Acteur et scénariste britannique, sir Alec Guinness est né en 1914 à Londres d’un père inconnu. Durant sa jeunesse, il se passionne pour le jeu théâtral, mais doit survivre en travaillant d’abord dans une agence de publicité en tant que rédacteur. Une fois licencié de ce travail qu’il n’aimait pas, Alec Guinness décide de prendre des cours d’art dramatique auprès de l’actrice Marita Hunt qui le renvoie rapidement de sa classe.
Alec Guinness, grand acteur de théâtre
Après avoir reçu une bourse pour poursuivre ses études, Alec Guinness monte enfin sur scène dans les années 30 et rejoint la troupe de l’Old Vic tenue alors par John Gielgud. L’acteur, également metteur en scène, découvre ses dons comiques et l’emploie à bon escient dans des pièces comiques de Shakespeare.
Le temps des comédies
Alors qu’il est déjà un acteur de théâtre en vue, Alec Guinness ne débute sa carrière cinématographique qu’après la Seconde Guerre mondiale à la demande de David Lean qui l’engage pour Les grandes espérances (David Lean, 1946). Le succès est tel que les deux artistes se retrouvent rapidement sur Oliver Twist (David Lean, 1948) où Guinness incarne l’ignoble Fagin. Considéré comme un artiste total, Alec Guinness prouve son incroyable talent en incarnant huit personnages différents dans la comédie Noblesse oblige (Robert Hamer, 1949).
Sa capacité à faire rire lui promet une belle carrière dans un genre qui fait recette. Ainsi, on le revoit dans des futurs classiques de la comédie british comme De l’or en barres (Charles Crichton, 1951), L’homme au complet blanc (Alexander Mackendrick, 1951), Trois dames et un as (Ronald Neame, 1952) et Tueurs de dames (Alexander Mackendrick, 1955).
L’époque des grosses productions avec David Lean
Ne souhaitant pas se laisser enfermé dans un unique personnage, Alec Guinness décide de changer de style et peut compter une fois de plus sur son ami David Lean pour lui offrir un rôle en or, à savoir celui du colonel Nicholson dans la grosse production Le pont de la rivière Kwaï (1957). L’acteur reçoit en 1958 un Oscar du meilleur acteur pour ce rôle qui a marqué des générations de cinéphiles.
Désormais, Alec Guinness va souvent incarner des grands personnages historiques, mettant ainsi à contribution sa capacité à disparaître derrière des maquillages savants. Il est excellent dans Notre agent à La Havane (Carol Reed, 1959), le triomphal Lawrence d’Arabie (David Lean, 1962), La chute de l’Empire romain (Anthony Mann, 1964), Le docteur Jivago (David Lean, 1965) et Cromwell (Ken Hughes, 1970). Après une période moins faste, le comédien caméléon incarne un impressionnant Hitler dans Les dix derniers jours d’Hitler (Ennio De Concini, 1973) où il met tout le monde d’accord.
Retour gagnant dans Star Wars
Alors qu’il est moins présent à l’écran, il a l’intelligence d’accepter la proposition d’un jeune cinéaste américain indépendant nommé George Lucas. Ainsi, sir Alec Guinness séduit un jeune public qui ne le connaissait pas grâce à son rôle culte d’Obi-Wan Kenobi dans La guerre des étoiles (George Lucas, 1977), rôle qu’il tient à nouveau de manière plus épisodique dans L’empire contre-attaque (Irvin Kershner, 1980) et Le retour du Jedi (Christian Marquand, 1983). En 1980, il connaît un nouveau succès grâce au téléfilm très populaire Le petit Lord Fauntleroy (Jack Gold, 1980) avec le petit Ricky Schroder. Le film de télévision a même le droit à une sortie en salles en France pour la Noël 1981. A noter qu’en 1980, il reçoit également un Oscar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. Il est aussi anobli par la reine d’Angleterre.
En 1984, sir Alec Guinness retrouve son fidèle David Lean pour la fresque La route des Indes, puis il accepte plusieurs propositions de la télévision. Toutefois, on le revoit encore dans le très british Une poignée de cendre (Charles Sturridge, 1988) et surtout dans l’excellent faux biopic Kafka (Steven Soderbergh, 1991). Il termine sa carrière cinéma sur le thriller Témoin muet (Anthony Waller, 1995).
Alec Guinness, souvent considéré comme un des plus grands acteurs britanniques à l’instar d’un Laurence Olivier décède en 2000 des suites d’un cancer du foie. Il avait 86 ans.