James Gray est l’un des grands réalisateurs indépendants découverts dans les années 90. Son cinéma noir et personnel séduit la critique.
Né en 1969 à New York, le scénariste et réalisateur James Gray a grandi dans le Queens qui l’inspire.
Il se passionne très jeune pour le cinéma qu’il étudie à l’université. Il tourne son premier long-métrage en 1994 (Little Odessa) et remporte le Lion d’Argent à Venise. En France, le film est acclamé à Deauville où il reçoit logiquement le Prix de la critique. Cette production indépendante bénéficiera d’un bon accueil dans les salles françaises, forte de la présence de Tim Roth que l’on vient de voir dans Reservoir Dogs et Pulp Fiction de Tarantino.
James Gray, un maître du cinéma noir
Le cinéaste doit attendre 5 ans avant d’enchaîner avec un second long, le polar très personnel The Yards (2000) qui est proposé en Compétition à Cannes. Si The Yards est un échec commercial aux USA, il atteint 370 000 curieux en France. La nuit nous appartient (2007) persiste dans un genre noir et pare la filmographie de James Gray d’un succès qui lui permet de tourner dans la foulée un drame romantique séduisant : Two Lovers (2008), avec Joaquin Phoenix, Gwyneth Paltrow et Isabella Rossellini. Ces deux longs réalisent de beaux scores en France, avec plus de 840 000 entrées pour chacun.
Un cinéaste d’inspiration newyorkaise
Après la déception générée par The Immigrant (2013), film d’époque sur le New York des années 1920, avec Joaquin Phoenix et Marion Cotillard, l’auteur retrouve les faveurs de la critique avec The Lost City of Z (2016), film d’aventures de 30M$ avec Charlie Hunnam en hommage à Joseph Conrad.
En 2019, il dirige Brad Pitt dans Ad Astra, son film le plus coûteux (90M$), un blockbuster de science-fiction plus spirituel que commercial. L’œuvre personnelle ne convainc pas le grand public, avec à peine 50M$ de recettes aux USA et un million d’entrées en France. Présenté à Venise, Ad Astra est un astre mort au box-office mondial où ses recettes peinent à rembourser la somme initialement allouée.
Retour sur terre avec une possible Palme d’or : Armageddon Time
2022 pourrait être l’année de la consécration cannoise. Vingt-huit ans après Little Odessa, James Gray est pour la 5e fois en Compétition à Cannes, avec Armageddon Time. D’inspiration autobiographique, le film avec Anne Hathaway et Anthony Hopkins remporte les suffrages des critiques lors de la 75e édition du festival de Cannes. Beaucoup lui promettent sa première Palme d’or.