Note des spectateurs :

Ouvrage de référence pour le post-nuke aussi appelé post-apocalyptique, Retour vers les futurs s’impose comme l’un des impératifs de la saison pour tous les fans de nanars bisseux des années 80. Amateurs de Mad Max et de ses ersatz, sortez vos casques, les gladiateurs du vides sont lâchés.

Après les Bad Requins en 2018, anthologie nanardesque des sous-Dents de la Mer, un autre ouvrage sur la Rambosploitation (Dans l’enfer vert de la Rambosploitation) et un ouvrage stylé sur Les Pires parodies X (sont souvent les meilleures), voici un nouveau bouquin qui opère une virée dantesque dans un sous-genre de l’exploitation de l’ère VHS, le post-nuke.

Claude Gaillard, déjà responsable des ces ouvrages désopilants, mais intrinsèquement sublimes, déploie, dans Retour vers les futurs, son goût de l’anthologie chronologique (du précurseur Apocalypse 2024, avec Don Johnson, en 1975 jusqu’à notre époque, avec la savoureuse référence à Road Fury) et surtout celui pour les jaquettes vidéo et affiches de cinéma qui survendaient leur héros, les décors apocalyptiques et l’action… Oui, 90% des films traités sont d’illustres séries Z italiennes, réalisées dans des carrières arides et autres champs de poussière, avec des engins blindés bidon et des acteurs en roues libres, ou d’inénarrables productions Empire/Full Moon qui sondaient le néant artistique à coup de plans inutiles dont le plus gros exploit consistait à essayer de ne pas trop empiler les anachronismes sur les plateaux, en serrant les plans un maximum.

 

Avec des entretiens de Sergio Martino (2019 après la chute de New York, avec la désormais célèbre Valentine Monnier de l’affaire Polanski 2019, Fred Williamson, le roi de la blaxploitation qui cachetonnait dans des produits de dernière zone en Italie (Les nouveaux Barbares, Les guerriers du Bronx), mais aussi de l’Américaine Rae Dawn Chong de Commando, qui avait aussi officié dans le direct-to-video City Limits, en 1985, le livre est un must have pour tous ceux qui ont grandi avec les visuels effarants de beauté du Chevalier du monde perdu, de 2020 Texas Gladiator… Une virée incroyable dans dans des no man’s land cinématographiques qui restaient rarement plus de deux semaines à l’affiche pour trouver leur public en vidéo-cassette (She, Osa, Cherry 2000, avec Melanie Griffith, Le sang des héros avec Rutger Hauer, Final Executor, Parasite de Charles Band avec Demi Moore…).

L’auteur de Retour vers les futurs n’oublie pas l’exploitation made in France, avec le blockbuster accablant de nullité Terminus, interprété par Johnny Hallyday en plein trip Mad Max, qui devait éponger l’un des plus gros échecs de sa carrière, ou encore Diesel de Robert Kramer, avec Agnès Soral et Gérard Klein. Du lourd.

 

Tous les films proposés à l’étude sont désargentés, ringards, mais magnifiquement illustrés… Et puis on touche aux plus grands noms du cinéma de quartier : Fulci, Lamberto Bava, Castellari, Deodato, Joe D’Amato… On évoque la Cannon, le premier Luc Besson, Le dernier Combat, une collaboration mythique avec Pierre Jolivet…

On nage en pleine nostalgie, même si l’auteur ne s’arrête pas aux seules années 80, mais l’essentiel demeure ce terreau nucléaire, entre 1981 et 1988, qui laissa fleurir les jalons d’un cinéma bis décomplexé, sur les pas de Mad Max de George Miller, avec Mel Gibson, mais aussi de New York 1997 du grand John Carpenter, eux-mêmes inspirés des visions littéraires de Richard Matheson (I am legend) et de Pierre Boulle (La planète des singes).

Bref, le bonheur est dans le néant, mais aussi les géants.

Omaké Books – 208 pages – Format 14.8 X 21 – Prix 24,90 euros, inclut le DVD du Drive In de l’enfer

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La critique du Drive-in de l’enfer