Note des spectateurs :

Le monde d’avant. Il y a vingt ans. A l’heure de la crise de la Covid-19 et des changements structurels que subissent exploitants, distributeurs et producteurs, nous vous proposons un retour exclusif sur l’année 2001, année symptomatique par ses bouleversements liés à la mondialisation et le retour massif des spectateurs en salle, avec une vraie déclaration d’amour du public français pour sa production nationale. Après le vide des années 90, il était temps. On se focalisera aussi sur ce qui s’est passé cet été-là, mais pas seulement. Vous trouverez également la liste des distributeurs qui auront succombé en deux décennies et une sélection d’auteurs qui, le temps de 365 petits jours, ont sorti un film, voir deux, afin de s’interroger si l’offre cinématographique s’est appauvrie ou enrichie, si les goûts des spectateurs en France se sont vraiment diversifiés et si les enjeux artistiques du septième art contemporain sont à la hauteur de ce que l’on peut attendre d’entreprises de la création. L’oxymore est volontaire. Evidemment, en période de distanciation sociale, on fera un point sur le format physique, avec l’explosion du marché de la vidéo, puisqu’en 2001, nous vivions l’âge d’or de la vidéo dans son format DVD.

A quoi ressemblait l’exploitation en 2001

  • Gaumont et Pathé s’unissaient sous le nom d’EuroPalaces (aujourd’hui Les Cinémas Pathé Gaumont), pour contrer UGC, largement présent à l’international, notamment depuis peu au Royaume-Uni. On se souvient des cartes illimitées à Londres où le groupe français voulait bousculer les circuits locaux aux tarifs exorbitants. Une révolution qui n’obtint pas le succès des cartes françaises, lancées un an plus tôt avec grand succès. La guerre du nombre d’écrans aux échelle française et à européenne était relancée par EuroPalaces. Vingt ans plus tard, les deux leaders construisent toujours des multiplexes à travers la France. Quant à UGC, ses multiplexes Ciné Cité, bien que toujours en retard au niveau des technologies (la 3D relief, le passage au numérique, les virages sonores…), dominent aisément l’exploitation. L’UGC Ciné Cité les Halles est largement en tête des sites français, suivi par Bercy ou Rosny. En province, le Kinépolis de Lomme, précurseur des multiplexes, est un monstre, suivi du Pathé Plan-de-Campagne ou de l’UGC Ciné Cité Lyon.
  • 2000-2001, Vivendi et Universal fusionnent. StudioCanal et Universal Pictures regroupent leurs activités. Bienvenue dans la mondialisation qui fait perdre tous les repères des distributeurs nationaux, perdus face aux nouveaux géants. On ne parle plus que de Jean-Marie Meissier à la tête d’Universal-Vivendi et de son aventure hollywoodienne, ainsi que de Pierre Lescure, cofondateur de Canal+ qui devient codirecteur général de Vivendi Universal. StudioCanal en profite pour entrer un peu plus dans le marché espagnol en avalant 45 % de l’enseigne Sogepaq. Pour Lescure, les heures sont comptées. Il sera remercié par Messier en 2002.
  • Le Pass Gaumont Pathé célèbre sa première année en 2001. Mis en place en réaction à la naissance de la carte illimitée UGC pour survivre, il était toujours valable dans les cinémas MK2, associés contre UGC, instigateur de la révolution du cinéma calorique, dit à volonté, alors contesté par les exploitants indépendants. Les débats sur ces cartes illimitées étaient incessants dans la profession dont certains distributeurs.
  • Le visage de l’exploitation française change. Le Gaumont Opéra Impérial a fermé ses trois salles sur les Grands Boulevards parisiens. Vingt ans plus tard, son voisin le Gaumont Premier est devenu le Pathé Français, puisque Gaumont s’est retiré de l’exploitation ; en face le Gaumont Français a tiré sa révérence en 2019, et ne laisse plus aucune trace sur la nouvelle façade. Quant au Paramount Opéra, il deviendra un temps le Gaumont Opéra. En juillet 2001, le Max Linder est en vente. On évoque le rachat par Vincent Bolloré. La salle propose en exclusivité le son THX sur Paris et a fait (enfin) des ravages lors du retour de la deuxième trilogie Star Wars en 1999. Le projet de transformer le Max Linder par Kinepolis qui l’avait racheté dans les années 90 pour s’implanter sur Paris, en un site multisalles, en rachetant le théâtre des Nouveautés, a été abandonné. Le Rex envisage de devenir un multiplexe de quatorze salles alors que cet ancien leader parisien n’est plus dans le top 10 des cinémas les plus fréquentés de Paris-périphérie. Le chantier n’aura pas lieu en raison d’associations de riverains et de l’opposition à la création d’un parking souterrain. Les Grands Boulevards, lieu mythique de l’exploitation en France, sont à bout de souffle.

carte-UGC-illimitée-première-générationLes Français retrouvent leur cinéma et le monde le redécouvre

  • Le cinéma français, en 2001, était bon, voir phénoménal. A vrai dire, nos compatriotes ont retrouvé foi dans leur production après plus de quinze ans de divorce. Les Weinstein de Miramax qui transforment en or tout ce qu’ils touchent l’ont compris et distribuent aux USA Harry un ami qui vous veut du bien. Le thriller psychologique de Dominik Moll, sorti en France en 2000, cartonne outre-Atlantique comme Le dîner de cons de Francis Veber, Est-Ouest de Régis Wargnier, Ridicule de Patrice Leconte et évidemment Le fabuleux destin dAmélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet. Deux décennies plus tard, le marché américain a bien changé et semble bien peu intéressé par nos productions ailleurs que sur les plateformes comme Netflix. Et pour cause, le secteur indépendant se bat pour survivre à l’échelle américaine. La Covid-19 et la montée du streaming, la raréfaction de l’offre abîment progressivement le secteur des cinémas que l’on qualifierait en France d’art et essai. Quant à Harvey Weinstein, il n’existe plus qu’au travers de sordides histoires de prédation sexuelle en série et ses agissements ont permis à #MeToo d’émerger, mais également à une génération entière de femmes de prendre un certain pouvoir à Hollywood et ailleurs. En 2021, le nombre de réalisatrices, d’héroïnes et de sujets de féminin ont explosé. Mais le succès artistique et commercial ne suit pas toujours.
  • En 2001, le cinéma français s’offre un record avec quatre productions locales à plus de cinq millions de spectateurs au box-office de fin d’année  : La vérité si je mens ! 2, Le fabuleux destin d’Amélie Poulain, Le placard et Le pacte des loups. Le succès du film de Christophe Gans peinera à trouver un écho aussi fort par la suite, puisque progressivement, hors du cinéma d’EuropaCorp, désormais invisible depuis sa faillite post-Valerian et la cité des milles planètes, ce type de cinéma que l’on peut qualifier de genre a dû mal à prendre.
  • Luc Besson, alors au sommet de la gloire, lance via sa société Europa Distribution sa production à vocation internationale la plus ambitieuse. Le baiser mortel du dragon avec Jet Li connaît une sortie de blockbuster d’action. C’est même le film d’action de l’été 2001. Le transporteur, avec Jason Statham, en 2002, sera le titre international suivant de la mini-major française. En 2021, la perte de Luc Besson, producteur et visionnaire hors normes, n’a pas été sans conséquences pour le cinéma français qui manque désormais de visibilité et de visage connus à l’étranger. Un gâchis quand le cinéma français souffre du marasme de la Covid et doit apprendre à se réinventer. Mais avec qui ? Guillaume Canet et sa troupe peuvent parfois cartonner au cinéma, mais force est d’admettre qu’ils n’ont pas de vision de cinéma pour ancrer leur art dans une époque, comme Jeunet avec Amélie Poulain cette année-là. Son Amélie (titre international) rapportera 174M$ dans le monde, dont 33M$ aux USA, soit 50M$ si l’on ajuste le cours du dollar à l’inflation. C’est le film phénomène en langue étrangère dans le monde. Son succès est tel que les Américains lui refuseront l’Oscar du Meilleur film en langue étrangère en 2002. A la surprise générale, à commencer par celle des spectateurs américains qui l’ont plébiscité, c’est No Man’s Land de Danis Tanovic qui l’emporte. Ce film de Bosnie-Herzégovine est depuis oublié des Américains qui ignorent jusqu’à son existence.
Harry Potter à l'école des sorcières, affiche reprise

© Warner Bros Ent, Tous droits réservés.

2001, naissance d’une génération mondialisée

Avec la mondialisation accélérée par les rachats de géants par des titans et l’avènement d’Internet, le local devient dépassé et l’on trouve en 2001 les prémices de ce qui constituera la jeunesse occidentale de demain, désireuse de voir les mêmes programmes au même moment autour des mêmes idées fédératrices. En 2001, Harry Potter va commencer à feuilletonner le cinéma, les séries télévisées commencent à gagner en audace et pugnacité quand le cinéma américain s’embourbe dans le divertissement (en 2001 naissent Six feet Under, 24 heures Chrono, Alias, The Office), certaines séries préfigurent la mode des super-héros (Smallville) et d’autres celles des Hannah Montana (notamment le grand débarquement de Lizzie McGuire incarnée par Hilary Duff). Mais 2001, c’est aussi l’avènement de la téléréalité si chère à une jeunesse qui n’a jamais connu rien d’autre à la télévision.

  • La téléréalité est toute jeune en France, mais tout le monde ne parle que de ça. Loft Story, version française de Big Brother, remue la conception éthique de la vie privée des Français, et permet à M6 de concurrencer l’intouchable chaîne privée TF1. Loana et Steevy Boulay sont encore jeunes et débranchent les méninges de spectateurs qui auront vingt ans de conneries du même genre à avaler pour arriver aux influenceurs d’Instagram. On sait à quoi Nabilla, qui avait alors neuf ans, passait ses soirées à l’époque. L’été 2001 voit l’arrivée improbable de Koh-Lanta sur TF1. L’horrible Popstars suit sur M6, puis la non moins irritante Star Academy. Et ça, ce n’était pas du cinéma, mais bien de la télévision du réel qui permettait à quelques chanteurs en mal de notoriété de revenir faire des primes quand on ne voulait plus de leur variété.

Bilan estival 2001 : Cannes, blockbusters, flops et découvertes

  • En 2001, Cannes n’avait pas lieu en juillet, mais en mai. Point commun des deux sélections, la présence de Nanni Moretti en compétition. Il y a vingt ans, le cinéaste italien repartait de la 54e édition du festival de Cannes avec la Palme d’Or pour La Chambre du fils. La pianiste d’e Michael Haneke et Mulholland Drive de David Lynch plaçaient le niveau de la sélection très haut. Même si l’on aime beaucoup la Palme d’or Titane de Julie Ducournau, qualitativement, l’électrochoc arrive très loin des trois titres précités, démontre une qualité moindre de la sélection 2021 par rapport à 2001.
    Affiche de la Fête du Cinéma 2001

    Copyrights La Fédération Nationale des Cinémas Français. Tous droits réservés.

  • La Fête du Cinéma se tenait les 1, 2 et 3 juillet : « pour l’achat d’une place au tarif plein, un carnet passeport » était remis ; il donnait accès à toutes les séances pendant trois jours au tarif de dix francs, soit 1, 53 euro. Les jeunes, qui n’étaient pas encore « encartés » chez UGC et Gaumont/Pathé, forcément se ruaient en nombre pour profiter de séries B et de ratages que les distributeurs sortaient à ce moment pour plaire à des spectateurs considérés comme trop jeunes pour distinguer le bon du médiocre.
  • Naissance d’une franchise : l’été 2001 voit Shrek de Dreamworks, alors distribué par UIP, triompher, avec une neuvième place annuelle derrière le Disney, Atlantide, l’empire perdu, qui lui, sera considéré en raison d’un son score abyssal aux USA. On notera que le fadasse Atlantide mettait un terme aux passages musicaux obligatoires dans les productions maison, car ceux-ci étaient désormais considérés comme « cheesy », donc “ringards” en français. L’avènement des télécrochets et des concours vocaux à la télévision remettront à la mode ces éléments mièvres dans les productions Disney, avec la glaciale Reine des neiges comme parangon du Disney générationnel. Le genre de la comédie musicale tombée en désuétude dans les années 80 et 90, avec quelques rares essais de la part des majors comme Chorus Line ou le risqué Evita, œuvre entièrement chantée avec Madonna, signée Alan Parker, fera un retour sensationnel, notamment dans les années 2010. La génération Glee et High School Musical a ainsi eu raison de Steven Spielberg qui tournera un remake de West Side Story en 2020. Vingt ans plus tôt, cette annonce aurait été perçue par les cinéphiles comme une mauvaise blague.
  • Les blockbusters de l’été 2001 : Lara Croft, Pearl Harbor, Crocodile Dundee III, Driven avec Stallone, Spy Kids de Rodriguez, Scary Movie 2, Evolution, Dr. Dolittle 2, Jurassic Park III, Comme chiens et chats, La planète des singes (remake par Tim Burton), en France Absolument Fabuleux de Gabriel – Pédale douce – Aghion avec Balakso et Nathalie Baye, Rush Hour II de Brett Ratner avec Jackie Chan et Chris Tucker.
  • La révolution Final Fantasy et son flop historique. L’été 2001 est également marqué par le gouffre financier de la coproduction américano-nipponne Final Fantasy : les créatures de l’esprit. Cet autre représentant de la mondialisation dans sa production est une véritable révolution technologique qui envoie le signal d’un remplacement à venir des acteurs par des figures en images de synthèse. En 2021, on n’y est pas vraiment. Le film de science-fiction avant-gardiste et profondément écologique, issu d’un univers de jeu vidéo phénoménal, est attendu au tournant. Avec un budget de 137M$, il est considéré comme l’un des bides de l’année 2001, puisqu’il n’assemble que 30M$ de recettes aux USA et moins de 100M$ à l’échelle mondiale. Au moins le film parviendra à nourrir la carrière internationale de Lara Fabian qui vocalisait aux USA dans l’ombre de Céline Dion, notamment via l’excellente chanson titre du film de Hironobu Sakaguchi. Les amateurs de jeux vidéo se souviendront que l’échec monumental de Final Fantasy avait provoqué la faillite de Square Pictures. Historique, on vous dit.
  • Les découvertes de l’été 2001 : L’attaque de la moussaka géante, Trouble Every Day de Claire Denis, Replicant de Ringo Liam (oui, une bonne surprise avec Jean-Claude Van Damme), Le centre du monde de Wayne Wang, The Goddess of 1967 de Clara Law, La princesse et le guerrier de Tom Tykwer, The Mission de Johnnie To, Eden de Amos Gitaï, Loin de Téchiné, Platform de Jia Zhang-ke…
  • L’été 2001 est celui du flop d’une carrière pour Claude Zidi avec La boîte. Avec 92 984 spectateurs, le film sans stars est surtout sans spectateurs et sans grand talent. Ce n’est pas la deuxième suite des Ripoux qui permettra à l’ancien instrument à succès de Christian Fechner de redorer son blason. D’ailleurs, il ne figurera même pas au générique de Mission Cléopâtre, suite de son Astérix et Obélix contre César en 1999, pourtant aux recettes très satisfaisantes en Europe.
  • On les attendait pour la rentrée de septembre : La pianiste de Haneke, L’Anglaise et le duc d’Eric Rohmer, Human Nature de Michel Gondry, Vidocq de Pitof, La chambre des officiers de François Dupeyron… En 2021, pour la rentrée, les spectateurs devront vivre avec un énième Marvel, Shang-Chi et la légende des dix anneaux.
  • En direct des States. Outre le désastre de Final Fantasy, les flops de l’été (avril-septembre) ont été : Le tombeau avec Antonio Banderas (30M$ de mise, 36 000$ de recettes !), Péché originel (encore Banderas, cette fois-ci accompagné d’Angelina Jolie), A.I. que Steven Spielberg a tourné en hommage à Stanley Kubrick (78M$ pour une mise de 100 briques), Evolution d’Ivan Reitman (38M$ pour un budget de 80M), Osmosis Jones des frères Farelly (75M$ de budget pour des recettes de 13M$), Atlantis (84M$ au box-office local pour un budget de 120M$), Crocodile Dundee III, Driven, Ghosts of Mars de John Carpenter (budget de 28M, recettes de 8.7M), Glitter avec Mariah Carey en septembre (22M, box-office de 4.2), Angel Eyes avec Jennifer Lopez, Les visiteurs en Amérique de Jean-Marie Poiré (budget de 81M$ pour 4.7 misérables millions de dollars), et la comédie bavarde de Peter Chelsom avec Warren Beatty, Potins mondains et amnésies partielles. Sorti le 27 avril, le film bourgeois à 100M$ de budget finira sa carrière à 6 700 000$. Warren Beatty en est anéanti.
  • En contrepartie, parmi les succès de l’été 2001, on notera l’arrivée du premier Fast & Furious qui vrombit dans la deuxième moitié de juin à 144M$. C’est la naissance de l’une des sagas les plus rentables de l’histoire du cinéma. Succès de Shrek (267M$), Le retour de la momie (202M$), Rush Hour 2 (226M$), Jurassic Park 3 (181M$), La planète des singes (179M$), American Pie 2 5 (145M$), Lara Croft (131M$), Les autres (96M$), La revanche d’une blonde (96M$), Entre chiens et chats (93M$)…

2001, un premier pas pour les franchises qui façonneront le cinéma de demain

  • 2001. L’année de la mise sur orbite des nouvelles franchises : Harry Potter, Le seigneur des anneaux, Fast & Furious, Shrek, Ocean’s Eleven, Spy Kids, Monstres & Cie… Une année tout simplement exceptionnelle sur un plan financier qui va redéfinir le paysage cinématographique de la décennie 2000. En 2020 et 2021, les productions originales ont quasiment disparu du box-office annuel, à l’exception de Raya et le dernier dragon, In the Heights (un échec), Un homme en colère (un remake d’un film français) et Nobody pour ces derniers mois. Hollywood vend des produits à une échelle mondiale, incluant désormais la Chine, le Brésil et autres pays émergents dont les marchés lui étaient fermés dans le passé.
  • En 2001, Metropolitan FilmExport, ancien pourvoyeur de séries B, voire Z dans les années 80, avec beaucoup de films de kung-fu improbables, réussit le plus beau coup de son histoire : la société du regretté Samuel Hadida resigne avec New Line Cinéma l’année de la sortie du Seigneur des anneaux, qui sera le plus gros succès de l’histoire du distributeur français. Cette signature était la promesse d’une trilogie pour trois Noël, face à Harry Potter de Warner, et de ventes vidéo providentielles. Warner mettra un terme à cette collaboration en 2008 en récupérant le catalogue de la société que Turner avait acquise en 1994. Pour rappel, Time Warner et Turner s’étaient mariés en 1996 devenant l’un des symboles phares de la mondialisation. Dans ce contexte déprimant, la société française Métro pourra compter sur les droits vidéo de la première trilogie de Peter Jackson, mais évidemment, sera écartée de la trilogie du Hobbit, estampillée Warner. Metropolitan se rapprochera dès lors de Millenium ou Lionsgate pour étoffer son catalogue.
  • Rebondissons sur le cas Lionsgate (Saw). La mini-major Artisan (Le projet Blair Witch, Killing Zoe, Requiem for a Dream) est dans la tourmente et Lionsgate envisage le rachat. Deux ans plus tard, Lionsgate, fondée en 1997 par le nabab canadien Frank Giustra, concrétisera le rachat. Lions Gate Entertainment deviendra l’un des alliés historiques de Metropolitan FilmExport et se veut en 2021 l’un des derniers bastions indépendants de Hollywood, avec A24. Ils ont par ailleurs racheté Summit Entertainment (Twilight, Divergente), en 2012, permettant à son ancien concurrent de conserver son label. La nécessité pour Metropolitan, Lionsgate, et Summit Entertainment pendant les années 2000, est de rebondir sur les succès de Harry Potter et du Seigneur des anneaux pour lancer des franchises adolescentes qui puissent leur garantir une rentabilité sur plusieurs années. Les fins de cycle (Hunger Games ou Saw dans l’horreur) sont toujours difficiles pour ces gros indépendants dont les bénéfices peuvent fondre d’une année sur l’autre.
Le triomphe de StudiCanal à Cannes 2001

Copyrights StudioCanal. Tous droits réservés

Concentration des pouvoirs : les cartes sont rabattues chez les distributeurs

  • Les distributeurs qui existaient et ne sont plus : Le paysage français a beaucoup changé en deux décennies, avec beaucoup de faillites, de décès, et quelques naissances. On peut donc dire adieu à :  GBVI (Buena Vista donc Disney s’était associé à Gaumont pour mieux imposer ses films sur le territoire français : une association fructueuse, mais Walt Disney s’aura voler de ses propres ailes) ; Columbia TriStar Films (Sony a racheté Columbia et propose désormais les films Columbia sous l’appellation de Sony Pictures International Releasing), ; Artédis (1983-2015) ; UFD (consortium regroupant UGC et la Fox, qui saura s’affranchir de son partenaire français pour distribuer ses films seul, avant d’être rachetée par Disney et de voir ses derniers films paraître sous le nom de The Walt Disney Company France) ; Sagittaire Films (une trentaine de films au début des années 2000, dont Eureka, Le Cercle de Jafar Panahi, 101 Reykjavik de Baltasar Kormakur, Bully de Larry Clark, Audition de Takashi Miike, et surtout Requiem for a Dream, de Darren Aronofsky) ; Océan Films (1998-2019, un distributeur de grande qualité qui avait été propulsé en 1999 par le triomphe de Le ciel, les oiseaux et… ta mère, puis, en 2003 par Good Bye Lenin, en 2007 par La vie des autres…) ; Mars Films (fondée par Jean Labadie, il s’agit initialement de la filiale distribution de BAC Films rachetée par StudioCanal en 2002. La société est aujourd’hui en redressement judiciaire. Mars était un distributeur important qui a marqué son époque offrant de belles sorties à des grands noms du septième art) ; Euripide Distribution (courte existence d’environ trois ans, avec de beaux titres comme Suzhou River de Lou Ye, Mercredi folle journée de Pascal Thomas, Kairo de Kiyoshi Kurosawa) ; Alive (distributeur de productions issues du répertoire japonais, Naruse, Ozu, Akira Kurosawa… le début des années 2000 lui est fatal) ; Action Gitanes (les cinémas Action sont associés aux Cigarettes Gitanes au sein d’un distributeur créé en 1987 pour mettre en valeur le patrimoine du cinéma américain) ;  Mondo Films (moins de quatre ans d’activités dans l’art et essai, peu de films à retenir, à l’exception de New Rose Hotel de Ferrara, Scarlet Diva, le premier long réalisé par Asia Argento) ; Opening Distribution (actif au cinéma entre 1998 et 2002, avec des titres de séries B, mais aussi aux côtés d’auteurs comme Schrader, Spike Lee, Liv Ullman, Larry Clark…) ; UIP (géant de la distribution en France depuis le milieu des années 80, lorsqu’il succéda à CIC, United International Pictures regroupait Paramount et Universal en France. L’aventure s’arrêtera à la fin de l’année 2006, avec l’émancipation d’Universal et de Paramount en France) ; MK2 Diffusion (géant de la distribution depuis les années 80, la société de Marin Karmitz se remettra mal de l’échec de Sur la route d’après Kerouac en 2012, qu’ils ont produit ; MK2 se recentrera sur l’exploitation, avec le succès que l’on connaît) ; Cinévia Films (moins de deux ans d’activité, et Suspicion de Stephen Hopkins, Harrison’s Flowers d’Elie Chouraqui et Avalon de Mamoru Oshiii parmi leurs titres phares) ; Gémini Films (1987-2008, société de Paulo Branco à laquelle succèdera Alfama Films) ; Magouric Distribution (moins de dix ans d’existence et des films art et essai purs et durs comme Les corps ouverts de Sébastien Lifshitz, en 1998, ou Romaine d’Agnès Obadia en 1997) ; Pretty Pictures (près de vingt ans d’existence pour ce distributeur de grande qualité avec des films de James Mangold, Dario Argento, Takashi Miike, Kim Ki-duk, Im Sang-soo, Thomas Vinterberg, Haifaa Al-Mansour, Kelly Reichardt, Hany Abu-Assad, Ana Lily Amirpour, Michael Winterbottom, et même Madonna. L’un de ses plus grands succès restera celui de l’Argentin Dans ses yeux de Juan José Campanella, inoubliable. On soulignera dans le catalogue de Pretty Pictures le magnifique Rêve d’or de Diego Quemada-Diez. Faute de succès, la société plie boutique en 2018. On lui doit beaucoup) ; Colifilms Distribution (actif dans les années 80 avec la sortie des premiers films de Pedro Almodóvar, comme Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça?, Dans les ténèbres, La labyrinthe des passions ; la société nous fera découvrir Julio Medem, avec L’écureuil rouge, et Lucia y el sexo, Alejandro Amenábar avec Tesis. Malheureusement, les années 2000 les verront cumuler les échecs. Désormais Almodóvar est distribué par Pathé. En 2011, on les perd totalement.). CTV International démarre la distribution en France en 1991 avec Revenge de Tony Scott. Le couperet tombe en 2012, malgré la sortie du documentaire I’m Still There de Casey Affleck, avec Joaquin Phoenix. Plus d’une centaine de films seront distribués par le prolifique CTV en vingt ans, dont Cement Garden, Panic sur Florida Beach de Joe Dante, Le ballon d’or, Le jour de la bête, Vampires de Carpenter, Wishmaster, Ghosts of Mars, Traqué, Détour mortel, Mad Dectective

L’âge d’or de la vidéo : quand le spectateur fantasmait face au support physique

  • Alors que les ventes de DVD sont exsangues en 2021 et entièrement dominées durant l’été par l’intégralité de la saga Harry Potter (on revient toujours à 2001), qui scrute les trois quarts du Top 10 hebdo, au début de la décennie 2000, le DVD explose quand la VOD démarre timidement en France via MovieSystem qui passe un accord avec Europa et Pathé, aidé par un mode de cryptage développé par Microsoft pour éviter le piratage. Visionnage au format Mpeg2 sur le câble et Windows Media Player sur PC.
  • Le chiffre d’affaires du DVD en 2001 est exponentiel. Les éditeurs vidéo français sont passés de 529 245 075 euros de chiffre d’affaires en 1997 à 818 685 676 en 2001, avec une croissance de 20 % sur la dernière année. A titre de comparaison, les recettes salles sur cette même année étaient supérieures de 200 000 000 euros. Les éditeurs émergent. Les bonus foisonnent. Les rayons des hyper-marchés sont généreux en films, les Fnac sont très loin de ressembler à Darty, et le Virgin Megastore  avec ses importationss de zone 1 sur les Champs-Elysées est un lieu de culte pour toute une génération de cinéphiles. Les réalisateurs, eux, bâtissent leurs films en gardant en tête la possibilité qu’offre le support vidéo. Le montage même des films est modifié grâce à la possibilité d’incorporer des scènes supplémentaires. Le monteur peut donc couper sans trop d’états d’âme. Une complémentarité réelle existe entre le marché florissant du film en salle et celui en expansion de la vidéo. Le piratage n’a pas encore mis le marché musical six pieds sous terre, et l’on entrevoit une croissance exceptionnelle pour la décennie qui permet à des géants de la distribution et de l’édition d’apparaître. Aux USA, le marché vidéo en 2001 rapporte davantage que celui de la salle. En 2002, le blockbuster Spider-Man de Sam Raimi rapportera 190M$ pour son premier week-end contre 115M$ pour son week-end d’investiture en salle. Les chiffres du mardi, date de sortie des nouveautés en DVD, deviennent donc une nouvelle obsession pour les studios. La baisse considérable du prix du lecteur DVD a permis aux familles de s’équiper d’un lecteur de salon quand l’ordinateur lui-même permet d’accéder aux programmes numériques, avec la possibilité de suppléments interactifs. Les magasins de location comme Blockbuster aux USA battent des records. Les cinéphiles vivent une époque formidable, celle de l’âge d’or de la vidéo. Tout basculera autour des années 2010. Pour le pire ou du moins pour une consommation différente.
  • Pour mémoire, le DVD (Digital Video Disc) avait été lancé au Japon le 1er novembre 1996, avec les premiers lecteurs Toshiba et Panasonic. En Europe, ils sont apparus au second trimestre de 1997. L’objectif n’est pas seulement de mettre un terme à la VHS, mais également au Compact Disc, qui, dans le secteur de la musique, fera de la résistance. Malheureusement, les maisons de disques n’auront pas su se défendre par l’innovation et seront donc les premières impactées par le piratage via les plateformes de peer-to-peer comme Kazaa, Emule, et autre Napster qui se transformeront avec le temps en zones de téléchargement pour les fichiers vidéo ! Adieu support physique, les pirates ont eu ta peau. En 2021, il en est réduit aux enfants ou aux collectionneurs sur des marchés de niche.
    Affiche française (reprise) de Mulholland Drive

    2001 StudioCanal – Tous droits réservés

Evolution de l’offre au cinéma. Ok Boomer ! Mais on assume.

  • Alors, le cinéma, c’était mieux avant ? En tout cas, la liste des auteurs qui ont sorti un film en salle en 2001 nous paraît plus variée car moins sollicitée par les grosses machines ; les 20-30 ans avaient des alternatives aux 100 % divertissement du cinéma américain contemporain exclusivement bâti sur la chaîne industrielle des suites et reboots, pourtant déjà bien présents cette année-là. On vous laisse faire votre boomer face à un panorama dense qui démontre qu’il y a vingt ans, le cinéma parlait à toutes les tranches d’âge et pas seulement aux jeunes consommateurs.

En 2001, les auteurs s’appelaient David Lynch (Mulholland Drive), Claude Lanzmann (Sobibor, 14 octobre, 16 heures), Jacques Rivette (Va savoir), Woody Allen (Le sortilège du scorpion de Jade), Jean-Pierre Jeunet (Le fabuleux destin d’Amélie Poulain), Alfonso Cuarón (Y tu mamá también), Todd Solondz (Storytelling), Robert Guédiguian (La ville est tranquille), Jonathan Glazer (Sexy Beast), Amos Kollek (Queenie in Love), Abdellatif Kechiche (La faute à Voltaire), Kim Ki-duk (L’île), Jean-Luc Godard (Eloge de l’amour), Chen Kaige (L’empereur et l’assassin), Claude Miller (Betty Fisher et autres histoires, La chambre des magiciennes), Jean-Jacques Beineix (Mortel transfert), Kiyoshi Kurosawa (Kaïro), Alain Guiraudie (Ce vieux rêve qui bouge, Du soleil pour les gueux), Nanni Moretti (La chambre du fils), Ang Lee (Chevauchée avec le diable), Amenábar (Les autres), Claire Denis (Trouble Every Day), Bertrand Bonello (Le pornographe), Kinji Fukasaku (Battle Royale), Jacques Audiard (Sur mes lèvres), Catherine Breillat (A ma sœur !), Raoul Ruiz (Les âmes fortes, Comédie de l’innocence), les frères Coen (The Barber), Lukas Moodyson (Together), Abel Ferrara (Christmas), Gans (Le pacte des loups), Yamina Benguigui (Inch’Allah Dimanche), Tsai Ming-liang (Et là-bas, quelle heure est-il ?),Tom DiCillo (Bad Luck !), Michael Winterbottom (Rédemption), Michel Gondry (Human Nature), Anne Fontaine (Comment j’ai tué mon père), Eric Rohmer (L’Anglaise et le duc), Jessica Hausner (Inter-view), Shohei Imamura (De l’eau tiède sous un pont rouge), Amos Gitaï (Eden), Darren Aronofsky (Requiem for a Dream), Larry Clark (Bully), Manoel de Oliveira (Je rentre demain, Parole et utopie), Steve Buscemi (Animal Factory), Alan Cumming et Jennifer Jason Leigh (The Anniversary Party), João Pedro Rodrigues (O fantasma), John Cameron Mitchell (Hedwig & the Angry Inch), Hideo Nakata (Ring), Cédric Kahn (Roberto Succo), Nuri Bilge Ceylan (Nuages de mai), Michael Haneke (La pianiste), Sébastien Lifshitz (La traversée), Hou Hsiao-hsien (Millenium Mambo), Danis Tanovic (No Man’s Land) François Ozon (Sous le sable), Steven Soderbergh (Traffic), Jafar Panahi (Le cercle), Terence Davies (Chez les heureux du monde), Jiang Wen (Les démons à ma porte), Andrew Dominik (Chopper), André Téchiné (Loin), François Dupeyron (La chambre des officiers),Wang Xiaoshuai (Beijing Bicycle), Jean Marc Barr & Pascal Arnold (Being Light, Too Much Flesh), Philippe Faucon (Samia), Coline Serreau (Chaos), Laurent Cantet (L’emploi du temps), Sean Penn (The Pledge), Patrice Chéreau (Intimité), Takeshi Kitano (Getting Any ?), Tsui Hark (Time & Tide), John Carpenter (Ghosts of Mars), Rachid Bouchareb (Little Sénégal), Mira Nair (Le mariage des moussons), Dominique Cabrera (Le lait de la tendresse humaine), Julian Schnabel (Avant la nuit), Philippe Lioret (Mademoiselle), Abbas Kiarostami (ABC Africa), Lyne Stopkewich (Suspicious River), Nabil Ayouch (Ali Zaoua prince de la rue), Emmanuel Bourdieu (Candidature), Denis Villeneuve (Maelström), Asia Argento (Scarlet Diva), Antoine Fuqua (Training Day), Maria de Medeiros (Capitaine d’avril), Jacques Doillon (Carrément à l’Ouest), Alexandre Prochkine (La fille du capitaine), Rodolphe Marconi (Ceci est mon corps), Patricia Guzman (Le cas Pinochet), Wayne Wang (Le centre du monde), Baltazar Kormakur (101 Reykjavik), Ettore Scola (Concurrence déloyale), Steven Spielberg (A.I.), Jerry Schatzberg (The Day the Ponies Come Back), Jean-François Richet (De l’amour), Shinji Aoyama (Desert Moon), Billy Bob Thornton (De si jolis chevaux), Philippe Harel (Le vélo de Ghislain Lambert), Vincent Dieutre (Leçons de ténèbres), Robert Altman (Docteur T et Les femmes), Patrice Leconte (Félix et Lola), Xavier Beauvois (Selon Mathieu), Joel Schumacher (Tigerland), Fernando Trueba (La fille de tes rêves), Gordon Chan (Fist of Legend), Philippe Barassat (Folle de Rachid en transit sur Mars), David Gordon Green (George Washington), Pawel Palikowski (Transit Palace), Mike Figgis (Time Code), Michel Piccoli (La plage noire), Spike Lee (The Very Black Show), Bruno Podalydès (Liberté-Oléron), Clara Law (The Goddess of 1967), Emir Kusturica (Super 8 Stories), Isao Takahata (Goshu le violoncelliste), Carlos Saura (Goya), Ridley Scott (Hannibal), Brad Anderson (Happy Accidents), Marion Vernoux (Reines d’un jour), Sam Raimi (Intuitions), Peter Jackson (Le seigneur des anneaux), Gilles Paquet-Brenner (Les jolies choses), Mohsen Makhmalbaf (Kandahar), Stewart Sugg (Kiss Kiss Bang Bang), José Luis Cuerda (La langue des papillons), Benoit Jacquot (Tosca), Catherine Corsini (La répétition), Stephen Freas (Liam), Robert Redford (La légende de Bagger Vance), Solveig Anspach (Made in the USA), Giuseppe Tornatore (Malena), Yvan Attal (Ma femme est une actrice), Sally Potter (The Man Who Cried), Sandrine Veysset (Martha… Martha), Pascal Thomas (Mercredi, folle journée), Isao Takahata (Mes voisins les Yamada), Johnnie To (The Mission), Philippe Garrel (Sauvage innocence), Manuel Poirier (Te quiero), José Giovanni (Mon père), Baz Luhrmann (Moulin Rouge), Danièle Huillet & Jean-Marie Straub (Ouvriers, paysans), Kenneth Branagh (Peines d’amour perdues), Olivier Dahan (Le Petit Poucet), Jean-Pierre Salomé (Belphégor), Jia Zhang-ke (Plateform), Cameron Crowe (Presque célèbre), Tom Tykwer (La princesse et le guerrier), Raymond Depardon (Profils paysans : l’approche), Philip Kaufman (Quills, la plume et le sang), René Féret (Rue du Retrait), Ventura Pons (Seconde Chance), Goran Markovic (Serbie, année zéro), David Mamet (Séquences et conséquences), Robert Zemeckis (Seul au monde), Youssef Chahine (Silence… on tourne), Pierre Carles (La sociologie est un sport de combat), Jean-Jacques Annaud (Stalingrad), Lee Myung-se (Sur la trace du serpent), Etienne Chatiliez (Tanguy), Francis Veber (Le placard), John Boorman (The Taylor of Panama), Julie Taymor (Titus), Shinya Tsukamoto (Tokyo Fist), Eugene Green (Toutes les nuits), Nils Tavernier (Tout près des étoiles), Philippe Le Guay (Trois Huit), Laurent Heynemann (Un aller simple), Jean Becker (Un crime au paradis), Christian Carion (Une hirondelle a fait le printemps), Suri Krishnamma (Un été pour vivre), Marcelo Pineyro (Vies brûlées), Andrucha Waddington (La vie peu ordinaire de Dona Linhares), Curtis Hanson (Wonder Boy)…

La messe est dite.

Dossier par Frédéric Mignard

Découvrez les dossiers de CinéDweller

Les Films par année