Delphine Seyrig fut l’une des actrices les plus sophistiquées du cinéma français, une diva qui a irradié le cinéma d’auteur.
Une actrice exigeante et sublime
Actrice et réalisatrice française, Delphine Seyrig est née au Liban de parents français. Elle apprend la comédie en France d’abord, puis entre à l’Actors Studio aux Etats-Unis. En 1959, elle tourne son premier film aux Etats-Unis (Pull my Daisy, Robert Frank). Alain Resnais la découvre aux Etats-Unis et décide de la diriger dans L’année dernière à Marienbad (1961) qui rencontre un grand écho.
Ce succès du nouveau cinéma français impose Seyrig, sa voix sublime, et son jeu distancé. C’est le début d’une carrière française et internationale qui lui forge une image d’actrice intellectuelle. En 1963, le Resnais la retrouve pour Muriel ou le temps d’un retour, pour lequel elle gagne le prix d’interprétation féminine au Festival de Berlin.
Elle tourne ensuite Qui êtes-vous, Polly Maggoo ? (Klein, 1966), Accident (Losey, 1967), La voie lactée (Buñuel, 1969), Le charme discret de la bourgeoisie (Buñuel, 1972), Chacal (Zinnemann, 1973) et Maison de poupées (Losey, 1973).
Elle irradie l’écran en incarnant la directrice du magasin de chaussures dont s’éprend Antoine Doinel dans Baisers volés (Truffaut, 1968) ; la fée des lilas, exquise marraine de Peau d’âne (Demy, 1970) ; et une troublante comtesse vampire dans Les lèvres rouges (Kümel, 1971).
Delphine Seyrig, muse de Duras et Akerman
Par la suite, elle continue à arpenter les terres d’un cinéma d’auteur toujours plus exigeant avec Le jardin qui bascule (G. Gilles, 1975), Baxter, Vera Baxter (Duras, 1977), Le chemin perdu (P. Moraz, 1980), Le grain de sable (P. Meffre, 1983) ou Golden Eighties (Akerman, 1986).
Delphine Seyrig est aussi charismatique en ménagère aliénée dans Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080 Bruxelles (Akerman, 1975) qu’en épouse d’ambassadeur dans India song (Duras, 1975), pour lequel elle est nommée au César de la meilleure actrice.
Elle le sera aussi pour sa prestation dans Repérages (Soutter, 1977) et, dans la catégorie second rôle féminin, pour Chère inconnue (Mizrahi, 1979), où elle partage l’affiche avec Simone Signoret et Jean Rochefort.
La comédienne a aussi réalisé plusieurs documentaires et a par ailleurs brillé à la télévision et surtout au théâtre, y jouant Shakespeare, Oscar Wilde ou Harold Pinter, sous la direction de Jean Dasté, Claude Régy, Georges Wilson…
Elle décède prématurément en 1990 à l’âge de 58 ans des suites d’un cancer du poumon.
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