John Ford

Réalisateur, Producteur, Acteur
L'homme qui tua Liberty Valance, l'affiche

Personal Info

  • Nationalité : Américain
  • Date de naissance : 1er février 1894 à Cape Elizabeth (USA)
  • Date de décès : 31 août 1973 à Palm Desert (USA)
  • Crédit visuel : © 1962 Paramount Pictures Corporation - John Ford Productions / Affiche : Boris Grinsson. Tous droits réservés.

Biographie

Note des spectateurs :

Réalisateur, producteur et acteur américain, John Ford (de son vrai nom John Martin Feeney) est l’un des plus grands réalisateurs du grand Hollywood classique.

Sa carrière s’étale des années 1910 aux années 60. Et si le cinéaste est généralement réduit à sa contribution, certes majeure, au western, il ne faut pas négliger le reste d’une œuvre qui embrasse des genres très différents.

John Ford : formation et le temps du muet

John Ford est le dernier né d’une famille irlandaise comptant onze enfants. Il fait ses études à Portland où il se passionne pour l’Histoire. Au moment d’entrer à l’université, il choisit de rejoindre son frère Francis Ford en Californie et débarque donc à 19 ans à Hollywood. Le jeune homme devient alors cascadeur, puis acteur de complément dans les westerns de son frère, déjà réalisateur. Peu à peu, John devient assistant réalisateur pour le compte de Francis.

En 1917, John Ford est appelé par les pontes de la Universal pour remplacer au pied levé un réalisateur absent et il peut ainsi tourner son tout premier film intitulé The Tornado (1917). Rapidement, John Ford – encore crédité Jack Ford au générique – trouve un collaborateur fidèle en l’acteur Harry Carey. Avec lui, il tente même dès 1917 l’aventure d’un long-métrage intitulé Le ranch Diavolo, d’une durée exceptionnelle pour l’époque (une heure de projection). Le succès est immense et désormais, Ford va imposer ce format moyen et long sur ses productions suivantes. S’il tourne un nombre conséquent de westerns, il commence à se diversifier avec le drame The Prince of Avenue A (1920), puis réalise pour la Fox Pour la sauver (1920) qui est un nouveau triomphe.

Le maître du western

Dès lors, John Ford passe sous contrat avec la Fox qui va le garder durant une vingtaine d’années. Il y réalise majoritairement des westerns avec la star maison Tom Mix, mais aussi d’autres types de spectacles comme L’homme aux camées (1923) avec John Gilbert. En 1924, il tourne ce qui peut être considéré comme son premier chef-d’œuvre, l’impressionnant Le cheval de fer (1924) qui évoque en plus de deux heures la naissance de la voie ferrée reliant l’Est et l’Ouest des États-Unis.

La chevauchée fantastique, l'affiche

© 1939 Ariès – Walter Wanger – United Artists / Affiche : Vandor. Tous droits réservés.

Ce beau succès ne pousse pourtant pas le réalisateur vers des sommets et ses productions suivantes se démarquent moins. Il connaît même un échec public avec Trois sublimes canailles (1926). Il abandonne alors son genre de prédilection et se coule davantage dans le moule des studios. De cette période moins faste, on peut retenir le drame Les quatre fils (1928) ou Arrowsmith (1931) qui lui permet d’obtenir une première nomination à l’Oscar.

Le passage au parlant et l’ascension des années 30

Le passage au parlant ne lui pose pas de problème particulier et il retrouve le succès avec Deux femmes (1933) et La patrouille perdue (1934). Ensuite, John Ford connaît enfin la consécration avec Le mouchard (1935) qui remporte quatre Oscars dont son premier en tant que meilleur réalisateur. Il continue dans la même veine plus sociale avec Révolte à Dublin (1936) ou encore Marie Stuart (1936). Mais son plus gros succès commercial, il l’obtient en faisant tourner la jeune Shirley Temple dans La mascotte du régiment (1937).

Le temps des chefs-d’œuvre

C’est le temps de la gloire pour John Ford dont chaque film devient alors un événement. Ainsi, il enchaîne avec Hurricane (1937), Patrouille en mer (1938) et surtout La chevauchée fantastique (1939) qui relance la mode du western et fait de John Wayne une star de premier plan, lui qui vivotait dans des tonnes de séries B depuis une décennie. Le film obtient deux Oscars et un succès commercial imposant. La même année, il fait de Henry Fonda une star en lui faisant jouer Lincoln dans Vers sa destinée (1939). Ensemble, ils poursuivent immédiatement avec Sur la piste des Mohawks (1939) et confirment leur immense talent avec le chef-d’œuvre Les raisins de la colère (1940) d’après John Steinbeck. Le métrage vaut à John Ford l’Oscar du meilleur réalisateur, amplement mérité.

Les raisins de la colère, l'affiche

© 1940 Renewed 1967 Twentieth Century Fox Film Corporation / Affiche : Constantin Belinsky. Tous droits réservés.

Toujours en verve, Ford signe encore plusieurs films remarquables comme Les hommes de la mer (1940) et Qu’elle était verte ma vallée (1941) qui lui vaut un nouvel Oscar du meilleur réalisateur, récompense obtenue donc deux années consécutives.

Avec l’entrée en guerre des États-Unis, John Ford s’engage sous les drapeaux et tourne de nombreux documentaires. Seul long-métrage de fiction de cette époque, Les sacrifiés (1945) est une réussite. Après la guerre, retour au western avec un nouveau triomphe intitulé La poursuite infernale (1946) interprété par Henry Fonda. Par la suite, il retrouve John Wayne sur plusieurs films dont Le Massacre de Fort-Apache (1948) et La charge héroïque (1949). Avec Le convoi des braves (1950), il évoque l’odyssée des mormons, mais on préfère retenir de cette année-là Rio Grande (1950), toujours avec Wayne.

Un réalisateur au sommet dans les années 50-60

En 1952, John Ford retourne à ses origines en partant tourner en Irlande L’homme tranquille (1952) qui lui vaut un nouvel Oscar du meilleur réalisateur. L’année suivante, il livre le film d’aventures Mogambo (1953). Il faut attendre 1956 pour que John Ford s’impose à nouveau avec La prisonnière du désert (1956) qui est considéré comme l’un de ses derniers chefs-d’œuvre.

Pourtant, nous ne sommes pas loin de préférer ses dernières œuvres à celles des années 50. Ainsi, sa vision de la politique américaine dans La dernière fanfare (1958) ne manque pas de pertinence et d’acuité. Si certains films apparaissent comme dispensables, on peut admirer L’homme qui tua Liberty Valance (1962), un petit bijou qui montre un John Ford plus nuancé et plus sage.

John Ford touché par la maladie

Enfin, Les Cheyennes (1963) permet au réalisateur de se pencher de manière humaniste sur les peuples amérindiens, le film résistant ainsi mieux au temps que certains autres. Il termine son impressionnante carrière avec Frontière chinoise (1966), plus anecdotique, mais non dénué de fulgurances.

Au début des années 70, John Ford est malade, victime d’un accident de voiture et on lui découvre un cancer. Il décède en 1973 à l’âge de 79 ans, restant à jamais considéré comme l’un des plus grands réalisateurs de l’âge d’or hollywoodien.

Virgile Dumez

Filmographie :

Réalisateur (courts, moyen et longs-métrages de cinéma) :

  • 1917 : The Tornado
  • 1917 : The Trail of Hate
  • 1917 : The Scrapper
  • 1917 : Pour son gosse (The Soul Herder)
  • 1917 : Cheyenne’s Pal
  • 1917 : Le Ranch Diavolo (Straight Shooting)
  • 1917 : L’Inconnu (The Secret Man)
  • 1917 : A Marked Man
  • 1917 : À l’assaut du boulevard (Bucking Broadway)
  • 1918 : Le Cavalier fantôme (The Phantom Riders)
  • 1918 : La Femme sauvage (Wild Women)
  • 1918 : Thieves’ Gold
  • 1918 : La Tache de sang (The Scarlet Drop)
  • 1918 : Du sang dans la prairie (Hell Bent)
  • 1918 : Le Bébé du cow-boy (A Woman’s Fool)
  • 1918 : The Craving
  • 1918 : Le Frère de Black Billy (Three Mounted Men)
  • 1919 : Sans armes (Roped)
  • 1919 : The Fighting Brothers
  • 1919 : À la frontière (A Fight for Love)
  • 1919 : By Indian Post
  • 1919 : The Rustlers
  • 1919 : Le Serment de Black Billy (Bare Fists)
  • 1919 : Gun Law
  • 1919 : The Gun Packer
  • 1919 : La Vengeance de Black Billy (Riders of Vengeance)
  • 1919 : The Last Outlaw
  • 1919 : Le Proscrit (The Outcasts of Poker Flat)
  • 1919 : Le Roi de la prairie (The Ace of the Saddle)
  • 1919 : Black Billy au Canada (The Rider of the Law)
  • 1919 : Tête brûlée (A Gun Fightin’ Gentleman)
  • 1919 : Les Hommes marqués (Marked Men)
  • 1920 : The Prince of Avenue A
  • 1920 : The Girl in Number 29
  • 1920 : L’Obstacle (Hitchin’ Posts)
  • 1920 : Pour la sauver (Just Pals)
  • 1921 : Un homme libre (The Big Punch)
  • 1921 : The Freeze-Out
  • 1921 : The Wallop
  • 1921 : Face à Face (Desperate Trails)
  • 1921 : Une excellente affaire (Action)
  • 1921 : Sure Fire
  • 1921 : Le cœur de Janette (Jackie)
  • 1922 : Little Miss Smiles
  • 1922 : Le Foyer qui s’éteint (Silver Wings)
  • 1922 : Le Forgeron du village (The Village Blacksmith)
  • 1923 : L’Image aimée (The Face on the Barroom Floor)
  • 1923 : En trombe (Three Jumps Ahead)
  • 1923 : L’homme aux camées (Cameo Kirby)
  • 1923 : Le Pionnier de la baie d’Hudson / Vers la mort (North of Hudson Bay)
  • 1923 : La Tornade (Hoodman Blind)
  • 1924 : Le Cheval de fer (The Iron Horse)
  • 1924 : Les Cœurs de chêne (Hearts of Oak)
  • 1925 : Sa nièce de Paris (Lightnin’)
  • 1925 : La Fille de Négofol (Kentucky Pride)
  • 1925 : Le Champion (The Fighting Heart)
  • 1925 : Extra Dry (Thank You)
  • 1926 : Gagnant quand même (The Shamrock Handicap)
  • 1926 : Trois sublimes canailles (Three Bad Men)
  • 1926 : L’Aigle bleu (The Blue Eagle)
  • 1927 : Upstream
  • 1928 : La Maison du bourreau (Hangman’s House)
  • 1928 : Maman de mon cœur (Mother Machree)
  • 1928 : Les Quatre Fils (Four Sons)
  • 1928 : Riley the Cop
  • 1929 : Le Costaud (Strong Boy)
  • 1928 : Napoleon’s Barber
  • 1929 : La garde noire (The Black Watch)
  • 1929 : Salute
  • 1930 : Hommes sans femmes (Men Without Women)
  • 1930 : Born Reckless
  • 1930 : Up the River
  • 1931 : Le Corsaire de l’Atlantique (Seas Beneath)
  • 1931 : The Brat
  • 1931 : Arrowsmith
  • 1932 : Tête brûlée (Airmail)
  • 1932 : Une femme survint (Flesh)
  • 1933 : Deux femmes (Pilgrimage)
  • 1933 : Doctor Bull
  • 1934 : La Patrouille perdue (The Lost Patrol)
  • 1934 : Le Monde en marche (The World Moves On)
La prisonnière du désert, l'affiche

© 1956 Renewed 1984 Warner Bros Entertainment Inc. / Affiche : Jean Mascii. Tous droits réservés.

  • 1934 : Judge Priest
  • 1935 : Toute la ville en parle (The Whole Town’s Talking)
  • 1935 : Le Mouchard (The Informer)
  • 1935 : Steamboat Round the Bend
  • 1936 : Je n’ai pas tué Lincoln (The Prisoner of Shark Island)
  • 1936 : Marie Stuart (Mary of Scotland)
  • 1936 : Révolte à Dublin (The Plough and the stars)
  • 1937 : La Mascotte du régiment (Wee Willie Winkie)
  • 1937 : Hurricane
  • 1938 : Quatre hommes et une prière (Four Men and a Prayer)
  • 1938 : Patrouille en mer (Submarine Patrol)
  • 1939 : La Chevauchée fantastique (Stagecoach)
  • 1939 : Vers sa destinée (Young Mister Lincoln)
  • 1939 : Sur la piste des Mohawks (Drums Along the Mohawk)
  • 1940 : Les Raisins de la colère (The Grapes of Wrath)
  • 1940 : Les Hommes de la mer ou Le Long voyage (The Long Voyage Home)
  • 1941 : La Route au tabac (Tobacco Road)
  • 1941 : Qu’elle était verte ma vallée (How Green Was My Valley)
  • 1942 : La Bataille de Midway (The Battle of Midway) (documentaire)
  • 1943 : We Sail at Midnight (documentaire)
  • 1943 : Pearl Harbour (December 7th) (documentaire)
  • 1945 : Les Sacrifiés (They Were Expendable)
  • 1946 : La Poursuite infernale (My Darling Clementine)
  • 1947 : Dieu est mort (The Fugitive)
  • 1948 : Le Massacre de Fort Apache (Fort Apache)
  • 1948 : Le Fils du désert (Three Godfathers)
  • 1949 : L’Héritage de la chair (Pinky) remplacé par Elia Kazan
  • 1949 : La Charge héroïque (She Wore A Yellow Ribbon)
  • 1950 : Planqué malgré lui (When Willie Comes Marching Home)
  • 1950 : Le Convoi des braves (Wagon Master)
  • 1950 : Rio Grande
  • 1951 : This Is Korea! (Documentaire)
  • 1952 : L’Homme tranquille (The Quiet Man)
  • 1952 : Deux durs à cuire (What Price Glory)
  • 1953 : Le soleil brille pour tout le monde (The Sun Shines Bright)
  • 1953 : Mogambo
  • 1955 : Ce n’est qu’un au revoir (The Long Gray Line)
  • 1955 : Permission jusqu’à l’aube (Mister Roberts)
  • 1956 : La Prisonnière du désert (The Searchers)
  • 1957 : L’aigle vole au soleil (The Wings of Eagles)
  • 1957 : Quand se lève la lune (The Rising of the Moon)
  • 1958 : Inspecteur de service (Gideon’s Day)
  • 1958 : La Dernière Fanfare (The Last Hurrah)
  • 1959 : Les Cavaliers (The Horse Soldiers)
  • 1959 : Korea : Battleground for Liberty (documentaire)
  • 1960 : Le Sergent noir (Sergeant Rutledge)
  • 1961 : Les Deux Cavaliers (Two Rode Together)
  • 1962 : L’Homme qui tua Liberty Valance (The Man Who Shot Liberty Valance)
  • 1962 : La Conquête de l’Ouest (How the West was won)
  • 1963 : La Taverne de l’Irlandais (Donovan’s Reef)
  • 1964 : Les Cheyennes (Cheyenne Autumn)
  • 1965 : Le Jeune Cassidy (Young Cassidy)
  • 1966 : Frontière chinoise (Seven Women)
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