Formé au Conservatoire de Toulouse, Henri Guisol joue sur les planches de 1928 à 1973, collaborant avec Charles Dullin, Raymond Rouleau, André Roussin, Michel Vitold, Patrice Chéreau…
Il débute au cinéma en garçon de café dans La chienne (1931) de Jean Renoir, et termine sa carrière au grand écran en aristocrate dans La situation est grave mais pas désespérée (1976) de Jacques Besnard. Entre les deux dates, celui dont le portrait fut croqué dans les excellents ouvrages « Les excentriques du cinéma français » et « Noir et blanc » de Raymond Chirat et Olivier Barrot, mène une carrière éclectique.
Henri Guisol est surtout utilisé pour des emplois fantaisistes, où son humour fait merveille. Pour les années 30, on se souvient du journaliste alcoolique, s’endormant sur un canapé dans Drôle de drame (1937) de Marcel Carné. Mais il est tout autant remarquable en greffier dans Le roman de Werther (1938) de Max Ophuls, ou en médecin dans La loi du Nord (1939) de Jacques Feyder.
Il est certes un éternel second rôle, s’effaçant derrière Michèle Morgan dans L’entraîneuse (1940) d’Albert Valentin, Viviane Romance dans Vénus aveugle (1940) d’Abel Gance, ou Mireille Balin et Erich von Stroheim dans Macao, l’enfer du jeu (1942) de Jean Delannoy. Mais le public populaire guette ses apparitions dans des films signés Edmond T. Gréville, Yves Allégret ou Louis Daquin.
Dans les années 50, il campe un savoureux compositeur de chansons dans Lady Paname (1950) de Henri Jeanson, et joue le cocher nostalgique de Lola Montès (1955) de Max Ophuls, regrettant le printemps montmartrois et déplorant la cuisine bavaroise où « ils mettent de l’huile partout ». Outre ses apparitions dans des films mineurs signés Dimitri Kirsanoff, Raymond Bernard ou André Hunebelle, il participe à des productions franco-italiennes avec Paris sera toujours Paris (1951) de Luciano Emmer et Théodora, impératrice de Byzance (1954) de Riccardo Freda.
Henri Guisol ralentit son activité cinématographique à la décennie suivante. On le voit encore en éditeur dans Meurtre en 45 tours (1960) d’Étienne Périer, ou en abbé dans Le comte de Monte-Cristo (1961) de Claude Autant-Lara. Il se consacre ensuite essentiellement à la télévision et au théâtre.