Volker Schlöndorff

Réalisateur, Scénariste, Producteur
L'honneur perdu de Katharina Blum, l'affiche

Personal Info

  • Nationalité : Allemand
  • Date de naissance : 31 mars 1939 à Wiesbaden (Allemagne)
  • Crédits visuel : © 1975 Bioskop Film - Paramount-Orion Filmproduktion - Westdeutscher Rundfunk (WDR) / Affiche : Tim. Tous droits réservés.

Biographie

Note des spectateurs :

Réalisateur, scénariste, producteur et acteur allemand, Volker Schlöndorff est envoyé très jeune par son père en France pour effectuer ses études dans un internat jésuite.

Schlöndorff, le plus Français des réalisateurs allemands

Après avoir intégré le lycée Henri-IV de Paris, Schlöndorff entre à l’IDHEC et devient ensuite assistant réalisateur durant cinq ans. Il reçoit ainsi une formation de premier plan avec Alain Resnais, Jean-Pierre Melville ou encore Louis Malle.

En 1966, Volker Schlöndorff signe enfin son premier long-métrage et c’est un coup de maître. Les désarrois de l’élève Törless (1966) est un chef-d’œuvre adapté de Robert Musil et révélant le talentueux Mathieu Carrière. Le film décroche le prix FIPRESCI à Cannes et connaît une belle carrière.

Le renouveau du cinéma allemand des années 70

Si Vivre à tout prix (1967) marque moins, le cinéaste retrouve de sa superbe avec Michael Kohlhaas le rebelle (1969) d’après l’œuvre de Kleist. L’année suivante, le réalisateur fait tourner le jeune Rainer Werner Fassbinder dans le téléfilm Baal (1970) qui est finalement sorti en salles en France en 2014. Après plusieurs travaux télévisuels, Schlöndorff livre quelques films majeurs qui vont marquer le renouveau du cinéma allemand des années 70. Il tourne ainsi Feu de paille (1972) où il fait la rencontre de Margarethe von Trotta. L’actrice, scénariste et réalisatrice devient à la fois son épouse et sa plus proche collaboratrice. Ensemble, ils signent notamment le chef-d’œuvre L’honneur perdu de Katharina Blum (1975). Ils enchaînent avec Le coup de grâce (1976) d’après Marguerite Yourcenar.

Le coup d’éclat : Le tambour

Après plusieurs documentaires, Schlöndorff s’attaque à l’œuvre de Günter Grass intitulée Le tambour (1979). Ce nouveau chef-d’œuvre a non seulement glané de très nombreux prix largement mérités (dont la Palme d’or à Cannes et l’Oscar du meilleur en langue étrangère), mais il a connu aussi un énorme succès en salles en France avec 1 959 414 spectateurs intrigués. Il s’agit assurément du sommet de la carrière d’un cinéaste touché par la grâce.

Le temps de l’errance

Il ne réitère pas ce coup d’éclat avec Le faussaire (1981), pourtant de bonne tenue. A partir des années 80, le cinéaste s’éloigne de son pays d’origine. Il fait une nouvelle étape en France avec l’événementiel Un amour de Swann (1984) où il orchestre la rencontre improbable entre Alain Delon et Proust. Le film dépasse tout juste les 800 000 entrées et s’avère donc une déception. Schlöndorff part aux Etats-Unis où il réalise le téléfilm Mort d’un commis-voyageur (1985) porté par un Dustin Hoffman impressionnant. La qualité du résultat final permet au téléfilm d’être exploité en salles en France en 1989. Même phénomène avec le téléfilm Colère en Louisiane (1987) qui sort lui aussi dans nos salles, à la suite d’une réception très positive des critiques.

Schlöndorff retrouve le chemin du cinéma avec La servante écarlate (1990) d’après le roman-phénomène de Margaret Atwood. Malheureusement, le résultat n’est pas à la hauteur des attentes à cause d’un casting un peu à la peine. Le score au box-office est négligeable, ce qui ramène le cinéaste en Europe pour y tourner The Voyager (1991) avec Sam Shepard, autre échec.

Le cinéaste reprend ses activités de documentariste et adapte ensuite Le roi des aulnes (1996) de Michel Tournier avec John Malkovich. Malgré de belles qualités poétiques, le film est mal reçu par les critiques et le public ne se déplace guère en salles (120 006 entrées sur toute la France). Son métrage suivant intitulé Palmetto (1998) va connaître l’affront de rester inédit chez nous.

Retour en Allemagne

Avec Les trois vies de Rita Vogt (2000), Schlöndorff célèbre enfin son retour en Allemagne qui sera confirmé avec Le neuvième jour (2004), film efficace mais qui ne sort pas non plus dans nos salles, se contentant d’une diffusion télévisée sur Arte.

Autre inédit, L’héroïne de Gdansk (2006) ne laisse aucune trace, contrairement au joli Ulzhan (2007) qui reçoit de bonnes critiques, mais que personne ne va voir en salles. La mer à l’aube (2011) est condamné à être un direct-to-vidéo. Donc, il faut attendre 2014 pour que le réalisateur refasse parler de lui en orchestrant la rencontre au sommet de deux pointures. André Dussollier et Niels Arestrup se donnent avantageusement la réplique dans l’excellent Diplomatie qui est le dernier succès du cinéaste avec 414 552 passionnés d’Histoire dans les salles obscures.

Retour à Montauk (2017) n’a pas du tout le même écho et condamne à nouveau Schlöndorff à l’anonymat. Le réalisateur n’en demeure pas moins une figure marquante et essentielle du cinéma européen de la fin du 20ème siècle.

Virgile Dumez

Filmographie :

Réalisateur (longs-métrages cinéma) :

  • 1966 : Les Désarrois de l’élève Törless (Der junge Törless)
  • 1967 : Vivre à tout prix (Mord und Totschlag)
  • 1969 : Michaël Kohlhaas (Michaël Kohlhaas, der rebell)
  • 1970 : Baal (téléfilm exploité en salles en 2014)
  • 1971 : La Soudaine richesse des pauvres gens de Kombach (téléfilm exploité en salles en 1971)
  • 1972 : Feu de paille (Strohfeuer)
  • 1975 : L’Honneur perdu de Katharina Blum (Die verlorene Ehre der Katharina Blum oder: Wie Gewalt entstehen und wohin sie führen kann) en collaboration avec Margarethe von Trotta
  • 1976 : Le Coup de grâce (Der Fangschuss)
  • 1978 : L’Allemagne en automne (Deutschland im Herbst)
  • 1979 : Le Tambour (Die Blechtrommel)
  • 1980 : Le Faussaire (Die Fälschung)
  • 1980 : Der Kandidat (documentaire)
  • 1984 : Un amour de Swann
  • 1985 : Mort d’un commis voyageur (Death of a Salesman) (téléfilm exploité en salles en 1989)
  • 1987 : Colère en Louisiane (A Gathering of Old Men) (téléfilm exploité en salles en 1987)
  • 1990 : La Servante écarlate (The Handmaid’s Tale)
  • 1991 : The Voyager (Homo Faber)
  • 1996 : Le Roi des aulnes (Der Unhold)
  • 1998 : Palmetto
  • 2000 : Les Trois Vies de Rita Vogt (Die Stille nach dem Schuß)
  • 2004 : Le Neuvième jour (Der neunte Tag)
  • 2006 : L’Héroïne de Gdansk (Strajk – Die Heldin von Danzig)
  • 2008 : Ulzhan
  • 2011 : La Mer à l’aube (Das Meer am Morgen) (téléfilm diffusé dans des festivals)
  • 2014 : Diplomatie
  • 2017 : Retour à Montauk (Rückkehr nach Montauk)
  • 2021 : Zeitzeugengespräch (documentaire)
  • 2023 : The Forest Maker (documentaire)
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