Joseph Fiennes est un acteur britannique révélé en 1998 dans la comédie romantique Martha, Frank, Daniel et Lawrence, et les films en costume Shakespeare in Love et Elizabeth. Sa carrière sera caractérisée par une série d’échecs retentissants.
Jeune frère de Ralph Fiennes, fils d’une mère romancière et d’un père photographe, Joseph Fiennes trouve son premier rôle au cinéma en 1996, dans le sensuel Beauté volé de Bernardo Bertollucci. Il a alors 26 ans. Toute l’attention est portée sur l’actrice principale, la jeune Liv Tyler, révélation express du film Cannois.
Joseph Fiennes, révélation masculine de la fin des années 90
1998 est une année essentielle pour Joseph Fiennes, puisqu’il enchaîne trois succès, dans des catégories art et essai de luxe, dont Elizabeth, biopic royal, qui révèle les talents de Cate Blanchett. La brochette d’acteurs est impressionnante. On y retrouve aussi des seconds rôles français comme le footballeur Eric Cantona et Vincent Cassel. Le jeune Fiennes figure aussi dans la comédie générationnelle so British Martha, Frank, Daniel et Lawrence de Nick Hamm (The Hole, Godsend, Killing Bono), dans laquelle un casting masculin composé de Rufus Sewell et Tom Hollander, gravite autour de Monica Potter. Evidemment Shakespeare in Love de John Madden, qui sort en dernier, en l’occurrence en 1999 pour la France, sera le film de sa carrière et son ultime succès personnel en salle. Cette comédie romantique autour d’un Shakespeare en plein revival, reçoit 13 nominations aux Oscars, et sera sacré Meilleur film de l’année et Meilleure actrice pour Gwyneth Paltrow qui séduit le monde pour la toute première fois, et lui fait aussi de l’ombre.
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Une carrière jonchée de choix peu judicieux et de bides retentissants
Le triomphe de Shakespeare in Love aux Oscars, vaut à Joseph Fiennes une vraie percée et lui permet d’enchaîner des premiers rôles qui ne trouveront pas le même écho au box-office. Stalingrad – Enemy at the Gates de Jean-Jacques Annaud (2001), dans lequel il partage l’affiche avec Jude Law, est un flop coûteux. Le thriller érotique Feu de glace de Chen Kaige (2002), avec Heather Graham, est un four indigne du maître chinois palmé (Adieu ma concubine). Il en va de même pour l’épopée historique de Régis Wargnier, Man to Man (2005), sur le colonialisme français et les zoos humains. Forever Mine de Paul Schrader sera à peine exploité sur notre territoire par SND en 2006. Le drame sud-africain de Bille August, Goodbye Bafana est vite oublié.
Rarement casté pour des rôles contemporains, Joseph Fiennes est malchanceux dans tous ses choix dans les années 2000 et ne connaît aucun succès personnel durant la décennie. Enfermé dans des films de guerre (Printemps 1941, Baron Rouge, Les ailes de la victoire), des productions en costume poussiéreuses (Le marchande de Venise, The Games Maker, le blockbuster raté Hercule, en 2014), l’acteur est clairement en perte de vitesse et les grands noms ne se bousculent pas pour l’employer.
Un acteur enfermé dans les biopics, films de guerre et en costumes, et le cinéma chrétien
Joseph Fiennes se fait même la voix d’un cinéma chrétien aux USA, comme l’illustre le biopic Luther, dont il tient le premier rôle en 2008, et surtout La résurrection du Christ de Kevin Reynolds, en 2016, qui trouvera davantage sa voie. D’ailleurs, si Terrence Malick emploie Joseph Fiennes en 2022, dans The Way of the Wind, il s’agit encore d’une œuvre expérimentale sur différentes étapes dans la vie du Christ.
Quasi absent des salles françaises dans les années 2010 durant lesquelles il n’est apparu quà deux reprises (Hercule, La résurrection du Christ), Joseph Fiennes trouve, comme beaucoup d’acteurs en difficulté, le soutien de la télévision. Il enchaîne Flashfoward, Camelot, American Horror Story, et surtout The Handmaid’s Tale : la servante écarlate, un triomphe mondial qui relance enfin sa carrière, 20 ans après Shakespeare in Love. Il intervient dans 36 épisodes de ce programme Hulu entre 2017 et 2021. De quoi lui permettre de saisir une opportunité dans un Netflix Original (The Mother, avec Jennifer Lopez, 2022).
Alors, Joseph Fiennes a-t-il jamais pu faire de l’ombre à Ralph? A-t-il été à la hauteur de l’engouement autour de sa volubilité classique des années 90? Rien de moins sûr, même si les aficionados de programmes télévisés y trouveront à redire.