Réalisatrice, scénariste et actrice soviétique d’origine ukrainienne, Larissa Chepitko a débuté en tant que comédienne au milieu des années 50, mais sa carrière ne décolle pas et elle préfère intégrer le VGIK où elle suit l’enseignement de Dovjenko. Son film de fin d’étude est aussi son premier long-métrage qui suit les premiers pas difficiles dans la vie d’un adolescent : Chaleur torride (1963) attire l’attention sur elle. Elle confirme avec le superbe drame Les ailes (1966) qui évoque le fossé générationnel avec pertinence.
Mais avec son moyen-métrage La patrie de l’électricité (1967) qui devait initialement se trouver au sein d’un film omnibus, les problèmes commencent. Effectivement, le négatif du film est saisi par le pouvoir et détruit. Un positif du film a toutefois été retrouvé bien des années plus tard et diffusé sous le titre Le début d’un siècle inconnu. C’est surtout le début d’une mise à l’écart douloureuse pour la réalisatrice.
Elle ne revient derrière la caméra qu’avec Toi et moi (1971) qu’elle a ensuite renié car elle a accepté des modifications conséquentes voulues par la censure et le pouvoir. A cette même époque, elle a des ennuis de santé et connaît une grossesse compliquée. Elle ne retrouve les plateaux qu’en 1976 pour L’ascension qui remporte l’Ours d’or à Berlin. Il s’agira malheureusement de sa dernière réalisation car elle meurt de manière tragique dans un accident de voiture en 1979, non sans avoir écrit le scénario de Les Adieux à Matiora, que son compagnon Elem Klimov tourne finalement en 1983 pour lui rendre hommage.
Méconnue pendant plusieurs décennie, l’œuvre de Chepitko a été pleinement découverte en France en 2015 grâce à une rétrospective de tous ses films.