Laurent Lufroy est un affichiste et illustrateur français. Il a travaillé pour Luc Besson, Gaspar Noé, Jane Campion, David Lynch et Jean-Pierre Jeunet.
Laurent Lufroy devient affichiste à la fin des années 80 quand l’art de l’affiche décline au profit de formats promotionnels plus standardisés basés sur des photos. Néanmoins, le diplômé de l’Ecole Supérieure des Arts Appliqués de Paris va se faire un nom remarquable en signant des affiches pour Luc Besson.
Collaborateur attitré de Luc Besson
Lufroy offrira à Luc Besson le visuel inoubliable de Nikita en 1990, puis Léon, Le cinquième élément, Jeanne d’Arc et de nombreux produit EuropaCorp (Taxi, Yamakasi, Le baiser mortel du Dragon, Michel Vaillant, La boîte noire) qui reste dans la mémoire collective associée à une époque. Il est l’un des collaborateurs les plus proches du cinéaste, y compris sur les films d’animation Arthur, mais aussi Angel-A et The Lady. Il succède ainsi au peintre Andrzej Malinowski, qui offrit à Besson l’inoubliable Grand Bleu en 1988.
Par ailleurs, l’illustrateur est passé à la table de montage : making-of (Taxi), bandes annonces…
A l’origine…
Lufroy est remarqué par Laurent Pétin qui l’engage en 1985 dans sa société de communication ARP après l’avoir testé sur le film Maladie d’amour avec Nastassia Kinski. De ses centaines de projets retenus ou non, c’est de l’affiche de Cobra Verde, film épique d’Herzog, avec Klaus, père dingue de la Kinski, dont il est le plus fier (Voir interview de Challenge.fr).
Illustrateur puissant pour Gaspar Noé, Lufroy participe au travail graphique déjanté de l’auteur argentin : Irréversible, Enter The Void, Love, Climax, Lux Aeterna, Vortex… sont autant de propositions visuelles sublimes. Les distributeurs d’auteurs radicaux font appel à lui. Outre Noé, il bosse pour la promotion des films de Jeunet, Kounen (Mon cousin), Gans (Le pacte des loups, La Belle et la Bête), Dupontel (Adieu les cons, Au revoir là-haut)…
Design : Couramiaud / Laurent Lufroy
Laurent Lufroy, visionnaire de l’ombre du 7e Art
Le grand public connaît forcément ses visuels, puisqu’il est l’auteur des affiches mythiques d’Amélie Poulain (Jeunet, donc) et The Artist, deux propositions graphiques qui ont fait le tour du monde.
Avec des succès millionnaires sur son CV (Les Visiteurs et sa suite), l’artiste a également beaucoup travaillé pour des auteurs étrangers. Alan Parker (Mississipi Burning), Philip Kaufman (L’insoutenable légèreté de l’être), Steven Soderbergh (Sexe, Mensonges & Vidéo), Kevin Costner (Danse avec les loups), Adrian Lyne (L’échelle de Jacob), Joel Coen (Barton Fink), David Lynch (Lost Highway), Jane Campion (La leçon de Piano), Kieslowski (Trois Couleurs), Kusturica (Underground), Nicolas Winding Refn (Neon Demon), Terry Gilliam (L’homme qui tua Don Quichotte), Andrew Niccol (Lord of War), Francis Ford Coppola (Tucker), Milos Forman (Valmont), Brian De Palma (Passion), Sean Penn (Crossing Guard), Valdimar Johannson (Lamb)…
Entre 1986 et 1990, les César récompenseront la meilleure affiche de l’année. A 23 ans, Lufroy obtient une nomination pour Valmont. La catégorie disparaîtra l’année suivante. Nul doute que depuis, il aurait reçu la récompense de nombreuses fois si celle-ci était toujours remise aux visionnaires de l’ombre du 7e Art.
Affiche : Laurent Lufroy ; Couramiaud © Laurent Lufroy ; Couramiaud