Porté par un petit héros trognon et des extraterrestres aux looks originaux, Elio est un Pixar prévisible, mais plutôt efficace dans sa gestion de l’humour et de l’émotion.
Synopsis : Depuis toujours, l’humanité lève les yeux vers les étoiles en quête de réponses… et cette fois, l’univers a répondu ! Elio, un garçon de 11 ans rêveur et passionné d’espace, peine à trouver sa place sur Terre. Mais sa vie bascule lorsqu’il est mystérieusement téléporté dans le Communiverse — une organisation intergalactique rassemblant des représentants (aussi étranges que fascinants) de galaxies lointaines. Pris par erreur pour l’ambassadeur officiel de la Terre, il se retrouve propulsé au cœur d’une mission aussi périlleuse qu’extraordinaire.
Un nouveau film sur le deuil pour l’auteur de Coco
Critique : Coauteur et coréalisateur du petit bijou d’émotion Coco (2017), Adrian Molina a conçu seul l’histoire d’Elio (2025), ce gamin orphelin qui rêve d’être enlevé par des extraterrestres. Cette thématique du deuil d’un enfant constituait pour lui une continuité par rapport à son film précédent. Pourtant, face à la quantité de travail nécessaire pour arriver au résultat final, l’auteur a été largement secondé au niveau du scénario. A la suite de plusieurs retards sur le calendrier prévisionnel liées aux multiples grèves hollywoodiennes, Adrian Molina a également été contraint d’abandonner une grande partie de la réalisation d’Elio à Madeline Sharafian et Domee Shi afin qu’il puisse pleinement se consacrer à la création de Coco 2, déjà planifié depuis longtemps.
© 2025 Disney/Pixar. All Rights Reserved.
Signé finalement par les trois artistes, Elio a en quelque sorte échappé à son concepteur pour être développé par d’autres. Cela ne se ressent pourtant pas vraiment au visionnage de ce nouveau Pixar qui n’apporte rien de bien nouveau au catalogue prestigieux du studio. On est effectivement en territoire bien connu avec cette histoire plutôt émouvante d’un petit garçon qui vient de perdre ses parents et qui ne rêve que d’une chose : être enlevé par des extraterrestres pour échapper au poids de sa douleur.
De la mélancolie, mais aussi des aventures intersidérales palpitantes
Les premières séquences parviennent aisément à susciter l’empathie du spectateur pour ce petit bout de chou dont les grands yeux embués de larmes ne peuvent que bouleverser. Comme savent très bien le faire les studios Pixar, il suffit de peu de mots pour installer une atmosphère lourde et mélancolique. Pourtant, le long métrage ne s’enfonce pas dans le mélodrame dès le moment où le petit garçon parvient à communiquer avec des êtres venus d’ailleurs car l’aventure spatiale peut prendre son envol.
© 2025 Disney/Pixar. All Rights Reserved.
A partir de là, le gamin va vivre des péripéties qui vont mettre à l’épreuve son courage, son audace, son intelligence, mais aussi sa résilience. Grâce à ses qualités propres et à un quiproquo amusant, le petit Elio va devoir sauver l’univers des griffes d’un redoutable monstre guerrier dix fois plus grand que lui. Pour l’assister, le gosse va devoir collaborer avec d’autres extraterrestres et parvenir ainsi à nouer des amitiés fortes.
Un Pixar dans la moyenne
Certes, cette intrigue n’est pas la plus originale issue de l’usine Pixar mais elle contient tous les éléments qui font d’Elio un spectacle familial très recommandable. Tout d’abord parce que le design des extraterrestres est varié et plutôt audacieux et que le petit héros s’avère trognon. Ensuite, avec sa réflexion parfois mélancolique sur la solitude et le désir profond des êtres humains à trouver une transcendance, Elio propose des péripéties amusantes et souvent drôles qui devraient séduire le jeune public sans irriter les adultes accompagnateurs.
On est bien loin de la puissance de Coco et des meilleures créations de Pixar, mais l’ensemble demeure agréable, à l’image du mignon Luca (Enrico Casarosa, 2021). Son démarrage plutôt inquiétant au box-office n’est en tout cas pas mérité et on espère que la fête du cinéma et les vacances scolaires lui seront plus favorables.
Critique de Virgile Dumez
Les sorties de la semaine du 18 juin 2025
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Biographies +
Madeline Sharafian, Adrian Molina, Domee Shi
Mots clés
Cinéma américain, Pixar, Les extraterrestres au cinéma, Film sur le deuil, Science-fiction
