Cyrielle Clair débute dans les années 80 au cinéma, à la télévision et au théâtre. Sur scène, elle est notamment dirigée par Jean-Louis Barrault dans Angelo, seigneur de Padoue de Victor Hugo (1984), Raymond Gérôme dans La guerre de Troie n’aura pas lieu de Giraudoux (1988, à la Comédie-Française), et Francis Perrin dans Une aspirine pour deux de Woody Allen (1992).
Cette belle femme et bonne actrice a l’honneur de débuter au cinéma par un premier rôle sous la direction du grand Alejandro Jodorowsky dans Tusk (1980), film prestigieux tourné en Inde qui lance sa carrière en salle. Présence décorative dans Le professionnel (1981) de Georges Lautner, elle peine à trouver la place qu’elle mérite au grand écran. Mais le film est un phénomène au cinéma et lui permet d’enchaîner avec les projets commerciaux ou ambitieux. On la sollicite pour La belle captive (1983) d’Alain Robbe-Grillet, bel objet d’avant-garde qui ne trouve pas son public, ou pour des comédies insipides, comme le sous-La Boum, L’été de nos 15 ans de Marcel Jullian, divertissement avec Michel Sardou qui s’approche du million d’entrées au box-office.
Son vrai succès de cinéma sera Le joli cœur (1984) de et avec Francis Perrin avec lequel elle collabore non sans plaisir. Pour la première fois, son nom figure en haut de l’affiche d’un vrai succès populaire. Le film finit à la dix-neuvième place annuelle de l’année 1984.
Toutefois, Cyrielle Claire se détourne du cinéma pour enchaîner les rôles à la télévision. Les propositions cinématographiques sont rares et ses mauvais choix à l’étranger ne lui permettent pas de connaître le plaisir de retrouver le cinéma français. Le film d’heroic fantasy Sword of the Valiant et le film de guerre et d’espionnage ambitieux Nom de code : Emeraude, avec Ed Harris, sont inédits dans nos salles. Et quand elle tourne dans l’ambitieux Contrôle de Giuliano Montaldo (réalisateur de Sacco et Vanzetti), le thriller oppressant ne reste qu’une seule semaine à l’affiche avec 1 000 spectateurs en fin de carrière. Un désastre qui l’écarte du septième art pendant huit ans, puisqu’il lui faudra attendre un second rôle dans Les Misérables du XXe siècle (1995) de Claude Lelouch pour retrouver le cinéma. Plus tard, elle sera présente dans quelques films intéressants, dont Triple agent (2004) d’Éric Rohmer, et Frantz (2016) de François Ozon, dans lequel elle interprète la mère de Pierre Niney.