Réalisateur, producteur et scénariste britannique, John Boorman commence par publier des critiques de cinéma dès l’âge de dix-huit ans, avant de débuter dans les actualités télévisées. Afin de profiter du succès remporté par la United Artists avec Quatre garçons dans le vent (Lester, 1964), la Warner Bros décide de financer le premier film de ce tout jeune réalisateur. Cela donne Sauve qui peut (1965) qui remporte un joli petit succès en Angleterre. Sa carrière est ainsi lancée et il s’expatrie aux Etats-Unis.
Boorman, an englishman in Hollywood
Arrivé aux States, il signe un polar dur et sophistiqué avec en vedette Lee Marvin : Le point de non-retour (1967) qui est un succès et est devenu depuis un classique largement mérité. Boorman continue à collaborer avec Lee Marvin qu’il oppose à Toshiro Mifune pour Duel dans le Pacifique (1968). Désormais lancé, John Boorman revient en Angleterre pour tourner un film très personnel intitulé Leo The Last (1970) qui reçoit des éloges de la part des critiques, obtient le Prix du Meilleur Réalisateur au festival de Cannes, mais se vautre au box-office.
Toutefois, après ce désaveu du public, Boorman revient aux Etats-Unis et livre sa vision de l’Amérique profonde avec Délivrance (1972) qui est un triomphe mondial. En France, le film choc dépasse les 1,4 million de spectateurs et en traumatise beaucoup. Le long-métrage permet au passage à Burt Reynolds de devenir une star. Déception en revanche avec Zardoz (1974), production suivante qui va sans doute trop loin dans le délire avant-garde pour convaincre le public. Les critiques ne savent pas trop quoi penser non plus de cet objet filmique non identifié.
Le réalisateur à succès des années 70-80
Visiblement dans une période mystique, John Boorman enchaîne avec le controversé L’Exorciste 2 : L’Hérétique (1977), considéré par beaucoup comme une hérésie et un navet de première grandeur. Le réalisateur met à nouveau tout le monde d’accord avec son œuvre suivante, Excalibur (1981). Avec plus de 34 millions de dollars de recettes et plus de 2,3 millions d’entrées en France, le film permet à John Boorman de rétablir sa cote auprès du public et des cinéphiles.
Nouveau très beau succès, La forêt d’émeraude (1985) est non seulement un très beau film, mais également un triomphe en salles, notamment en France où il attire plus de 2,6 millions de spectateurs. C’est le moment que choisit Boorman pour livrer ses souvenirs d’enfance sous les bombardements affectant Londres avec Hope and Glory : La guerre à sept ans (1987) qui reçoit un accueil assez peu enthousiaste de la part des critiques. Le public suit timidement.
Le déclin, puis l’oubli
Désormais, John Boorman n’est plus aussi suivi par les cinéphiles et son cinéma, de plus en plus classique, passe de mode. On préfère oublier Tout pour réussir (1990) que personne n’a vu. S’il attire encore quelques spectateurs avec Rangoon (1995) et The Tailor of Panama (2001), on ne peut pas en dire autant de Le Général (1998) qui obtient pourtant de bonnes critiques.
Désormais oublié de tous, John Boorman signe encore trois longs-métrages ces vingt dernières années dont seul Queen and Country (2014), suite de Hope and Glory, est sorti en France, avec un résultat insignifiant (82 108 entrées sur tout le territoire français).
Virgile Dumez
Filmographie
Réalisateur :
- 1965 : Sauve qui peut (Catch us if you can)
- 1967 : Le Point de non-retour (Point Blank)
- 1968 : Duel dans le Pacifique (Hell in the Pacific)
- 1970 : Leo the Last
- 1972 : Délivrance (Deliverance)
- 1974 : Zardoz
- 1977 : L’Exorciste 2 : L’Hérétique (Exorcist II : The Heretic)
- 1981 : Excalibur
- 1985 : La Forêt d’émeraude (The Emerald forest)
- 1987 : La Guerre à sept ans (Hope and glory)
- 1990 : Tout pour réussir (Where the heart is)
- 1995 : Rangoon (Beyond Rangoon)
- 1998 : Le Général (The General)
- 2001 : Le Tailleur de Panama (The Tailor of Panama)
- 2003 : In My Country (Country of My Skull)
- 2006 : The Tiger’s Tail
- 2014 : Queen and Country