Peu connu en France, Luigi Zampa commence à être découvert, notamment grâce à une rétrospective à la Cinémathèque et quelques sorties DVD. Il débute en 1941 et devient un temps l’un des chantres du néoréalisme qu’il tire vers le souriant (ce qu’on a parfois appelé le « néoréalisme rose »). Mais son regard acerbe le pousse à s’attaquer aux grands maux de la société italienne : compromissions avec le fascisme, corruption, fascination pour l’argent. Avec le temps, et surtout à partir des années 60, sa vision se fait plus noire encore : l’un de ses plus grands succès en Italie, Il medico della mutua, (1968) dénonce les profiteurs de la Sécurité sociale. Il se débarrasse de plus en plus des aspects souriants pour laisser éclater dans les années 70 un pessimisme rageur : Bello, onesto, emigrato Australia sposerebbe compaesana illibata (1971), Bisturi (1973), Gente di Rispetto (1975), Il mostro (1977).
Inédit en salle en France, Bello, onesto, emigrato Australia sposerebbe compaesana illibata et Le gynéco de la mutuelle font partie des cent plus gros succès du cinéma italien (chiffres arrêtés en 2020).
Son plus gros succès français est La Belle Romaine, avec Daniel Gélin et surtout Gina Lollobrigida. Un classique des années 50.