Réalisateur, scénariste et cascadeur autrichien, Harald Reinl a d’abord effectué de brillantes études de droit. Toutefois sa passion du ski l’éloigne du droit et ses talents sportifs lui permettent de devenir cascadeur dans les films de montagne qui étaient très populaires en Allemagne au cours des années 30. Il double ainsi des acteurs connus lors des scènes de ski. Occasionnellement, Harald Reinl devient assistant du réalisateur et commence donc à apprendre le métier de cinéaste. Il tourne quelques courts-métrages, mais sa carrière est interrompue par la guerre.
Harald Reinl, un maître du cinéma populaire allemand
Reinl parvient à signer son premier long-métrage en 1949, intitulé Bergkristall. Durant les années 50, il alterne films de montagne comme Une nuit sur le mont Blanc (1951) avec des comédies et drames romantiques un peu niais. Dans le genre, on lui doit La porteuse de fleurs (1954). Il faut attendre 1959 pour que le cinéaste se révèle plus ambitieux en tournant La grenouille attaque Scotland Yard qui rencontre un vrai triomphe en Allemagne, initiant la vague des films krimi (très souvent adaptés des romans d’Edgar Wallace). Il continue dans le genre avec Scotland Yard contre le masque (1960). Il reprend alors la série du docteur Mabuse des mains de Fritz Lang et signe Le retour du docteur Mabuse (1961) et L’invisible docteur Mabuse (1962).
Le créateur de la franchise Winnetou
Tout en continuant à exploiter les mêmes filons avec un certain talent pour le divertissement avec Espions sur la Tamise (1962) et L’araignée blanche défie Scotland Yard (1963), Harald Reinl connaît un triomphe sans égal en Allemagne avec la saga western Winnetou initiée par Le trésor du lac d’argent (1962), premier volet d’une série de onze longs-métrages dont il tourne la plupart. Il fait de Pierre Brice une star dans les pays germaniques.
Quelques adaptations littéraires ambitieuses
Harald Reinl donne également une nouvelle version du Dernier des Mohicans (1965) et s’attaque surtout à un classique de la littérature allemande avec La vengeance de Siegfried (1966-1967) en deux époques. Il s’agit de l’un de ses films les plus ambitieux par les moyens engagés et la qualité du produit fini.
Reinl exploite également le film d’horreur avec l’excellent Le vampire et le sang des vierges (1967) qui égale certaines productions Hammer par son ambiance gothique. Enfin, Harald Reinl s’empare aussi du phénomène de l’euro spy en tournant Dynamite en soie verte (1968), L’homme à la jaguar rouge (1968) puis Commissaire X contre Tiger-Gang (1971).
Une inspiration en berne dans les années 70
Au cours des années 70, il semble perdre son inspiration et livre des films nettement moins convaincants. On peut citer Le hurlement des loups (1972) qui tente de surfer sur la nouvelle popularité de l’œuvre de Jack London. A partir de 1973, Haral Reinl va partir dans un délire personnel sur les extra-terrestres auxquels il consacre de nombreux documentaires.
Devenu documentariste, le cinéaste signe encore un dernier film de fiction dans les années 80 avec La jungle en folie (1982).
Harald Reinl décède le 9 octobre 1986, après avoir été battu à mort par son épouse. Il avait 78 ans et restera comme l’un des principaux artisans du cinéma populaire allemand des années 50-60.
Source : Certains éléments de ce texte ont été repris de la biographie écrite par Alain Petit pour le livre inclus dans le Mediabook de La Vengeance de Siegfried édité par Artus Films.