Yamina Benguigui est une documentariste française de grande renommée, cinéaste, ancienne ministre de François Hollande et adjointe à la mairie de Paris sous Bertrand Delanoë.
Femme d’exception au parcours exceptionnel, Yamina Zora Belaïdi, dite Yamina Benguigui, est née à Lille en 1955 de parents algériens.
Cette fille d’immigrés contribuera par son art, ses nombreux documentaires et ses ouvrages, à réconcilier la France et son passé colonial, et elle sera d’ailleurs l’une des grandes voix de la francophonie au fil des décennies.
Yamina Benguigui, une destinée d’exception
Jeune, elle épouse un étudiant algérien pour s’émanciper de la tutelle de son père et c’est le nom de son époux qu’elle porte désormais.
Avec Rachid Bouchareb, elle fonde une société de production, Raya Films, puis rejoint la société de production Bandits, toujours active dans les années 2020.
Elle réalise Femmes d’Islam, documentaire en trois volets diffusé sur France 2, en 1994. Il y est question de la condition de la femme musulmane, en France et dans le monde. Le documentaire lui ouvre des portes internationales et sera suivi par d’autres films du réel comme Mémoires d’immigrés (1998) qui sortira en salle.
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De la fiction au cinéma, deux longs en vingt ans
Après plusieurs courts métrages, Yamina Benguigui met en scène un premier long métrage de fiction, Inch’Allah dimanche, avec Fejria Deliba et Marie-France Pisier (2001). C’est un petit succès au box-office qui ne dépasse pas le cadre de l’art et essai, avec près de 90 000 entrées.
Toutefois, il faudra vingt ans pour que Yamina Benguigui puisse présenter un second long métrage de fiction sur le grand écran, en l’occurrence Sœurs avec Isabelle Adjani, Rachida Brakni, Maïwenn et Hafsia Herzi. Le drame familial, entre la France et l’Algérie, sort un mois après la réouverture des cinémas, dans le contexte post-coronavirus qui rend la promotion des œuvres compliquées avec une distribution embouteillée.
Pendant ces vingt années, Yamina Benguigui a été hyper active. Elle réalise de nombreux documentaires, notamment Le plafond de verre qui connaît lui aussi une distribution en salle en 2006.
Omniprésente à la télévision, où elle est à la tête d’émissions, cette fervente protectrice de la langue française est aussi devenue une femme politique influente, notamment auprès du Parti socialiste où elle occupera de très nombreux statuts depuis sa rencontre avec Frédéric Mitterrand dans les années 90.
Une personnalité socialiste aux affaires
Yamina Benguigui est notamment adjointe au maire de Paris, Bertrand Delanoë, chargée alors des droits de l’Homme et de la lutte contre les discriminations entre 2008 et 2012. Elle est aussi ministre déléguée à la Francophonie auprès de Laurent Fabius, alors ministre des Affaires étrangères. Pour cette fonction, elle démissionne de ses responsabilités auprès du maire de la capitale.
En 2014, Yamina Benguigui est élue sur la liste du 10e Arrondissement parisien, à la suite de la victoire d’Anne Hidalgo aux élections municipales. Mais la maire socialiste lui demande de démissionner en raison d’un scandale fiscal sur des déclarations fiscales incomplètes. Maître Eric Dupond-Moretti sera son avocat.
En 2015, elle est reconnue coupable d’une déclaration d’intérêts incomplète ; elle est dispensée de peine.
Aujourd’hui, Yamina Benguigui conserve encore un vrai pouvoir d’attraction pour les hommes politiques, de Jean-Louis Borloo à Emmanuel Macron, pour ses connaissances de l’Afrique et de la complexité des enjeux humains, féminins, et linguistiques, dans le monde francophone.
Une femme d’intelligence et de bon sens sollicitée
Yamina Benguigui est une femme d’intelligence, qui n’a pas volé ses décorations : officière de l’ordre des Arts et des Lettres en 2002, chevalière de la Légion d’honneur en 2003. Entre autres.
Cette très grande dame, à la plume et à la caméra sensibles, a manifesté des talents rares et multiples qu’elle a voulu aussi mettre au service de la République.
Filmographie (Fiction) :
- 2001 : Inch’Allah dimanche
- 2021 : Sœurs
Photo : Marcel Hartmann / Bandits Vision