Note des spectateurs :

Lauréat de deux César, Pierre Lhomme a collaboré avec Marker, Rappeneau, Ivory, Miller… C’est un grand technicien et artiste qui disparaît.

Diplômé de L’ENS Louis-Lumière (promotion 1953 de la section Cinéma), Pierre Lhomme fut un temps rattaché à la Nouvelle Vague de par sa brève collaboration avec Eric Rohmer puis Chris Marker pour Le Joli mai (1963), dont il avait assuré aussi la co-réalisation. Son horizon s’est avéré plus large et son nom est également associé à des films à la fois ambitieux et à vocation populaire, auxquels il assurait une plus-value indéniable.

On peut ainsi citer son travail avec Jean-Paul Rappeneau pour Le Sauvage (1975) ou Cyrano de Bergerac (1990). Pour ce film de prestige, il reçut son deuxième César, deux ans après en avoir obtenu un pour la photo de Camille Claudel (1988) de Bruno Nuytten.

Pierre Lhomme était l’un des plus grands chefs opérateurs français, comme l’attestent les sublimes images en noir et blanc du Combat dans l’île (1962) d’Alain Cavalier ou les couleurs flamboyantes de Mortelle randonnée (1983) de Claude Miller.

Parmi les films notoires qui lui doivent beaucoup, on se souvient aussi de L’Armée des ombres (1969) de Jean-Pierre Melville, Quatre nuits d’un rêveur (1971) de Robert Bresson, La Chair de l’orchidée (1975) de Patrice Chéreau, Le Navire Night (1977) de Marguerite Duras, Maurice (1987) de James Ivory, ou Mon homme (1996) de Bertrand Blier. Pierre Lhomme était âgé de 89 ans.