Acteur soviétique et russe, Innokenti Smoktounovski est né à la campagne en 1925. Son père meurt durant la Seconde Guerre mondiale, tandis que lui-même participe aux gigantesques batailles de Koursk, puis de Kiev. Il reçoit pour cela plusieurs décorations militaires. Pourtant, il est fait prisonnier par les Allemands et réussit à s’évader et à entrer au sein de la résistance ukrainienne contre l’envahisseur nazi.
Un héros de guerre au théâtre
Après la guerre, Innokenti Smoktounovski opte pour l’art dramatique et se forme au Théâtre Pouchkine. Après une dizaine d’années passées à arpenter des scènes provinciales comme celle de Stalingrad, il choisit de s’installer à Moscou en 1955. Là, il va être finalement embauché par la société de production Mosfilm qui ne lui offre au début que des rôles de figuration. Il finit par percer dans Les soldats (Ivanov, 1957) et obtient même le rôle principal de La lettre inachevée (Kalatozov, 1960).
Un grand acteur de cinéma
Dès lors, Innokenti Smoktounovski laisse tomber le théâtre et se consacre principalement à sa carrière cinématographique forte de plus d’une centaine de titres. En France, les cinéphiles ont pu l’apprécier dans des œuvres majeures comme Neuf jours d’une année (Romm, 1962), mais aussi dans le rôle-titre d’Hamlet (Kozintsev, 1964). Il est encore excellent dans Attention la voiture (Ryazanov, 1966), le biopic Tchaïkovski (Talankine, 1970) où il incarne le célèbre compositeur, Oncle Vania (Konchalovsky, 1970) et Crime et châtiment (Koulidjanov, 1970).
Ensuite, on peut entendre sa voix en tant que narrateur dans le chef d’œuvre Le miroir (Tarkovski, 1974), puis il joue dans le film patriotique Ils ont combattu pour la patrie (Bondartchouk, 1975). Par la suite, il commence à tourner pour la télévision, tout en alternant des projets de cinéma qui sont peu diffusés en Europe. On peut toutefois encore citer Moscou ne croit pas aux larmes (Menchov, 1980) et surtout Les yeux noirs (Mikhalkov, 1987). Après l’effondrement du bloc soviétique, on le revoit dans le film italien Le diable à quatre (Ferrara, 1991) et quelques séries télévisées russes.
Toutefois, Innokenti Smoktounovski décède en 1994 d’une crise cardiaque alors qu’il n’avait que 69 ans.
