Note des spectateurs :

Retour irrésistible du duo fondateur des Skip the Use qui, la quarantaine assumée, déchaîne nos passions avec Past & Future.

Retour des Skip the Use avec leur quatrième album, Past & Future. Le quatuor originel s’est, après trois ans d’absence, resserré sur son noyau dur, Mat Bastard, chanteur élastique, bête de scène avérée parti en vrille en solo, et Yan Stefani, guitariste qui pousse le son toujours plus loin.

Désormais accompagnés par deux nouvelles recrues, Nelson Martins, bassiste, et Enzo Gabert, qui se défonce à la batterie, les deux de Skip the Use ont arpenté les scènes cet été pour préparer en fanfare un grand retour commercial chez Polydor.

Damn Good

Past & Future est le 4e album de la formation électro-funk-reggae qui ondule à la voix mythique de Mat au phrasé que l’on croirait emprunté au meilleur de la britpop britannique. Le morceau Wait a minute semble d’ailleurs avoir été écrit pour un album de Blur des premières heures. Les premières notes de Marine, le titre provoc’ anti Le Pen, revendiqué comme tel avec un grand F et un grand U, semble sans cesse osciller entre Blur et Suède pour les riffs de guitare.

Présenté à travers deux singles en amont, Forever More du pur Skip dans sa tonitruance, et le tube en puissance Damn Cool qui est surtout damn good, avec son aspect reggaeton sous speed, le potentiel du come-back est parfaitement exploté. C’est vrai que les STU ont conservé le cachet cool qu’ils revendiquent à travers ce second morceau qui ne transige pas dans une première partie d’album fulgurante dans sa puissance. La piste 3, Goal, qui cette fois-ci emprunte à Foals dans la production, ne viendra pas le démentir.

Skip the Use : Mat Bastard et Nelson Martins au Bus Palladiumet Martin
© 2019 Frédéric Mignard

Dans cet enchaînement de rythmes qui balancent, des morceaux prennent leur distance avec les fondamentaux. Toxic Affair hypnotise dans ses nappes irréelles, tout en finissant par gratter en toute simplicité. Le sensuel Your turn to love fonctionne mieux que Look around, à la lourdeur commerciale qu’on laisserait aux Maroon 5 et au rock qui crache au karcher dans les charts autotunés.

Disco inferno

En fin de route, après 13 titres punchy, les Skip s’essaient au français. Du bout du doigt s’y prête dans sa thématique à la mode, consistant à casser du réseau social avec une insistance gamine. Pour une fois, Mat essaie d’attirer l’attention sur le texte, mais la prod’ hyper étoffée, très Indochine au fond, vole la vedette aux bonnes idées de texte (“les commentaires racistes des apprentis Führer”…). Aussi, c’est plutôt dans le très Justin Timberlake friendly Get Papers qu’on retrouve la meilleure vibe de cet opus pêchu qui recharge les batteries. Son côté Pharrell Williams assume son groove pour nuits infernales.

Sortie le 18 octobre 2019 – Past & Future – Label : Polydor

Frédéric Mignard