Réalisateur, scénariste et acteur américain, Delmer Daves a commencé par s’orienter vers le droit, a obtenu ses diplômes, mais a tout quitté pour le cinéma. Il a commencé par être engagé en tant qu’accessoiriste.
Delmer Daves, acteur et scénariste
Durant l’époque du cinéma muet, il est fréquemment utilisé comme figurant et tourne même plusieurs films en tant qu’acteur de second plan. Il se perfectionne sur le plan technique en étant l’assistant du cinéaste James Cruze.
Toutefois, Delmer Daves va surtout être actif en tant que scénariste pour la MGM. Il entre finalement à la Warner en 1934 pour laquelle il écrit La forêt pétrifiée (Mayo, 1936). Mais c’est surtout son scénario de Elle et lui (McCarey, 1939) pour la RKO qui attire réellement l’attention des producteurs sur ses capacités.
Réalisateur de films de guerre et de polars noirs
Delmer Daves obtient en 1943 le droit de passer à la réalisation de l’un de ses scripts. Il s’agit d’un film de guerre intitulé Destination Tokyo (1943) avec Cary Grant. Il enchaîne avec d’autres contributions à l’effort de guerre comme The Very Thought of You (1944), Hollywood Canteen (1944) ou encore L’orgueil des marines (1945). A chaque fois, Delmer Daves tente de donner une coloration documentaire et intimiste à ses films de guerre.
Après la guerre, il signe quelques films noirs comme La maison rouge (1947), Les passagers de la nuit (1947) ou le drame Ombres sur Paris, d’après un script de Richard Brooks.
Maître du western progressiste
Toutefois, c’est en 1950 qu’il aborde le genre dans lequel il sera le plus à l’aise, à savoir le western. Il signe ainsi son premier chef-d’œuvre avec La flèche brisée (1950) qui s’attache à décrire les peuples indiens comme des êtres humains à part entière. Sans doute était-ce une réminiscence du temps que Delmer Daves a passé durant sa jeunesse au cœur d’une tribu.
En tout cas, le film avec James Stewart est tout bonnement magnifique et ouvre la brèche de la reconnaissance du peuple indien au cœur du cinéma américain.
Malheureusement, Delmer Daves reste fidèle au système des studios et s’éparpille en acceptant parfois de tourner des œuvres dispensables. Parmi celles-ci, on compte Le trésor du Guatemala (1953) ou encore Les gladiateurs (1954). Le cycle suivant est plus enthousiasmant car consacré au western. Il livre coup sur coup L’homme de nulle part (1956), La dernière caravane (1956) et surtout 3 h 10 pour Yuma (1957), autre chef-d’œuvre du genre.
Il est encore au meilleur de sa forme avec Cow-boy (1958) et surtout le magnifique La colline des potences (1959) qui est toutefois achevé par Karl Malden à cause d’une attaque cardiaque qui le terrasse.
Une fin de carrière décevante
Bien vivant, mais un peu diminué, Delmer Daves va continuer à tourner dans le cadre des studios, mais ses œuvres suivantes n’auront guère d’intérêt. Daves se consacre à des comédies inoffensives, mais tourne encore La montagne des neuf Spencer (1963) et La bataille de la villa Fiorita (1965), un peu plus intéressants.
Désormais trop diminué pour se voir confier des mises en scène, Delmer Daves passe les années suivantes à donner des conférences. Il meurt en 1977 à l’âge de 73 ans.