’est Léonide Moguy qui lui offre sa chance avec un rôle important dans Le mioche (1936). On la retrouve ensuite souvent dans des films très moyens de Maurice de Canonge. Elle doit attendre les années 40 pour retrouver des rôles intéressants dans Douce (Autant-Lara, 1943) où elle interprète une gouvernante, et aussi dans Lumière d’été (Grémillon, 1943).
Durant toute sa carrière, Madeleine Robinson sera également très active au théâtre. Sur grand écran, on la retrouve avec plaisir dans Sortilèges (Christian-Jaque, 1945), Les Chouans (Calef, 1947), Une si jolie petite plage (Allégret, 1948) et Le garçon sauvage (Delannoy, 1951). Elle est ensuite l’épouse de Daniel Gélin dans L’affaire Maurizius (Duvivier, 1952), mais on la revoit aussi chez Claude Chabrol dans A double tour (1959). Par la suite, elle joue pour Orson Welles dans Le procès (1962), mais l’essentiel de sa carrière se déroule au théâtre dans les années 60. Elle trouve toutefois un rôle sublime dans l’excellent Un gosse de la butte (Delbez, 1964), réédité en 2017 sous le titre Rue des Cascades, et se montre impeccable dans le polar Piège pour Cendrillon (Cayatte, 1965).
Retour gagnant à la fin des années 70
Madeleine Robinson nous revient vieillie à la fin des années 70 pour des prestations généralement excellentes. On la voit dans Une histoire simple (Sautet, 1978), Corps à cœur (Vecchiali, 1979), J’ai épousé une ombre (Davis, 1983), Hors-la-loi (Davis, 1985), Camille Claudel (Nuytten, 1988) et L’ours en peluche (Deray, 1992). Elle a également beaucoup tourné pour la télévision durant cette même période. Au cours de sa vie, elle fut mariée à l’acteur Robert Dalban dans les années 40.
Madeleine Robinson quitte les écrans en 1995. Elle remporte un Molière d’honneur en 2001 et décède en 2004 à l’âge de 86 ans.
