Le bijou d’amour, également intitulé Bijoux d’amour dans les salles parisiennes, est une curiosité érotico-ésotérique, qui prend le fantastique pour prétexte afin de déshabiller trois succubes dans des décors franchouillards…
Synopsis : Une jeune auto-stoppeuse vend à un reporter une bague magique qui lui permettra la conquête facile de toutes les femmes.
Par un collaborateur d’Eurociné, spécialiste du nanar Z
Critique : Alors que la mode est à la pornographie, Patrice Rhomm, chantre du nanar de mauvais goût chez Eurociné et scénariste d’un OSS pour André Hunebelle (voir sa bio et filmo ici), utilise des actrices spécialisées, dont Brigitte Lahaie, pour une oeuvre dans l’air du temps. Toutefois, le réalisateur aux mille un pseudos a recours à des images soft. Les érections sont interdites et tout est mimé dans des chorégraphies sexy, quand les salles spécialisées proposaient de l’outrance sur grand écran.
Le film, largement assassiné dans Les saisons cinématographiques, en 1978, dans un article particulièrement truculent, est présenté en DVD chez LCJ. Il suscite plus d’attention qu’en son temps où il passa totalement inaperçu. Le bijou de famille ne tint en effet que deux semaines à l’affiche sur Paris, avant de connaître une carrière brève, en VHS, au début du support.
Comique, cosmique, ésotérique, érotique, lubrique, onirique, fantastique, gothique…
A l’instar de sa bande-annonce, proposée en bonus sur le DVD, Le bijou de famille assure un comique de situation (la séquence d’ouverture avec Brigitte Lahaie, présente pour une scène de fantaisie érotique), et un fantastique cosmique qui aime emprunter au gothique britannique, de Bram Stoker à Ann Radcliffe, tout en mettant en scène, lors de séquences oniriques maladroites, des fantasmes voués à émoustiller le bourgeois.
Comique, cosmique, ésotérique, érotique, lubrique, onirique, fantastique, gothique… Le film ne se libère d’aucun des tics d’une certaine vague de productions du terroir qui pullulait dans les années 70. Jadis interdit aux moins de 18 ans, Le bijou d’amour en est réduit aujourd’hui à une classification moindre.
Il est à réserver aux amateurs de cinéma de quartier et de cinéma bis qui découvriront que “le bijou de famille” n’est pas forcément celui auquel on peut s’attendre, puisqu’il s’agit de la bague de Casanova, bijou maudit qui, vendu à un homme, le fait devenir objet de désir auprès de femmes succubes, qui vont le vampiriser de son fluide de vie jusqu’à son épuisement.
Le bijou d’amour : box-office, salles…
En première semaine, sur la capitale, la production érotique a profité de 4 écrans : l’Atomic (1 606 entrées), La Scala (1 066), l’Amsterdam (2 610) et le Delambre Montparnasse. Il ne bénéficiait d’aucune salle en périphérie. La même semaine sortait des films comme La coccinelle à Monte-Carlo, Bandes de flics, Génération Proteus, Voyage à Tokyo, Le Sahara n’est pas à vendre, Vengeance d’outre-tombe, Bruce Lee Héros légendaire, Erika Fille SS, Les Fantômes de Hurlevent, Cuisses en chaleur, Elles deux, Iphigenie…
En deuxième semaine, Bijoux d’amour voyait son circuit réduit à 2 cinémas (la Scala et l’Amsterdam), pour 946 spectateurs.
Au total, cette comédie érotique fantastique et ésotérique attira 7 802 spectateurs sur ses deux semaines d’exploitation, puisqu’elle fut retirée de l’affiche à l’issue de ces deux semaines d’exploitation.
Les sorties de la semaine du 8 février 1978
LE DVD
Supplément : 1 /5
Image : 3 / 5
Son : 2.5 / 5
Disponible depuis le 9 janvier 2020 chez LCJ, éditeur spécialisé en raretés du passé, de celles que les grands éditeurs ne daignent pas distribuer, Le bijou d’amour a fait l’objet d’une certaine restauration, notamment dans le contraste et la luminosité. En revanche, il reste des anicroches de temps à autres, mais vraiment rien de gênant. La piste 2.0 sait détacher les dialogues et fait de son mieux pour être attrayante.
Au niveau des suppléments, une bande-annonce et non des moindres, celle de son spectacle, totalement surréaliste dans ses dialogues. Elle nous a fait mourir de rire.
© LCJ Distribution et Productions 2019
