Françoise Rosay a brillé dans des films de Feyder, Carné et Autant-Lara. Elle reste l’une des grandes dames du cinéma français en noir en blanc.
De Jacques Feyder à Marcel Carné
Actrice française, Françoise Rosay est la fille de la comédienne Sylviac qui la dissuade de devenir actrice. Pourtant, la jeune fille souhaite plus que tout être sur scène. Elle entre au Conservatoire, puis se produit sur les planches vers le début des années 1910.
Elle débute au cinéma dès 1911 avec Falstaff (Desfontaines, Maurice). On la retrouve aussi dans Les vampires (Feuillade, 1915). Puis elle rencontre le réalisateur Jacques Feyder dont elle devient à la fois la muse et l’épouse. On la voit dans la plupart des films du réalisateur dont Crainquebille (1922) et elle participe activement à la création du chef-d’œuvre du muet Visages d’enfants (1925), même si elle ne joue pas dedans.
Au cours des années 30, Françoise Rosay devient une vedette du cinéma français et elle compose des personnages féminins autoritaires et spirituels.
Elle est omniprésente et on l’adore dans Le grand jeu (Feyder, 1934), La kermesse héroïque (Feyder, 1935), Pension Mimosas (Feyder, 1935), Jenny (Carné, 1936), et Drôle de drame (Carné, 1937), où elle forme un couple désopilant avec Michel Simon.
Françoise Rosay, d’Autant-Lara à Audiard
Elle brille aussi dans Un carnet de bal (Duvivier, 1937), Les gens du voyage (Feyder, 1938) et Le joueur d’échecs (Dréville, 1939).
Durant la Seconde Guerre mondiale, elle tourne quelques films, mais est très active dans un réseau de résistance. En 1946, Françoise Rosay revient en force avec Macadam (Blistène, Feyder, 1946), Maria Chapdelaine (Allégret, 1950), La treizième lettre (Preminger, 1951), L’auberge rouge (Autant-Lara, 1951), La reine Margot (Dréville, 1954) où elle est une impressionnante Catherine de Médicis.
Tout en menant une carrière internationale (on la voit dans des films italiens, anglais et américains), elle continue à nous émerveiller dans Le joueur (Autant-Lara, 1958), Le cave se rebiffe (Grangier, 1961), La métamorphose des cloportes (Granier-Deferre, 1965), Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages (Audiard, 1968) et Trois milliards sans ascenseur (Pigaut, 1972).
Parallèlement, elle a mené une riche carrière au théâtre, et n’a pas dénigré la télévision. Elle s’éteint en 1974 à l’âge respectable de 82 ans. Elle demeure un monument du cinéma français des origines.