Note des spectateurs :
Photo : Frédérique Bonnal, Pascale Roberts et Ariane Ascaride dans Marius et Jeannette de Robert Guédiguian – Copyright : Diaphana Distribution

Pascale Roberts a incarné de nombreux seconds rôles à l’écran, de ses emplois de vamps dans des polars des années 50 à ses compositions dans des films de Robert Guédiguian.

Pascale Roberts fut un visage familier du grand et du petit écran depuis 1954, date de son premier long métrage, jusqu’aux années 2010. À de rares exceptions près, comme Le Permis conduire (1973) de Jean Girault, ou la mini-série Le Temps de vivre… le temps d’aimer, elle fut vouée aux seconds rôles, qu’elle tenait toujours avec finesse, émotion ou humour, même dans des films où les cinéastes ne brillaient pas par le génie de la mise en scène. Ce fut le cas dès les années 50, où elle excellait dans des emplois de vamps qui traversaient maintes bandes policières, comme Ces dames préfèrent le mambo (1958) de Bernard Borderie, star vehicle monté autour d’Eddie Constantine. Dans son abondante filmographie, on trouve aussi des comédies, signées de Broca ou Raoul André ; des épopées historiques, du Fils de Caroline chérie (1955) de Jean Devaivre à La Fille de d’Artagnan (1994) de Bertrand Tavernier ; et des films dramatiques : elle fut l’une des victimes dans Compartiment tueurs (1965) de Costa-Gavras, ou la mère d’Isabelle Huppert bouleversée par la mort de sa fille dans Dupont Lajoie (1975) d’Yves Boisset.

Avocate dans Préméditation (1960), d’André Berthomieu, espionne dans Le Bon roi Dagobert (1963) de Pierre Chevalier, tenancière dans Aldo et Junior (1984) de Patrick Schulmann ou pédicure dans Le Mari de Léon (1993) de Jean-Pierre Mocky, elle sauvait par sa seule présence bien des métrages manqués ou fauchés. Un seul réalisateur lui donna des rôles dignes de son talent : Robert Guédiguian l’intégra à sa troupe, de À la vie, à la mort ! (1994) à Lady Jane (2008), en passant par Marius et Jeannette (1997) : dans cette œuvre, elle incarnait une ancienne déportée communiste vociférant contre la bourgeoisie et partageant son repas (et parfois son lit) avec un vieil instituteur agnostique (Jacques Boudet). Cette pittoresque composition lui valut une nomination au César de la meilleure actrice dans un second rôle. Celle qui termina sa carrière avec l’inénarrable série télévisée Plus belle la vie fut aussi une remarquable comédienne de théâtre, qui a interprété Anouilh à l’Odéon sous la direction de Jean-Louis Barrault, ou Caligula de Camus au Théâtre des Mathurins.