David Lean

Réalisateur, Producteur, Acteur
Affiche française de Lawrence d'Arabie

Personal Info

  • Nationalité : Britannique
  • Date de naissance : 25 mars 1908, Croydon, Angleterre (Royaume-Uni)
  • Date de décès : 16 avril 1991, à l'âge de 83 ans, à Londres (Royaume-Uni)

Biographie

Note des spectateurs :

David Lean est un monument du cinéma britannique et plus globalement du cinéma mondial du XXe siècle. Une référence dans le lyrisme et un champion du box-office, dont la carrière se divise en deux, une première partie britannique (1942-1957), une seconde portée sur le monde et ses grandes heures historiques.

Un monteur hors du commun

Né en 1908 dans une illustre famille – son frère sera celui qui initiera le cercle littéraire dont seront issus Tolkien, C.S. Lewis et Charles Williams -, David Lean connaîtra une carrière démesurée qui reflète un amour sans phare pour le cinéma. Il tient cette passion de sa jeunesse et travaillera dans un premier temps, dès l’âge de 19 ans aux studios de Gainsborough, où il multiplie les petits emplois, avant de s’asseoir comme monteur jusqu’au début des années 40, époque à laquelle il monte notamment 49e parallèle de Michael Powell ou encore Pygmalion d’Anthony Asquith. Sa réputation dans le domaine convoque les meilleurs espoirs quant à son avenir de cinéaste.

En 1942, il démarre sa carrière de cinéaste avec un film de guerre, Ceux qui servent en mer sur un scénario de Noël Coward qui est également coréalisateur. David Lean adaptera trois des pièces de Coward dans la foulée : Heureux mortels, L’esprit s’amuse et Brève rencontre. Ce dernier film sera d’ailleurs sont premier millionnaire en France, avec 1 546 000 spectateurs. Il s’agit de son premier long réellement important dans une carrière unique.

 

Le diptyque Charles Dickens, un premier paroxysme chez David Lean

En 1946, il démarre un diptyque autour de l’œuvre de Charles Dickens avec les bien-aimés Les grandes espérances et Oliver Twist, deux classiques littéraires qu’il aborde avec une belle puissance mélodramatique et un sens des décors formidable, puisqu’il fait revivre à l’écran le Londres de la révolution industrielle avec la maestria qu’on lui connaît. Deux nouveaux succès et sûrement ses deux plus grands films pour son œuvre dite britannique.

Avec l’aéronautique Le mur du son, il connaît en 1952 un nouveau succès avec 1 546 647 spectateurs. C’est le troisième film, après Les amants passionnés et Madeleine où il dirige Ann Todd, sa seconde épouse.

Affiche du Pont de la rivière Kwaï de David Lean

© Columbia Pictures

En 1955, il réalise son premier film en couleur, une œuvre coproduite par les Etats-Unis, mettant en scène Katharine Hepburn et Rossano Brazzi. Vacances à Venise lui vaut d’être nommé aux Oscars comme Meilleur réalisateur.

David Lean redéfinit le spectacle au cinéma

La suite sera exceptionnelle, avec en 1957 le phénomène Le pont de la rivière Kwaï qui s’assure plus de 13 000 000 de spectateurs sur notre territoire. La Columbia sort une œuvre colossale qui démontre le goût de l’auteur pour les fresques démesurées et les décors hors-norme. Ce triomphe absolu rafle sept Oscars, dont ceux du Meilleur film, Meilleur réalisateur et Meilleur acteur pour Alec Guinness. C’est une belle réponse à la crise du cinéma qui frappe les USA en raison de l’engouement du public pour la télévision.

En 1962, David Lean propose une œuvre de près de quatre heures qui pousse encore plus loin la démesure. Lawrence d’Arabie, et sa légendaire musique de Maurice Jarre, est une nouvelle référence dans le cinéma épique. Le biopic révèle Omar Sharif et surtout Peter O’Toole, face aux monstres Alec Guinness et Anthony Quinn. La fresque historique qui se déroule durant la première guerre mondiale obtient sept statuettes, dont l’Oscar du Meilleur film et du Meilleur réalisateur. La musique est également récompensée.

 

Toujours plus loin dans le succès

Alors qu’on pensait qu’il ne pouvait pas aller plus loin, David Lean se surpasse encore en 1965 avec le mélodrame Le Docteur Jivago. De nouveau, le peintre du septième art brosse une œuvre hors-norme aux décors époustouflants et bat tous les records, le film défiant les lois du box-office, avec des recettes qui avoisinent les deux milliards de dollars si l’on convertit le dollar de l’époque au taux actuel de la devise. La superproduction MGM glane dix nominations aux Oscars, mais devra renoncer aux plus importantes. Jivago repart tout de même avec cinq Oscars dont la meilleure musique pour Maurice Jarre. Quant à l’héroïne jouée par Julie Christie, elle devient à son tour une légende.

 

En 1970, David Lean, désormais la soixantaine passée, connaît un premier revers avec La fille de Ryan. Le mélodrame avec Robert Mitchum et Sarah Miles ne glane que quatre nominations aux Oscars (on ne compte pas les BAFTA…) et déroute au box-office. Cette romance irlandaise aux images sublimes demeure toutefois une œuvre formidable dont il ne rougira jamais, incorporant les classiques du cinéma

Une pause de quatorze ans

A plus de 75 ans, le réalisateur académique aux succès phénoménaux revient derrière la caméra après quatorze ans d’absence. Il adapte E.M. Foster et déploie sa Route des Indes qui dure un peu moins de trois heures, dans un contexte politique de décolonisation difficile. Mais cette œuvre funèbre ajoute un nouvel exercice de cinéma de bravoure et de gigantisme dans sa filmographie. Au cœur des années 80 où, à l’exception d’Out of Africa de Sydney Pollack, ce type de spectacles amples et disproportionnés a disparu. C’est un semi-succès, avec en France seulement 984 000 spectateurs. Toutefois, les critiques suivent sa démarche et c’est plus de onze nominations aux Oscars que ce retour suscite.

L’homme de tous les Oscars

Au total, les seize films réalisés par David Lean en quarante ans ont obtenu près de cinquante nominations aux Oscars et ses œuvres en ont remporté pas moins de vingt-sept. On peut le taxer d’académisme, mais sa rigueur formelle et la cohérence de ses choix artistiques démontrent surtout les talents d’un artiste visionnaire qui a participé à définir le cinéma au XXe siècle.

Maintes fois copié, jamais égalé, David Lean décède le 16 avril 1991, à Londres, alors qu’il prépare son dix-septième projet, une adaptation de Conrad, Nostromo, avec le producteur Joel Silberman. Il avait 83 ans.

Affiche reprise 2020 de Vacances à Venise (Summertime)

Summertime (1955) Sous licence exclusive de Janus Films © Lopert Films Incorporated. Tous droits réservés

Filmographie de David Lean (réalisateur) :

  • 1942 : Ceux qui servent en mer (In Which We Serve) coréalisé par Noel Coward
  • 1944 : Heureux Mortels (This Happy Breed)
  • 1945 : L’esprit s’amuse (Blithe Spirit)
  • 1945 : Brève Rencontre (Brief Encounter)
  • 1946 : Les Grandes Espérances (Great Expectations)
  • 1948 : Oliver Twist
  • 1949 : Les Amants passionnés (The Passionate Friends)
  • 1950 : Madeleine
  • 1952 : Le Mur du son (The Sound Barrier)
  • 1954 : Chaussure à son pied (Hobson’s Choice)
  • 1955 : Vacances à Venise (Summertime)
  • 1957 : Le Pont de la rivière Kwaï (The Bridge on the River Kwai)
  • 1962 : Lawrence d’Arabie (Lawrence of Arabia)
  • 1965 : Le Docteur Jivago (Doctor Zhivago)
  • 1970 : La Fille de Ryan (Ryan’s Daughter)
  • 1984 : La Route des Indes (A Passage to India)

Top Box-office (France) :

  1. Le pont de la rivière Kwaï (1957) : 13 476 469
  2. Le Docteur Juvago (1966) : 9 816 305
  3. Lawrence d’Arabie (1963) : 5 716 430
  4. Oliver Twist (1948) : 1 875 542
  5. Le mur du son (1952) : 1 546 647
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