Jessica Simpson est une chanteuse et actrice des années 2000 à la célébrité éclair en Europe, mais qui a eu une carrière pour le moins accidentée aux USA. Retour sur la cousine pop de Britney Spears qui fera surtout fortune en vendant cosmétiques, vêtements et bagages à son effigie.
Jessica Simpson fut propulsée à la fin des années 90 sur la scène pop adolescente par des producteurs souhaitant profiter du phénomène Britney Spears. Parmi eux, son père qui devient illico son manager pendant une dizaine d’années, un monsieur très chrétien qui s’assurera quand même qu’elle ne s’éloigne pas de son conservatisme familial.
Le premier single de Jessica, I Wanna Love You Forever, la propulse dans le top 10 américain, à la 3e place, et l’album Sweet Kisses vend plusieurs millions d’exemplaires dans le monde ; il atteint la 25e place américaine. L’album restera 62 semaines dans les charts. L’espoir est là, même si on est loin de Baby One More Time de la future It’s Britney, Bitch !
Fort de l’encouragement de son jeune public à peine pubère, la chanteuse va persévérer dans une pop volatile, voire insipide, mais nourrir un succès constant tout au long de la décennie 2000, avec cinq albums en 10 ans, dont un opus de Noël et un album country. Son plus gros carton, c’est évidemment l’album In this Skin, en 2003. Il atteindra la 2e place américaine dans les charts où il passera 75 semaines. Et oui, le public a passé un an avec la beauté sculpturale de Jessica qui se force à ne rien manger pour rester plus belle que la concurrence. C’était comme ça pour les jeunes femmes dans les années 2000, de la souffrance au prix de leur santé mentale.
Le couronnement d’In this Skin sera largement nourri par le succès de son émission de téléréalité qu’elle partage avec son jeune époux, le chanteur Nick Lachey. Newlyweds: Nick and Jessica s’arrête en 2005. Cette année-là, Jessica Simpson quitte Columbia pour Epic Records qu’elle quittera très vite, en 2010 car ses ventes commençaient vraiment à chuter. Epic édite une compilation de ses succès, mais en mode bon marché (Playlist: The Very Best of Jessica Simpson). Ce n’est pas grave : Jessica Simpson sort un second album de Noël, cette fois-ci chez Primary Wave Records. De l’exploitation facile pour entretenir les musiques d’ascenseur et les malls lors de la saison des dindes.
Avec quatre albums dans le top 10, 7 singles au top 40 et selon Wikipedia, trente million de ventes de disques, la beauté blonde du Texas en profite pour se diversifier. La télé-réalité relève très vite de son domaine pompier, puisque, dès 2003, avec son papa, elle profite d’un sens aiguisé des affaires pour développer une société à son nom, The Jessica Simpson Collection, avec ses lignes de produits – cosmétiques, vêtements, merchandising,- ce qui lui permet d’engranger un milliard de dollars de ventes par an, selon Forbes, en 2011. Jessica Simpson, chanteuse fade, devient millionnaire.
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Hollywood est prête à l’accueillir, comme Britney à l’époque de son navet girlie Crossroads (2002). Sa présence dans différents films de cinéma ne sera pas autant célébrée. Son image de blonde sexy un peu godiche lui colle à la peau. En 2005, l’adaptation de la série folk Shérif fais moi peur, avec Johnny Knoxville et Seann William Scott, déçoit avec 111M$ dans le monde. Warner Bros décide de ne pas lancer de franchise.
Les comédies entièrement basées sur la notoriété de la jeune femme sont des flops patentés : si Employés modèles (Employee of the Month) avec Dane Cook et Dax Shepard est rentable avec 30M$ aux Etats-Unis, il lui faudra attendre 4-5 ans avant de la voir débarquer en DTV en France. La comédie romantique Blonde Ambition, hommage à Madonna, est un accident industriel pour Millenium Films qui perd près de 10 millions de dollars sur ce film dont l’exposition en salle aux USA se limitera à 8 écrans et rapportera à peine 6 000 dollars. Désastreux. En France, la sortie salle est tout bonnement annulée, malgré l’organisation de projections de presse en amont. Encore des dépenses pour rien. Le divertissement que nous avons vu à l’occasion sur grand écran sortira dans quelques territoires tertiaires comme l’Ukraine, la Russie ou les Philippines. Aie, voilà que Jessica Simpson est une zonarde du 7e art.
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Pauvre Jessica. Sa carrière cinématographique ne se relèvera surtout pas de son échec suivant, l’épouvantable Blonde et dangereuse (Major Movie Star) qui touche un peu plus le fond. Le naufrage artistique est mis en boîte par Steve Miner, que les amateurs de films d’épouvante des années 80 ont pu apprécier pour son travail sur Vendredi 13 numéros 2 et 3, House, Warlock, et plus tard sur Lake Placid et Halloween 20 ans après. On y retrouve la star de Police Academy et Cocoon, le vieillissant Steve Guttenberg, et à la production Boaz Davidson, pape de la comédie bon marché depuis des décennies. La comédie de 30M$ ne sort qu’au Portugal, en Russie et aux Philippines. En France, Metropolitan FilmExport la propose directement en DVD, en 2009. Bref, les trente millions de budget ne seront jamais récupérés, puisqu’en fait le film s’est autodétruit dès sa présentation aux différents marchés de films. Pis, Steve Miner sera persona non grata à Hollywood après un tel fiasco et Jessica Simpson ne tournera plus. D’ailleurs, pour l’image de cette dernière, ce flop intervient un an après l’échec de son album country qui sera balayé du classement des ventes d’albums, après 9 semaines dans le top 200. D’où la nécessité de ressortir les couverts pour un second album de Noël, vous remettez ?
Tout cela, cela génère du stresse, et Jessica Simpson va grossir et choquer l’Amérique qui va se déchaîner contre elle parce qu’elle va se laisser aller, en raison d’une pression qui va l’inciter à faire un doigt aux diktats de la beauté imposés de façon destructrice aux jeunes stars. D’ailleurs, on se demande pourquoi les Américains se sont offusqués de sa silhouette après avoir célébré leur icone à l’occasion de pubs pour la malbouffe, en l’occurrence Pizza Hut dont elle était l’un des émissaires.
Les années 2010 seront donc celles du déclin en tant que vedette de premier plan pour cette femme plantureuse. Certes, Simpson multiplie les lignes de cosmétiques, mais ses problèmes d’alcoolisme (un dérapage terrible, à la télévision, chez Ellen) et des prises de poids aléatoires l’ont conduit à des partenariats réguliers avec la société Weight Watchers. Son poids devient une obsession nationale, tout comme son divorce l’avait été au milieu des années 2000. Celle qui fut le produit d’une Amérique chrétienne et conservatrice a toujours été la proie des paparazzi. Elle le paie encore plus. Au moins, elle fait une bonne action en se défaussant de la mauvaise carte, un papa manager trop présent dans sa vie.
Remariée dans les années 2010, avec trois enfants sur le dos, la femme d’affaires millionnaire s’assurera la sobriété dans les années 2020, et la publication d’une autobiographie qui explique tout. Elle revient ponctuellement à la musique, rien qui ne puisse raviver la flamme autour de la jeune princesse de la pop à qui l’Amérique préféra Britney Spears ou Christina Aguilera. Dans tous les cas, des prototypes d’ados stars qui traversèrent elles aussi de vertigineuses plongées dans les affres de la célébrité venue trop tôt, objectifiant la femme, avec des codes corporels irresponsables.
• 2002 : Le Maître Du Déguisement (The Master of Disguise) de Perry Andelin Blake (Caméo)
• 2005 : Shérif, fais-moi peur (The Dukes of Hazzard) de Jay Chandrasekhar
• 2006 : Employés modèles (Employee of the Month) de Greg Coolidge
• 2007 : Blonde Ambition de Scott Marshall
• 2008 : Love Gourou (The Love Guru) de Marco Schnabel (Caméo)
• 2008 : Blonde et dangereuse (Private Valentine: Blonde & Dangerous) de Steve Miner
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