Kevin Reynolds, compagnon d’infortune de Kevin Costner, est l’un des réalisateurs maudits d’Hollywood.

C’est en 1980 que Kevin Reynolds démarre sa carrière, avec un court métrage de 22 minutes, Proof, réalisé dans le cadre de ses études à l’école de cinéma de l’USC. Le court est remarqué par un certain Steven Spielberg.

D’abord scénariste (L’Aube rouge, John Milius, 1984), Kevin Reynolds réalise ensuite Une Bringue d’Enfer (1985), inspiré de son court. Le film s’avère plus intéressant que son titre français ne le laisse penser. Produit sous l’égide de Steven Spielberg, via ses acolytes Kathleen Kennedy et Frank Marshall, la comédie ne sort qu’en août 1988, et ne reste qu’une seule semaine à l’affiche. Cette sortie tardive est due à la volonté d’exploiter la popularité naissante de Kevin Costner, devenu en 1987 une super star avec Les incorruptibles de Brian De Palma et le thriller Sans issue de Roger Donaldson. Le film passe totalement inaperçu en France, lors d’un été particulièrement meurtrier.

Un mois après, les Français découvrent le second long métrage de Kevin Reynolds et son meilleur film à ce jour, La bête de guerre. Le drame sur fond de guerre soviétique en Afghanistan, est notamment présenté à Deauville en septembre 1988. Les critiques dithyrambiques le classent parmi les meilleurs films de l’année.

C’est ensuite le succès commercial de Robin des Bois, Prince des Voleurs (1991), avec Kevin Costner (presque 5 millions d’entrées en France). L’adaptation profite du phénomène Kevin Costner qui sort du succès de Danse avec les loups, sa première réalisation au succès mondial. L’auteur essuie un échec impitoyable aux USA avec l’ambitieux Rapa-Nui (1993), film historique sans stars, produit par Kevin Costner. Ce projet moins commercial se déroule sur l’île de Pâques, en 1680.

Le vent tourne en 1995 avec son 5e long métrage. Assorti de difficultés sur le tournage et d’un dépassement de budget, Waterworld (1995) est l’un des flops de l’année aux USA, avec 88M$ de recettes et un budget record de 176M$. Si ce Mad Max aquatique parvient à un résultat honnête en France, Waterworld sonne la fin de la Kevin Costner mania. Reynolds, de son côté, perd la confiance d’Hollywood. Il est poussé vers des films de commande sans envergure : 187 Code Meurtre (1998), polar de série B avec Samuel L. Jackson, suivi d’un nouveau film en costumes, La vengeance de Monte Cristo (2002), énième échec dans une carrière maudite (54M$ pour un budget de 40$). Monte Christo suscite l’indifférence chez les Français, avec 33 000 entrées dans 142 cinéma.

Depuis, Kevin Reynolds n’a pu réaliser que deux films : un échec, Tristan et Yseult (2006), avec James Franco, qui connaît une sortie technique en France (572 entrées dans 10 salles), et un succès, La résurrection du Christ (2015), production chrétienne avec Joseph Fiennes, destinée à la communauté religieuse américaine. Sony n’en tirera que 95 000 spectateurs en France.

Kevin Reynolds a également mis en scène une mini-série, Hartfields and McCoys, (2012), pour laquelle il retrouvait son acteur fétiche, Kevin Costner, qu’il avait aidé sur le tournage de pour Dans avec les Loups (1991).

Filmographie :

• 1985 : Une bringue d’enfer (Fandango)
• 1988 : La Bête de guerre (The Beast)
• 1991 : Robin des Bois, prince des voleurs (Robin Hood: Prince of Thieves)
• 1993 : Rapa Nui
• 1995 : Waterworld
• 1998 : 187 code meurtre (One Eight Seven)
• 2002 : La Vengeance de Monte-Cristo (The Count of Monte Cristo)
• 2006 : Tristan et Yseult (Tristan and Isolde)
• 2015 : La Résurrection du Christ (Risen)

Affiche ARP 1991