Soy libre : la critique du film (2022)

Documentaire | 1h18min
Note de la rédaction :
8/10
8
Soy libre, l'affiche

  • Réalisateur : Laure Portier
  • Date de sortie: 09 Mar 2022
  • Nationalité : Français, Belge
  • Titre original : Soy libre
  • Avec dans leurs propres rôles : Arnaud Gomez, Jacqueline Puygrenier, Laure Portier
  • Année de production : 2021
  • Scénariste(s) : Laure Portier
  • Directeur de la photographie : Laure Portier
  • Compositeur : Martin Wheeler
  • Société(s) de production : Perspective Films, Need Productions, Centre de l'Audiovisuel à Bruxelles (CBA)
  • Distributeur (1ère sortie) : Les Alchimistes
  • Distributeur (reprise) : -
  • Date de reprise : -
  • Éditeur(s) vidéo : -
  • Date de sortie vidéo : -
  • Box-office France / Paris-périphérie : -
  • Box-office nord-américain : -
  • Budget : -
  • Rentabilité : -
  • Classification : Tous publics
  • Formats : Couleurs / Son : 5.1
  • Festivals et récompenses : ACID Cannes 2021 / Festival de Bruxelles 2021 : Prix du jury / Festival Premiers Plans d'Angers 2022, compétition Diagonales : Grand Prix du jury
  • Illustrateur / Création graphique : Martial Prévert. Tous droits réservés.
  • Crédits : © 2021 Perspective Films - Need Productions. Tous droits réservés.
Note des spectateurs :

Soy libre est le portrait intimiste et universel d’un garçon égaré qui apprivoise la liberté, l’inégalité et la fraternité.

Synopsis : Arnaud, c’est mon petit frère. Un jour, je me suis rendu compte qu’il était déjà grand. Il est né là où on ne choisit pas et cherche ce qu’il aurait dû être. Libre.

Regard d’une sœur sur son frère

Critique : Famille, je vous aime ! En 2019, avec Dans l’œil du chien, son premier court-métrage, la réalisatrice Laure Portier filme avec une infinie tendresse la maladie de sa grand-mère. Avec ce documentaire, elle s’attache à restituer, entre rage et tendresse, le parcours cabossé d’un jeune homme qui, s’il lui semble étranger, n’en reste pas moins son frère.

 

Bien qu’ils soient frère et sœur, on devine que la réalisatrice et le jeune Arnaud n’ont pas connu la même enfance (on comprend qu’ils n’ont pas eu le même père). Tandis qu’elle grandit comme une gentille petite fille, lui ne connaît que la vie de cité, entre virées en scooter et petite délinquance, abandonné par une mère dépressive et un père inexistant.

Une histoire familiale suivie sur plusieurs années

S’il est ici question de relater les chamailleries inhérentes à toute relation fraternelle, le récit s’enrichit de la tendre rébellion de son sujet principal qui, tout en prétendant vouloir s’émanciper de cette emprise filmique, se dévoile peu à peu à travers le lien que sa sœur réalisatrice s’échine à tisser par caméra interposée. Une collaboration, tantôt recherchée, tantôt rejetée mais toujours pourvoyeuse de mille nuances de sentiments qui, subtilement dessinée au cœur d’une mise en scène originale, donne toute sa saveur à ce documentaire familial.

 

Dès 2005, la cinéaste filme, sans but particulier, ce gamin bravache et spontané, fier de revendiquer son goût de la marginalisation et prompt à dévoiler ses blessures et ses espoirs. En 2012, alors qu’il sort de prison, la capacité du cinéma à tordre le cou à la réalité et à transcender une situation devient pour elle une évidence. De la séquence du scooter volé jeté du haut d’une falaise dont la violence contraste avec la beauté du paysage à l’appel désespéré de celui qui craint ne jamais pouvoir connaître une normalité apaisante, de l’Espagne au Pérou où notre globe-trotter blessé poursuit son rêve de liberté, elle compile des images, (celles qu’elle tourne elle-même mais aussi celles qu’Arnaud à qui elle a confié une caméra, pour qu’ il invente sa propre histoire, veut bien lui envoyer).

Soy libre, ou comment toucher l’universel par le particulier

Sans voyeurisme ni bienveillance, riche d’une tension permanente et d’un montage astucieux, se déroule la trajectoire d’un garnement à la sincérité désarmante, invité à casser les murs de sa prison intérieure. Affleurent alors des trésors de sensibilité insoupçonnée, dont la plus poignante expression se libère lors d’une ultime rencontre avec sa grand-mère très affaiblie et confrontée à une solitude qui le renvoie à la sienne. Les dessins d’Arnaud, régulièrement présentés, confirment une réelle fibre créatrice, celle-là même qui, associée à son amour de la nature, lui donne la force de se reconstruire ailleurs, loin d’un monde qui l’avait arbitrairement condamné.

Un documentaire étonnant qui, en plus de mettre en avant la valeur libératrice de l’art, annonce la naissance d’une réalisatrice au talent singulier dont le cinéma hexagonal peut désormais s’enorgueillir.

Critique de Claudine Levanneur

Les sorties de la semaine du 9 mars 2022

Soy libre, l'affiche

© 2021 Perspective Films – Need Productions / Affiche : Martial Prévert. Tous droits réservés.

Extra +

Laure PortierFestival de Cannes 2021, La délinquance au cinéma, La famille au cinéma, Les films sortis en 2022, Les films du réel, Les premiers films

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