Lambada… le film : la critique du film (1990)

Comédie musicale, Teen movie | 1h44min
Note de la rédaction :
4/10
4
Lambada...le film de Joel Silberg pour Cannon Pictures

  • Réalisateur : Joel Silberg
  • Acteurs : J. Eddie Peck, Melora Hardin
  • Date de sortie: 25 Avr 1990
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : Lambada
  • Scénariste : Joel Silberg, Sheldon Renan
  • Compositeur : Greg De Belles
  • Société de production : Cannon Films, Film and Television Corporation
  • Distributeur : Warner Bros
  • Editeur vidéo : Delta Vidéo (VHS), MGM (DVD)
  • Date de sortie vidéo : 5 mai 2010
  • Paris-Périphérie : 16 577 entrées
  • Box-office USA : 4 263 112$
  • Budget :
  • Format : 1.85 : 1 / Stéréo / 35mm
Note des spectateurs :

En 1990, le vinyle est mort mais Cannon Films, désormais sans Menahem Golan, espère faire danser les foules d’adolescents devenus accros au hip hop sur la lambada. Lambada… le film est un pur produit de marketing conçu par des roublards sur un phénomène déjà passé comme la décennie de gloire de Golan Globus, appartenant aux années 80. 

Synopsis : Une lycéenne s’entiche de son professeur de mathématiques aux nuits secrètes et torrides, sur les pistes de danse underground de la ville. La réputation et la carrière du jeune prof est mise en danger par l’ancien petit-ami jaloux de la jeune fille.

Lambada… le film, la fin symbolique d’une époque

Critique : Golan Globus, c’est fini. Lambada, c’est un peu le chant du cygne pour les anciens associés. Menahem Golan s’en est allé créer une nouvelle société, 21st Century Fox, qui, au hasard des coïncidences, sortira son premier long en France le même jour que Lambada… le film. Exit donc l’association avec UGC pour la distribution, ou Cannon France comme distributeur : c’est Warner qui ose le lancement de la danse infernale, estampillée NRJ pour exposer la production d’exploitation pure à un public cible.

Comédie musicale pas désagréable, mais indigente, Lambada…le film ressort les muscles et la belle gueule de J.Eddie Peck, que Cannon avait déjà engagée sur le Campus 86 de Puyn, et la rayonnante Melora Harlin, virée de Retour vers le futur pour des raisons d’incompatibilité de taille avec Michael J. Fox, connu pour être haut comme trois pommes.

Kaoma, trop ringard le produit opportuniste mise sur  cible jeune plus branchée

La chanson du groupe Kaoma, Lambada, entreprise de producteurs, produit de marketing pour devenir chanson de l’été, avait battu des records de vente dans le monde. Le film sera marketé sans trop se soucier d’un rapprochement avec le ton même du phénomène des bals populaires de l’époque. Il faut parler à une cible plus jeune et plus branchée. La lambada du film est celle des Latinos des quartiers populaires qui vivent dans la marge et exposent leur rythmes latins dans des clubs souterrains.

Sensualité aseptisée et clichés sur le dancefloor

Le réalisateur Joel Silberg a écrit le scénario et s’est attelé à la réalisation très vite après la sortie de Lambada, The Forbidden dance, série Z produite par Golan-Globus quelques mois auparavant, en 1989. Ce dernier n’avait connu qu’une sortie provinciale en France, le film de Silberg connaîtra une vraie exposition nationale. L’artisan israélien, expert en rythmes urbains, a déjà mis en boîte, entre deux comédies paillardes, Break Street 84 et sa deuxième suite pour la Cannon. Il dirige son film avec un esprit de jeunesse regorgeant de clichés, et aseptise toute sensualité, malgré le potentiel culturel de la danse qui appelait des chorégraphies plus torrides.

Danse macabre

Le récit fade d’une jeune bourgeoise qui découvre les nuits secrètes de son prof de mathématiques sur les pistes brûlantes de la ville, et dont le béguin va provoquer la jalousie d’un ancien petit ami et va faire voler en éclat la carrière du professeur trentenaire mais canon, est teinté d’éléments sociaux qui prête à sourire. Le brave gars donne des cours gratos à sa communauté ethnique tout en laissant bobonne s’occuper du fiston à la maison, alors qu’il conjugue la nuit, après ses heures au lycée, virées en moto, tours de danse avec partenaires féminines aux jambes possédées, et enseignement caritatif. On se rassurera, J. Eddie Peck est toujours frais lors de ses cours devant la petite bourgeoisie branchouille de son établissement où ses compétences devaient lui permettre de viser une promotion.

Bref, le film est bidon même si, avec dix ans d’avance, il préfigure les Sexy Dance au panthéon des fables sur le dancefloor. Le problème, c’est qu’auparavant, Hair, Flashdance et Dirty Dancing ont déjà exploité le filon avec bien plus de talent. Fin d’une époque. En 1990, même le vinyle était quasiment mort… alors la lambada fait ici figure de danse macabre.

Frédéric Mignard

Sorties de la semaine du 25 avril 1990

Lambada...le film de Joel Silberg pour Cannon Pictures

© 1990 Cannon Films – Warner Bros

Box-office :

Sorti en France à peine un mois après les États Unis, Lambada… le film a été orchestré pour être un succès de circonstance, après l’explosion du phénomène de la lambada autour du tube de Kaoma. L’échec américain est vite emballé, avec à peine plus de 4 millions de recettes. Cannon Films est au bout du rouleau et cette année-là n’aura que Delta Force 2 pour connaître un simili succès. Golan et Globus se sont d’ailleurs séparés et seul Globus est sur le coup.

En France, le pays d’où le triomphe musical de la Lambada par Kaoma est parti, l’intérêt est dérisoire. Le film apparaît une journée riche en nouveautés, plus de 13, dont le Blue Steel de Kathryn Bigelow (12 salles sur Paris-Périphérie), Blaze avec Paul Newman (11 écrans), Stanley & Iris avec le couple Robert De Niro-Jane Fonda (15), Glory avec Matthew Broderick (6), Ennemies, une histoire d’amour de Paul Mazursky avec Angelica Huston, Flic et rebelle de Jack Sholder, avec Lou Diamond Philips et Kiefer Sutherland (14)… On notera la présence dans une seule salle de la production et réalisation fratricide de Menahem Golan pour sa nouvelle boîte, 21st Century Film, L’opéra de quat’sous dans un seul cinéma…

Lambada…le film, propulsé par le savoir-faire de Warner qui équipe 18 écrans, est donc la production du jour la plus exposée. Pourtant, pour sa première journée, la danse infernale ne tient que la 5e place des nouveautés (1 408 écrans). Un flop indésirable est pressenti, mais les craintes sont justes en-deçà de la réalité, avec 11 040 spectateurs franciliens, et une misérable 15e place. Il faut dire que l’exploitation parisienne montre la réticence des exploitants sur l’intra-muros avec seulement 7 écrans : le Pathé Marignan/Clichy/Montparnasse/Français, la Fauvette, le Forum Orient-Express, et le Gambetta.

La comédie misérable tient sur Paris 4 semaines, avec une ultime danse à 490 spectateurs, au Pathé Français, pour un total ahurissant de 16 577 spectateurs.

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Lambada...le film de Joel Silberg pour Cannon Pictures

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