Note des spectateurs :

A l’occasion de la sortie de l’ultime (d’après le titre) épisode de la saga, Rambo Last Blood, le 25 septembre 2019, le distributeur Tamasa va offrir l’opportunité rare à tous ceux qui n’ont jamais pu voir le premier segment sur un grand écran, de le découvrir en salle. Le mythique First Blood, phénomène de VHS ultime dans les années 80, en plus d’être un beau succès en salle fera son retour dans les cinémas le 18 septembre. Et sera par ailleurs présenté à Deauville 2019.

Stallone, l’homme aux deux visages

Sylvester Stallone est l’un des seuls acteurs et cinéastes à avoir pu incarner et faire naître deux personnages mythiques : Rocky, dans les années 70, et dont le triomphe prendra tout son sens en 1983 et 1986, avec Rocky 3 et Rocky 4, et évidemment le premier Rambo. Cet exploit interroge, puisque généralement un rôle de cette envergure tend à toujours coller à la peau de celui qui les incarne, voir la difficulté des interprètes des 007 et autres bouilles de super-héros à se bâtir une carrière en dehors des franchises qui les ont rendus célèbres. Il en va de même pour les comédiens qui sont associés à leurs personnages de télévision.

Une Amérique en quête de catharsis

Reste que, à l’instar du premier Rocky, la série B de Ted Kotcheff, auteur du formidable et dérangeant Wake in Fright, n’est pas un film d’action décérébré, mais une véritable réflexion sur l’Amérique du début des années 80, en particulier, sur la réinsertion des anciens combattants. Sondant les blessures de cette Amérique post-Vietnam, toujours à panser ses plaies, le film s’inscrivait dans le besoin de catharsis d’une nation meurtrie qui venait notamment de vivre l’expérience Apocalypse Now de Coppola, et qui allait encore traverser les tornades Platoon, Né un 4 juillet, Full Metal Jacket ou Outrages (respectivement Oliver Stone, Kubrick, Brian de Palma).

Rambo Last Blood, deuxième affiche, dans la grange
© Millenium, Metropolitan FilmExport

Ce qui interpelle aussi, c’est le besoin d’héroïsme musclé du monde occidental en fin de guerre froide, autour de la figure incarnée par Stallone. La VHS de Rambo et ses visuels époustouflants (en France, on reste amoureux de l’illustration sublime de Casaro qui n’a jamais été dépassée), ont marqué les esprits de plusieurs générations dans les années 80, transformant le film de société sombre en phénomène irrationnel, mais fort intéressant quant à la sociologie des années 80.

Du film d’auteur musclé à l’exploitation pure

Les films qui suivirent furent de l’exploitation pure : Rambo 2 était un triomphe, mais une purge aux idées nauséabondes, Rambo 3 fut un échec important, et un sacré mauvais morceau de viande avariée. Heureusement, la renaissance tardive du personnage dans les années 2000, avec John Rambo, donna à Stallone de la distance quant à son impressionnant personnage. Un recul nécessaire qui fit de ce reboot un succès à la fois public et critique.

Rambo First Blood réapparaîtra donc sur nos écrans le 18 septembre en version restaurée 4K. Tamasa, distributeur généreux devant l’éternel, en profite pour nous offrir un nouveau visuel dessiné dans le style de ce qui se faisait dans les années 80 (et cela a de la gueule), ainsi qu’une nouvelle bande-annonce. La classe.

Affiche 2019 de Rambo First Blood
© Tamasa – StudioCanal